Historique des types de commutateurs téléphoniques automatiques en France
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IVb – Les commutateurs électromécaniques à barres croisées – types crossbar CP400
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Les centraux électromécaniques constituaient, je le pense, par leur colossale constitution, de véritables cathédrales de commutation téléphoniques…
…mais leurs contemporains en avaient-ils conscience ?
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Genèse des commutateurs à barres croisées :
À partir de 1912, un nouveau principe de Commutateurs automatiques est mis en conception par MM. les ingénieurs postaux suédois Gotthilf Ansgarius Betulander et Nils Gunnar Palmgren, soucieux de concevoir un nouveau système pourvu de meilleures capacités d’écoulement que les systèmes rotatifs et pourvus de contacts plus résistants à l’usure.
Le brevet est déposé le 17 avril 1914 aux USA et est validé le 24 juillet 1917 : le principe du commutateur téléphonique pourvu de sélecteurs à barres croisées est alors inventé.
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La technique sera toutefois longue à mettre au point, d’autant que tous les efforts mondiaux de recherche et de développement se concentraient déjà presqu’exclusivement sur le développement des systèmes à organes tournants.
- – Les premiers prototypes de sélecteurs à barres croisées seront techniquement affinés et réellement opérationnels en Suède à partir de 1919.
- – Un premier Commutateur téléphonique muni de sélecteurs à barres croisées sera toutefois mis en service en Suède, dans la ville de Sundsvall en 1926.
De surcroît, il fallait encore du temps aux ingénieurs de cette époque pour imaginer utiliser les sélecteurs à barres croisées de manière différente que l’on pouvait imaginer les Commutateurs téléphoniques à cette époque selon un schéma calqué sur celui des commutateurs à organes tournants.
Le fait de penser à utiliser ces sélecteurs à barres croisées selon un principe de sélections multiples simultanées était encore à imaginer…
D’ailleurs, la conception de Commutateurs électromécaniques crossbar avec un écoulement efficace du trafic s’avère tellement complexe à conceptualiser que cette spécialité n’est en réalité réservée qu’à une haute élite capable de :
- – maîtriser à la fois tous les différents modèles mathématiques de Réseaux de Connexion à mailles complexes qu’ils imaginent,
- – maîtriser à la fois la nécessité d’une solide expérience acquise au cours d’essais multiples,
- – conjuguer le tout avec un savant empirisme subtil, à une époque où les microprocesseurs et les ordinateurs puissants ne sont pas encore inventés…
- – Il est à signaler que parfois, même les plus grands ingénieurs pouvaient commettre quelques impairs dans la conception d’un de leurs Commutateurs. Ainsi un confrère me signalait que Montfermeil 1 (BB91), de type CP400POISSY connaissait des ennuis de conception sur ses Aiguilleurs et subissait en conséquence beaucoup d’avaries.
Aussi, le monde ne commença à s’intéresser vraiment à cette invention qu’après la seconde guerre mondiale…
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Historique général des commutateurs Crossbar en France :
L’administration souhaite faire évoluer le réseau téléphonique français en l’équipant de nouvelles machines améliorées par rapport aux commutateurs à organes tournants dont les capacités d’écoulement de trafic demeurent assez limitées.
– Le Conseil Technique des PTT réuni en séance rend alors un avis le 26 février 1953 demandant d’étudier les dispositions envisagées dans les systèmes à barres croisées, pour en tirer tous les enseignements possibles.
– À partir de ce moment-là, deux Commutateurs téléphoniques à barres croisées sont commandés en Avril 1954 par l’Administration pour expérimentation en grandeur nature.
- – Un Commutateur prototype PENTACONTA de 2.500 lignes est mis en exploitation à Melun le 23 juillet 1955 (jusques au 30 juillet 1975).
- – Un Commutateur prototype CP400 de 2.000 lignes est mis en exploitation à Beauvais le 31 mars 1956 (Beauvais Saint Laurent 1 (BV10) remplacé entre Juin 1987 et février 1990).
– Après les premières études menées sur ces deux prototypes, le Conseil Technique des PTT, dans sa séance du 10 juillet 1957 propose à M. le Secrétaire d’État des PTT – Eugène Thomas de commander des Commutateurs CP400 et PENTACONTA pour commencer progressivement le déploiement en province.
– Après mise en exploitation d’une présérie en 1960 de Commutateurs PENTACONTA et d’une présérie de Commutateurs CP400, le Conseil Technique des PTT émet le 16 novembre 1960 l’avis définitif suivant :
– de cesser au plus vite toute commande de nouveau Commutateur à organes tournants (c’est à dire arrêter tout nouvel achat de systèmes ROTARY 7B1 et R6N2),
– d’adopter au plus vite :
- – Le système CP400 pour les réseaux locaux et ceux de province de structures relativement simples.
- – Le système PENTACONTA pour les réseaux complexes, comme Paris et la première couronne, les grandes métropoles comme Marseille et Lyon, ou encore Nice – Côte d’Azur.
– Après ces deux premiers prototypes et quelques préséries, les Commutateurs téléphoniques crossbar français sont normalisés en 1963 sous l’autorité de la SOCOTEL et prêts pour un déploiement massif en France.
– Le Conseil Supérieur des PTT réuni en séance dans son avis du 21 décembre 1977 recommande l’arrêt de tout achat de nouveaux Commutateurs électromécaniques Crossbar.
- – Dans les faits, les derniers Commutateurs Crossbar de France sont commandés en 1979 ainsi que les dernières extensions.
- – Les fabricants annonçant l’arrêt prochain de fabrication de tous les matériels Crossbar, les différents services techniques de la Direction Générale des Télécommunications sont invités, dès le 1er décembre 1980, à procéder sans délais aux commandes ultimes de matériels électromécanique de rechange ou d’extension pour le début de l’année 1981 avant l’arrêt des chaînes de production.
– Il est décidé que les types de Commutateurs Crossbar les plus anciens et les plus primitifs seront démontés en 1984-85 juste avant le passage à la Nouvelle Numérotation à 8 chiffres du 23 octobre 1985, tandis que les types les plus perfectionnés seront, eux, adaptés au nouveau plan de numérotage moyennant adaptations pouvant aller jusques à l’électronisation de leur Unité de Commande initialement construite en technologie purement électromécanique (à relais).
- – L’étude sur une éventuelle électronisation des Commutateurs Crossbar les plus modernes est lancée en 1977 sous forme de Consultation.
- – Le principe de l’électronisation des Commutateurs Crossbar les plus modernes est acté en 1981. Un marché d’essai est signé entre la Direction Générale des Télécommunications et la C.I.T-Alcatel en Janvier 1982.
- – Le premier Commutateur Crossbar à être électronisé en 1983, à titre expérimental, est Sucy-en-Brie A1 (DC51), un CP400POISSY mis en service depuis le 19 avril 1971 – hors service le 19 avril 1989.
Ci-dessus : baies d’une Unité de Commande Électronique à microprocesseurs venant en remplacement d’une Unité de Commande Électromécanique, dans un Commutateur Crossbar CP400.
- C’est ainsi que certains Commutateurs CP400 purent franchir l’étape de la nouvelle numérotation à 8 chiffres après le 25 octobre 1985.
Photographie ALCATEL – circa 1993 – Coll. C. R-V.
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– Le dernier Commutateur d’abonnés Crossbar de France, un PENTACONTA 1000 est désactivé à Givors (LZ23) le 6 décembre 1994.
- – Le journal Le Monde publie un article de presse le 29 décembre 1994 intitulé : Le dernier central téléphonique électromécanique a cessé de fonctionner.
- – L’information concernant le Réseau Téléphonique Français devenu entièrement électronique depuis la fin 1994 est rendue publique dans La Lettre de France Télécom de Février-Mars 1995.
– Il a existé en France, à partir de 1966, au moins 185 Commutateurs électromécaniques crossbar mobiles, en remorques. Ils étaient destinés aux dépannages en cas de sinistres des installations de télécommunications.
– À propos des Services Confort : les Commutateurs électromécaniques sont incapables de fournir aux abonnés les services de confort, tel que le Transfert d’Appels, la Conversation à 3, la Facturation Détaillée… Etc.
– À propos de la Numérotation par les abonnés : s’il faut bien noter que les Commutateurs électromécaniques sont au départ prévus pour n’accepter que la numérotation décimale au Cadran Téléphonique rotatif, une partie des Commutateurs crossbar les plus récents et ceux qui ont été conservés en exploitation le plus longtemps ont également été équipés de détecteurs de numérotation à Fréquences Vocales (DTMF) par clavier.
Les systèmes électromécaniques à barres croisées – type crossbar -déployés en France sont les suivants :
- -CENTRAL AUTOMATIQUE TOUT RELAIS (prototype),
- -PENTACONTA type 500 (prototype),
- -PENTACONTA type 1000 A,
- -PENTACONTA type 1000 B (dont CT4 et CT4 CIA),
- -PENTACONTA type 1000 C (GCI),
- -PENTACONTA type 2000,
- -CP400-BEAUVAIS (prototype),
- -CP400-PÉRIGUEUX (présérie),
- -CP400-ANGOULÊME,
- -CP400-TROYES,
- -CP400-POISSY,
- -CP400-BOURGES,
- -CP400-CUPIDON,
- -CP400-BRIE-COMTE-ROBERT (prototype),
- -CP400-CT4,
- -CP400-CIA,
- -CP400-GCU,
- -CP100.
Entre 1300 et 1500 Commutateurs crossbar seront déployés en France. (Hormis les concentrateurs Socotel S1 et autres concentrateurs Telic déployés par milliers dans les campagnes)
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Principes de fonctionnement :
Ces Commutateurs adoptent la nouvelle technologie de matrices de contacts à barres croisées (crossbar) consistant en des mouvements de faible amplitude de deux jeux de barres rectangulaires, chaque jeu étant croisé l’un par rapport à l’autre à angle droit, et chaque barre étant commandée par un relais.
Grâce à cette technologie, sont constitués ainsi de nouveaux types de sélecteurs de taille fortement réduite, comparés à la génération précédente à organes tournants et moins coûteux que leurs prédécesseurs, aussi bien pour la fabrication que pour la maintenance.
Rappel :
Dans un autocommutateur Crossbar, tout comme pour ses prédécesseurs à organes tournants, les communications circulent toujours en courant analogique modulé au son de la voix des abonnés, mais la comparaison s’arrête ici, car la suite constitue un saut technologique majeur.
En effet, l’invention de l’organe MULTISÉLECTEUR électromécanique place les Commutateurs de type rotatif au rang d’antiquité. Ces Commutateurs sont aussi nommés Commutateurs Électromagnétiques, en ce sens que toute sa structure étant commandée par des relais électromagnétiques, ils sont dépourvus d’organes en rotation autour d’arbres motorisés.
Ces nouveaux Commutateurs sont tous équipés dès leur première mise en service de contingents d’Enregistreurs-Traducteurs de numérotation électromécaniques qui constituent l’Organe de Commande du Commutateur.
Ces Enregistreurs-Traducteurs sont donc chargés d’actionner les multisélecteurs par le biais d’impulsions binaires (en « tout ou rien »), technologie qui prépare d’ailleurs les esprits à une numérisation ultérieure de futurs commutateurs qui restent alors encore à concevoir.
Le principe est de parvenir à établir une communication téléphonique à travers un ou plusieurs étages de multisélecteurs connectés en cascade, nécessaires pour établir une jonction électrique entre l’abonné demandeur et l’abonné demandé, en se frayant un chemin au travers de cette sorte de maillage qui constitue le réseau téléphonique commuté global.
Pour parvenir à établir une communication, un Enregistreur-Traducteur, qui est mis à la disposition de l’abonné qui décroche son téléphone pour numéroter, se charge d’enregistrer le numéro de téléphone de l’abonné demandé, puis de traduire ce numéro de téléphone en ordres de commande précis, qu’il va transmettre aux organes intermédiaires de connexion : les Marqueurs.
Les Marqueurs sont chargés de trouver un chemin disponible dans le réseau de connexion (une maille libre). Ils vont actionner le ou les Multisélecteurs nécessaires à l’établissement d’un chemin électrique matériel qui pourra alors transporter les voix des abonnés. On parle alors de Sélection Conjuguée, consistant pour les Marqueurs, à rechercher et adapter un itinéraire le plus rationnel possible, le plus rapide possible, pour chaque communication demandée, en fonction des ressources globalement disponibles à l’instant T dans le Réseau de Connexion.
Chaque Multisélecteur est ainsi commandé dans l’ordre en partant du plus proche de chez l’abonné demandeur, et ainsi de suite, d’étage en étage et éventuellement de centre téléphonique en centre téléphonique, jusqu’au Multisélecteur (ou au sélecteur) le plus proche de chez l’abonné demandé.
De surcroît, l’usage de Multisélecteurs permet de pouvoir réaliser dans chaque Multisélecteur plusieurs opérations de connexion de manière simultanée, et en seulement quelques millisecondes, ce qui permet l’établissement de liaisons téléphoniques et un écoulement du trafic grandement améliorés et augmentés par rapport à n’importe quel système rotatif.
Enfin, par rapport aux systèmes à organes tournants, les temps morts pendant l’établissement d’une communication sont fortement réduits car dans les Multisélecteurs, l’on évite désormais d’avoir à explorer physiquement et successivement la totalité des positions de sortie jusqu’à en trouver une libre, étape qui était inéluctable dans les systèmes rotatifs et qui entraînait des pertes de temps à chaque étage de sélection.
Concernant la maintenance des systèmes Crossbar et leur durée de vie :
- Grâce à la commutation effectuée par mouvements de très faible amplitude, il y a beaucoup moins d’usure que dans les systèmes rotatifs précédents. Le résultat est quasiment « miraculeux ».
- De plus, les Multisélecteurs voient leurs contacts fabriqués en alliages incluant palladium et or, ce qui assure une bonne protection contre l’oxydation.
- Ainsi, durant les 8 à 10 premières années de service d’un Commutateur Crossbar, la maintenance y est bien plus réduite que sur un système à organes tournants, tel que ceci avait été promis par les concepteurs et fabricants.
- Mais après cette première période, il est à signaler que les pannes par faux contacts finissent par apparaître, notamment dans les Multisélecteurs, pour se manifester de plus en plus souvent.
- De surcroît, les pannes deviennent progressivement de plus en plus difficiles à localiser au fur et à mesure du vieillissement général du Commutateur Crossbar.
- Il devient alors nécessaire de former des équipes de techniciens de maintenance très spécialisées, très aguerries et très fines dans la recherche des défauts et leur résolution ; les défauts étant beaucoup moins visibles à localiser que sur les systèmes à organes tournants (qui se détectaient jadis surtout à l’œil et au son).
- La fort désagréable surprise éclate aux yeux des personnels d’exploitation et de l’ingénierie durant l’année 1974, quand une véritable « maladie », que personne n’attendait, ciblant massivement les contacts des Multisélecteurs PENTACONTA et CP400 est finalement découverte. Le CNET prend l’affaire en main et étudie le phénomène : il s’agit d’une usure en forme de cratère dont sont frappés les contacts tronconiques des Multisélecteurs, et qu’il n’y a rien à faire (sauf à procéder à des remplacements massifs au fur et à mesure de l’apparition de la « maladie »). La maladie des contacts est connue sous la dénomination Contact-Ventouse.
- L’année 1974 marque alors un tournant qui laisse entrevoir le besoin de remplacer sans tarder les Commutateurs électromécaniques, notamment les Commutateurs d’Abonnés installés en zone à fort trafic ainsi que les Centres de Transit Électro-Mécaniques qui fonctionnent, de par leur rôle, en trafic par définition intensif.
- La conséquence sera à partir de cette époque la multiplication des efforts pour aboutir au plus vite à la mise au point et au déploiement de la technologie Électronique Temporelle en lieu et place de l’Électro-Mécanique.
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Pour chaque multisélecteur nécessaire, l’Enregistreur-Traducteur mis à disposition de l’abonné dès le décrochage :
1) va dans un premier temps commander successivement le relais de la barre horizontale sélectionnée voulue par le commutateur,
2) puis va dans un second temps actionner le relais de la barre verticale nécessaire pour connecter la bonne route nécessaire (dans le multisélecteur considéré).
3) Le point de contact ainsi connecté dans la matrice croisée par les électroaimants est alors verrouillé grâce à un astucieux système d’embrayage mécanique, et ensuite :
4) la barre horizontale est rappelée vers sa position de repos, mais la barre verticale est maintenue électriquement au travail durant toute la durée de la conversation.
5) le point de connexion établi dans un multisélecteur restera électriquement conducteur tant que les abonnés en conversation n’auront pas raccroché leur téléphone. Ainsi donc, plus aucun organe de commande n’est désormais nécessaire pour maintenir une connexion, dès lors qu’elle a été établie par l’Enregistreur-Traducteur,
6) l’Enregistreur-Traducteur est donc immédiatement libéré pour aller commander le ou les autres multisélecteurs nécessaires à l’établissement de la communication téléphonique.
7) Une fois que tous les multisélecteurs nécessaires d’un même commutateur ont été actionnés et que la liaison a été établie, et que la communication a été routée correctement vers l’éventuel commutateur extérieur suivant (dans le cas d’une communication interurbaine, par exemple), l’Enregistreur-Traducteur est immédiatement libéré et pourra être réutilisé pour un autre abonné.
8) Même les multisélecteurs qui sont utilisés pour une communication en cours peuvent parfaitement être réutilisés par les organes de commandes pour établir d’autres conversations simultanément !
– Ainsi, désormais, par rapport aux anciens systèmes rotatifs, seules les ressources strictement nécessaires sont mobilisées par les organes nobles du commutateur. Il y a en fait moins de gaspillage de ressource dans les systèmes crossbar car il est très souple : une bonne partie des ressources peut être utilisée tant qu’il reste suffisamment de points de connexions disponibles à chaque étage d’un commutateur ; ce qui n’ était pas le cas dans les système rotatifs, car dans ces anciens systèmes, dès qu’un contact du sélecteur rotatif était mobilisé pour un abonné, c’était alors l’ensemble du sélecteur qui était bloqué, et qui ne pouvait plus servir à quiconque d’autre !
– C’est pour cette raison que l’on doive vraiment parler de Multisélecteur dans le cas des systèmes crossbar, car chaque Multisélecteur peut successivement et/ou simultanément établir plusieurs connexions à la fois, au contraire des sélecteurs des systèmes rotatifs qui ne sont que des sélecteurs simples (qu’ils soient à une seul mouvement rotatif, ou à deux mouvements : rotatifs et ascensionnels) et qui ne peuvent établir et maintenir, pour chaque sélecteur rotatif, qu’une seule connexion à la fois !
– Les capacités d’établissement et d’écoulement de trafic sont donc bien plus souples et bien plus importantes dans les systèmes à barres croisées que dans les systèmes rotatifs.
– Les communications sont aussi bien plus rapides à établir car les multisélecteurs n’ont pas à « balayer » les positions inutiles, tels que les systèmes rotatifs sont contraints de le faire…
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– Les abonnés sont connectés sur des Équipements de Sélection de Lignes (ESL), tout comme le sont les abonnés reliés aux commutateurs rotatifs. Mais désormais, avec l’avènement des commutateurs électromécaniques à barres croisées, ces équipements peuvent être déportés jusqu’à quelques kilomètres du cœur de chaîne du commutateur.
– Il s’agit là d’un autre progrès permettant de procéder au retrait progressif des concentrateurs de lignes des zones éloignés des villes importantes, en les remplaçant par des Équipements de Sélection de Lignes Éclatés (ELE), permettant de relier ces abonnés éloignés à un véritable commutateur téléphonique ayant les mêmes capacités d’écoulement de trafic que le service offert aux abonnés des grandes métropoles.
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Ces Commutateurs sont cependant aujourd’hui totalement obsolètes. Les derniers Commutateurs crossbar de France sont démontés en 1994, avant le changement de plan de numérotation (basculage à 10 chiffres le 18 octobre 1996 à 23H00), car France-Télécom renonce finalement à les adapter pour raison de complexité et de coût.
CENTRAL AUTOMATIQUE TOUT RELAIS , à commutation entièrement effectuée avec des tables de relais, sans aucun organe tournant : le lointain précurseur en France du futur Crossbar.
- – Fabriqué par la Compagnie Générale de Télégraphie et Téléphonie (filiale de SIEMENS), à partir d’une conception britannique,
- – Mis en service en fin 1927 à Fontainebleau,
- – Capable de gérer jusqu’à 1.000 abonnés.
- – Ce Commutateur Tout Relais s’avère ultérieurement trop coûteux et trop complexe à entretenir et à en étendre la capacité.
- – Son remplacement, décidé dès 1939, suite à un début d’incendie survenu le 11 juillet 1939, est finalement effectif en Juin 1942, par du matériel R6 Sans Enregistreur.
- Les abonnés de Fontainebleau se téléphonent entre eux avec 4 chiffres seulement, étant hors de portée de la Zone ROTARY de Paris.
Ci-dessus : vue d’ensemble du Commutateur Automatique Tout Relais.
(source : Documents d’Information des Télécommunications)
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Famille CP400 (nom complet : CROSSBAR pour PARIS ou CROSSBAR PARISIEN 400). Le système est initialement prévu pour équiper Paris et la 1ère couronne. Il est un dérivé du système suédois ARF102 de la société L.M. Ericsson. Le système CP400 est issu de la Société Française des Téléphones Ericsson de Colombes qui l’a mis en étude à partir de 1952.
Comme l’élément sélecteur de base ne possède qu’un nombre de points de sortie assez modeste : 30 points de sortie pour le CP400, les éléments-multisélecteurs de base sont alors combinés entre eux afin d’obtenir des ensembles-multisélecteurs permettant d’obtenir des multisélecteurs pourvus de 400 points de sortie.
De plus, la manière dont ces ensembles de multisélecteurs ainsi constitués sont combinés dans le commutateur influe sur les capacités d’écoulement des conversations et détermine l’usage auquel un type de Commutateur CP400 pourra être destiné.
Les Commutateurs CP400 sont donc pourvus de 400 points de sortie au niveau des Éléments de Sélection de Ligne d’abonné et/ou des Éléments de Sélection de Groupe.
Les ensembles-multisélecteurs sont dénommés Multisélecteurs par commodité d’usage.
- – Un prototype CP400 à commande centralisée, commandé en Avril 1954 par l’administration, est mis en service en France dès le 31 mars 1956 à Beauvais (60) : Beauvais-Saint-Laurent 1 (AM526 / BV10), alors rattachée à l’Île-de-France (BPQ = 945).
- – Capacité initiale du prototype : 2.000 lignes.
- – Ce prototype est démonté entre Octobre 1985 et Février 1990.
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Chaque Commutateur CP400, bien qu’électromécanique, possède un CENTRALOGRAPHE, appareillage qui permet de détecter, localiser et enregistrer les éventuels incidents de fonctionnement ; progrès remarquable pour l’époque où les microprocesseurs ne sont pas encore inventés.
Ci-dessus : Centralographe Ericsson pour Commutateur téléphonique CP400.
Photographie Yannick Garçon, confrère à Orange.
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De l’adoption mouvementée, en France, du système CP400 :
- Il faut rappeler que M. le Directeur Général des Télécommunications de cette époque – Jean Rouvière, bataille fermement contre le Ministère des PTT pour ne pas retenir ce nouveau système de commutateur téléphonique sensiblement moins performant que le PENTACONTA.
- Il doit cependant s’incliner en 1957, pour deux raisons.
- Première raison, économique : le système CP400 étant moins coûteux.
- Seconde raison, politique : sa co-adoption permet aussi de ne pas laisser un monopole de fait en France sur la conception des Commutateurs Crossbar aux sociétés du groupe ITT avec leur système PENTACONTA.
- Mécontent de ce choix qui lui a été imposé, le DGT démissionnera de son poste le 28 février 1957, pour poursuivre sa carrière dans l’Union Internationale des Télécommunications jusqu’à son décès en 1972.
- Finalement et malgré sa dénomination initiale, le système CROSSBAR PARISIEN 400 sera officiellement retenu par le Conseil Technique le 16 novembre 1960 pour équiper massivement les villes moyennes de province… Ce qui d’ailleurs ne manque pas d’appuyer l’argumentation technique de M. Jean Rouvière à postériori.
- Ceci dit, par la suite, le système CP400 sera progressivement amélioré, si bien qu’il finira, peu avant la fin de l’ère électromécanique, par rentrer tardivement dans Paris intra-muros, mais seulement en 1977, soit 21 longues années après la mise en service du premier prototype…
Ci-dessus : Commutateur CP400 Travées de Multisélecteurs.
- Caches de protection des Multisélecteurs retirés au premier plan ; présents au second plan.
Photographie PTT – 1976 – Coll. C. R-V.
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Ci-dessus : Commutateur CP400. (Caches de protection retirés, pour inspection).
Photographie : Les Télécommunications Françaises – PTT – 1982.
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Ci-dessus : vue d’un élément Multisélecteur de Commutateur CP400 (cache amovible positionné).
© Collection C. R-V.
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Ci-dessus : vue d’un élément Multisélecteur de Commutateur CP400 (cache amovible retiré).
- À noter les 6 barres horizontales à dédoublement (notées H0 à H11) et les 10 barres verticales (notées V0 à V9) caractéristiques du système CP400.
© Collection C. R-V.
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Les Multisélecteurs du système CP 400 sont en fait des clones des Multisélecteurs du système suédois ARF102 ; en effet, le système CP400 a été développé sur ce modèle de Multisélecteur transmis par la société mère L.M. Ericsson Sverige à sa filiale la Société Française des Téléphones Ericsson sise à Colombes (Seine).
Dans un élément MULTISÉLECTEUR de base tel que présenté dans la photographie ci-dessus, la mise en mouvement d’une barre horizontale immédiatement suivie d’une mise en mouvement d’une barre verticale engendre un point de connexion. Une fois ce point de connexion établi, la barre horizontale est rappelée en position de repos ; seule la barre horizontale est alors maintenue électriquement en position de travail durant toute la durée de la conversation.
Chaque MULTISÉLECTEUR de base de type CP 400 constitue, invariablement et isolément, une matrice de commutation de 120 points de sortie :
- – car il est pourvu de 10 barres verticales pouvant prendre chacune 1 position de travail et 1 position de repos, soit pour le jeu de 10 barres horizontales 10 combinaisons de travail possibles,
- – car il est pourvu de 6 barres horizontales pouvant prendre chacune 2 positions de travail et 1 positions de repos, soit pour le jeu de 6 barres horizontales 12 combinaisons de travail possibles.
Dans tout commutateur de type électromécanique à barres croisées, l’architecture d’une Unité de Sélection est constituée par un ensemble de plusieurs MULTISÉLECTEURS qui sont combinés de manière très différentes, suivant le type de commutateur souhaité, le tout étant conditionné à l’usage auquel on le destine, et pour les caractéristiques de commutation et de capacité d’écoulement souhaitées.
CP400-PÉRIGUEUX. S’ensuit en 1960 la présérie des Commutateurs CP400-Type PÉRIGUEUX, améliorés,
Le premier CP400-PÉRIGUEUX est installé dès le 7 mai 1960 à Périgueux : Périgueux 1 (BX529 / DL24) – (4000 abonnés).
- Suivront dans l’ordre : Tulle Borelly (1600 abonnés) le 25 avril 1961, Cognac Gambetta (2000) le 3 juin 1961 et Grasse Fragonard (3200) le 9 septembre 1961.
- Puis Lons-le-Saunier Briand (2000 abonnés) le 6 mars 1962, Haguenau Théâtre (1600) le 18 août 1962 et Blois Franciade (3200) le 2 décembre 1962.
- Enfin, Sarreguemines Mairie (1600 abonnés) le 19 janvier 1963, Épernay CP (2400) le 30 janvier 1963 et Agen 1 (4000) le 3 février 1963.
- – 10 Commutateurs de la présérie CP400-PÉRIGUEUX sont mis en service.
- – Cette présérie est démontée avant le passage à la Nouvelle Numérotation à 8 chiffres survenue le 25 octobre 1985 à 23H00.
Ci-dessus : Commutateur CP400 PÉRIGUEUX de Blois – Blois Franciade CP (OR555 / TO51).
- Mis en service le 2 décembre 1962 – Hors service en Février 1984.
Photographie PTT – Décembre 1962 – Coll. Orange DANP.
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CP400-ANGOULÊME. Arrive en 1963 la première série de production en masse de Commutateurs CP400-Type ANGOULÊME, encore améliorée.
Le premier d’entre eux est installé à Angoulême (Angoulême Saint-Roch 1 (PT508 / CT01) mis en service le 22 février 1963) (4800 abonnés).
- – 124 Commutateurs de CP400-ANGOULÊME sont déployés en France.
- – Leur capacité peut atteindre 10.000 abonnés.
- – Les Commutateurs CP400-ANGOULÊME sont déployés en France jusques au 5 juillet 1972 (Janzé (RN511 / RN43)).
- – Cette série est démontée avant le passage à la Nouvelle Numérotation à 8 chiffres survenue le 25 octobre 1985 à 23H00.
Ci-dessus : Commutateur CP400 ANGOULÊME Compiègne-Domeliers (AM532 / BV50), alors en cours de fin de montage et de test.
- Mis en service le 14 décembre 1963 – Hors service entre Mars et Juillet 1985.
Photographies PTT – Novembre 1963 – Coll. Orange DANP.
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Ci-dessus : Commutateur CP400 ANGOULÊME de Lens – LENS VOLTAIRE 1 (LL548 / LS80).
- Mis en service le 14 mai 1965 – Hors service le 16 avril 1984.
Photographie PTT – Mai 1965 – Coll. Orange DANP.
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Ci-dessus : Commutateur CP400 ANGOULÊME de Morlaix – MORLAIX 1 (RN554 / QU40) examiné en diverses zones.
- Mis en service le 28 mars 1969 – Hors service en Mars 1983 – Fabricant : AOIP.
- cliché 1 : vue en enfilade du CP400 Morlaix 1. Au premier plan, le Répartiteur Intermédiaire.
- cliché 2 : vue en enfilade du CP400 Morlaix 1. Au premier plan, la Machine d’Appel.
- cliché 3 : vue d’un étage d’abonnés (groupés par 400 abonnés).
- cliché 4 : vue des 2 Centralographes (impression des défauts détectés) à droite au premier plan.
- cliché 5 : position d’essais téléphoniques ; minuterie électronique du Commutateur.
- cliché 6 : vue des 2 Traducteurs À Tores (TAT) du CP400 Morlaix 1.
- cliché 7 : cartes composant l’Erlangmètre électronique du CP400 Morlaix 1.
- cliché 8 : vue de Relais typiques du système CP400.
- cliché 9 : Auxiliaire Multi-Fréquences (MF) – en haut les cartes électroniques – en bas la partie électromécanique.
- cliché 10 : vue de Multisélecteurs typiques du système CP400.
Photographies PTT – 4 mars 1977 – Coll. C. R-V.
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CP400-TROYES. Puis en 1964, est mise en service une nouvelle série encore améliorée de Commutateurs CP400-TROYES dont le premier est, comme sa dénomination l’indique, installé à Troyes.
Le prototype mis en service est Troyes Jargondis CP (CH520 / HM61), le 18 juin 1964.
- – 23 Commutateurs CP400-TROYES sont déployés en France.
- – Leur capacité peut atteindre 20.000 abonnés. (19.200 très exactement).
- – Les Commutateurs CP400-TROYES sont déployés régulièrement jusques au 20 juin 1970 (Lorient Centre 2 (RN568 / VN30)).
- – Le Commutateur CP400-TROYES Strasbourg Edel (SG506 / SG29) est mis en service isolément le 14 mai 1974 – ( fait curieux).
- – Cette série est démontée avant le passage à la Nouvelle Numérotation à 8 chiffres survenue le 25 octobre 1985 à 23H00.
Ci-dessus : vue en enfilade du Commutateur CP400-TROYES Montpellier-Rondelet CP (MP29).
- Mis en Service le 7 octobre 1967 – Hors Service entre Mars et Juillet 1985.
Photographie O’Sughrue – Octobre 1967 – Coll. Orange-DANP.
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Ci-dessus : vue de la Machine Parlante équipant chaque Commutateur de système CP400.
- Chaque Machine Parlante est capable de délivrer aux usagers 6 films sonores différents qui sont mémorisés sur 2 tambours magnétiques de 3 pistes chacun. Chaque film sonore étant lu par sa tête de lecture dédiée, située au dessus de chaque tambour. Au dessus des têtes magnétiques, les 6 amplificateurs audio.
- Au dessous des tambours magnétiques, l’alimentation électrique de la Machine Parlante.
- Les 2 films les plus courants sont :
- « Le numéro que vous avez demandé n’est pas en service actuellement. Veuillez consulter l’annuaire ou les services de renseignements » (en cas de numéro de téléphone demandé périmé).
- « Par suite d’encombrement, votre demande ne peut aboutir. Veuillez renouveler votre appel ultérieurement. » (en cas de saturation des capacités de transit du réseau téléphonique régional).
Photographie PTT – 23 mars 1970 – Coll. C. R-V.
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Ci-dessus : Technicienne des télécommunications procédant au câblage d’une jarretière dans un Répartiteur de Traduction d’un Commutateur CP400.
Photographie PTT – 5 octobre 1978 – Coll. C. R-V.
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CP400-POISSY. Dès 1964, une nouvelle version du système CP400 est mise en service. Elle est spécialement étudié par la Société des Téléphones ERICSSON afin de conférer au système les caractéristiques suffisantes en termes de capacité d’écoulement de trafic, pour une installation dans les villes de taille moyenne de la Région Parisienne. Cette nouvelle série améliorée, dénommée CP400-POISSY, est notamment équipée d’un étage supplémentaire d’Aiguilleurs par rapport à la série des CP400-ANGOULÊME.
Le système CP400POISSY est pourvu de Traducteurs À Tores (magnétiques – TAT), qui permettent de traduire jusqu’à 1000 directions différentes. Ces nouveaux traducteurs sont mêmes généralisés rétroactivement sur les Commutateurs CP400 précédents ainsi que les Commutateurs PENTACONTA et même sur certains Commutateurs ROTARY encore en service en 1972.
- – 321 Commutateurs CP400-POISSY sont installés en France, entre 1964 et 1980. Ils sont notamment déployés dans toute l’Île-de-France, au nombre de 64, (non déployé dans Paris intra-muros) .
- – Le système CP400-POISSY permet de prendre en charge jusqu’à 40.000 voire 50.000 abonnés par cœur de chaîne à l’aide de certaines extensions supplémentaires.
- – La plupart des Commutateurs CP400-POISSY sera adaptée à la nouvelle numérotation à venir le 25 octobre 1985 moyennant le remplacement des Unités de Commande purement électromécaniques à relais par de nouvelles Unités de Commande Électroniques à Enregistreurs multiples à microprocesseurs et à Traducteurs à programmes enregistrés.
- – En Île-de-France, le premier Commutateur CP400POISSY à être mis en service est Poissy A1 (WD06) le 21 décembre 1964. Il s’agit du prototype.
- – En Province, le premier Commutateur CP400 POISSY à être mis en service est Nantes-Pirmil 1 (NT51) le 17 juillet 1967.
- – Après la mise en service de 2 Commutateurs CP400-POISSY en 1968 puis 8 de plus en 1969, le système est ensuite déployé massivement dans toute la France entre 1970 et 1979.
- – En Île-de-France, le Commutateur CP400 POISSY le plus récent est Sartrouville A2 (WD82), mis en service le 24 avril 1979.
- – En Province, le Commutateur CP400 POISSY le plus récent de France est Montpellier Les-Aigues CP (MP22), mis en service le 6 mai 1980.
- – En Île-de-France, le premier Commutateur CP400POISSY à être mis hors service est Gometz 1 CP (PX604) le 19 décembre 1985.
- – En Île-de-France, l’ultime Commutateur CP400POISSY à être mis hors service est Les Mureaux A2 (WE92) le 23 juin 1994.
Ci-dessus : vue de la 1ère travée du Commutateur CP-400 POISSY installé à Poissy – Poissy A1 (PX646/WD06).
- Mis en service le 21 décembre 1964 – Hors Service le 3 juillet 1984 – Fabricant : Ericsson.
Photographie PTT – 1964 – Coll. Orange DANP.
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Ci-dessus : M. le Secrétaire d’État aux Postes et Télécommunications – Pierre Lelong le 21 janvier 1975 dans le Répartiteur, participant au basculage des abonnés, jour de la mise en service du Commutateur CP400-POISSY à Taxation Centralisée de Chanteloup-les-Vignes (WD16).
- Mis en service le 21 janvier 1975 – Hors service le 1er mars 1988 – Fabricant : Société des Téléphones Ericsson.
- Chanteloup CP400 fut le dernier Commutateur que M. Lelong inaugurera ; en effet, il est remplacé le 1er février 1975, son maintien en fonction étant devenu impossible en raison de la Grande Grève des PTT de 1974 d’une durée de 6 semaines, où lors de son célèbre faux-pas, il déclara :« Travailler dans un centre de tri est, si j’ose dire, l’un des métiers les plus idiots qui soient. »
- À gauche : M. le Directeur des Télécommunications de Paris Extra-Muros – Roger Légaré observant M. le Secrétaire d’État d’un œil énigmatique…
Photographie PTT – 21 janvier 1975 – Coll. C. R-V.
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Ci-dessus : Commutateur CP400-POISSY à Taxation Centralisée – Lognes A1 (ED71) – le jour de sa mise en service.
- Notons la présence de M. Roger Légaré (3ème en partant de gauche) Directeur des Télécommunications de Paris Extra-Muros.
- Mis en service le 10 mai 1976 – Hors service le 8 juillet 1993 – Fabricant : Société des Téléphones Ericsson.
Photographie PTT – 10 mai 1976 – Coll. C. R-V.
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Ci-dessus : visite d’inauguration du Commutateur CP400POISSY à Taxation Centralisée Vernouillet 1 (WE31).
- Mis en service le 10 juin 1976 – Hors service le 27 janvier 1988 – Fabricant : Société des Téléphones Ericsson.
- Au centre, de profil : M. le Directeur Télécommunications de Paris Extra-Muros – Roger Légaré.
- À droite : M. l’Ingénieur à l’Administration centrale – Michel Feneyrol.
Photographie PTT – Juin 1976 – Coll. C. R-V.
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Ci-dessus : visite d’inauguration du Commutateur CP400POISSY à Taxation Centralisée Mantes B1 (WE81). (Centre Téléphonique de Mantes-la-Jolie B (Mantes Buchelay)).
- Mis en service le 8 juin 1978 – Hors service le 27 janvier 1993 – Fabricant : AOIP.
- Au centre : M. le Directeur Opérationnel des Télécommunications des Yvelines – Jacques Pouliquen explique le fonctionnement du Multisélecteur CP400 à l’assistance.
- À gauche : M. le Maire de Mantes-la-Jolie – Paul Picard, attentif aux explications.
Photographie PTT – 19 juin 1978 – Coll. C. R-V.
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Ci-dessus : Technicien en cours d’intervention sur un Traducteur à Tores magnétiques du Commutateur CP400POISSY de Mantes-la-Jolie B1 (WE81).
- Mis en service le 8 juin 1978 – Hors service le 27 janvier 1993 – Fabricant : AOIP.
Photographie PTT – Juin 1978 – Coll. C. R-V.
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Ci-dessus : après sa mise en service le 12 décembre 1978, visite d’inauguration du 18 décembre 1978 du Commutateur CP400 TÉLEX de Villabé, organisée pour M. le Préfet de l’Essonne sur le territoire de la Direction des Télécommunications d’Évry (91).
- Au premier plan, à gauche : M. le Directeur des Télécommunications de Paris Extra-Muros – Roger Légaré.
- Au centre : M. le Préfet de l’Essonne – Jean Clauzel.
- À droite : M. le Directeur Opérationnel des Télécommunications d’Évry (DOT Évry) – Pierre Cordero.
- Au fond à gauche : M. l’Ingénieur à l’Administration centrale – Michel Feneyrol.
Photographie PTT – 18 décembre 1978 – Coll. C. R-V.
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Ci-dessus : travée de Supervision d’un Commutateur CP400-POISSY ayant été électronisé avant son passage à la nouvelle numérotation à 8 chiffres en 1985 (en l’occurrence, à Reims, en 1991)
© Photographie Orange/DANP.
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Ci-dessus : travées d’un Commutateur CP400-POISSY (en l’occurrence, à Reims, en 1991)
© Photographie Orange/DANP.
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Ci-dessus : travées du Commutateur CP400-POISSY à Taxation Centralisée de Brunoy B1 (SD11).
- Mis en service le 26 septembre 1977 – Hors service le 7 février 1994 – Fabricant : CIT-Alcatel.
Photographie PTT – circa 1978 – Coll. C. R-V.
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Années septante… Époque de nombreuses mises en construction de Centres Téléphoniques, corolaire du Delta LP – Le Printemps du Téléphone…
Ci-dessus : agents de la Société des Téléphones Ericsson (STE) assemblant les bâtis et passant les câbles du futur Commutateur CP400-POISSY à Taxation Centralisée – Cergy A1 (NE71).
- Mis en service le 11 février 1974 – Hors service le 2 juin 1987.
Photographies PTT – 11 juillet 1973 – Coll. C. R-V.
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Ci-dessus : Agents de la Société des Téléphones Ericsson (STE) dans le futur Répartiteur d’Abonnés de Cergy en cours de constitution.
- cliché gauche : Agent passant les câbles (provenant du futur CP400 Cergy A1) dans les bâtis du Répartiteur.
- cliché droit : Agente wrappant les paires de ces câbles sur les Réglettes Horizontales (liées au Commutateur CP400 Cergy A1 en construction).
Photographies PTT – 11 juillet 1973 – Coll. C. R-V.
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Ci-dessus : visite anticipée du futur Commutateur CP400POISSY à Taxation Centralisée – Bougival A2 (WD11) – courant 1975.
- Discours par M. le Directeur des Télécommunications de la Région de Paris (Extra-Muros) – Roger Légaré, au microphone.
- Présence d’agents du Centre Principal d’Exploitation au cours de la visite et de notables locaux (dont M.le Maire de Bougival Patrice Vieljeux)
- Pot de l’amitié.
- Les visites ouvertes aux notables avant la mise en service sont rares. Ce Commutateur devait être attendu depuis fort longtemps pour qu’une cérémonie anticipée ait lieu, pour faire patienter.
- Bougival A2 CP400POISSY-TC (WD11) sera mis en service le 4 juin 1976 – hors service le 20 octobre 1992 – fabricant : Ericsson.
Photographies PTT – 1975 – Coll. C. R-V.
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Ci-dessus : une travée survivante du Commutateur CP400POISSY – Nantes-Gloriette 1 (NT52).
- Travée d’adaptateurs en relation avec d’autres autocommutateurs de ce centre (eux-aussi disparus).
Photographies C. R-V. – 19 mars 2024 – Coll. C. R-V.
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CP400-BOURGES. Le 29 décembre 1966, la mise en service d’un nouveau prototype installé à Bourges (Bourges Urbain 1 (OR559)) voit le jour, d’une capacité de 8.000 abonnés, destiné aux petites villes.
- – à partir du CP400-BOURGES mis en service à Ajaccio (Ajaccio Urbain (CO515 / CO06)) le 11 juillet 1969, les CP400-BOURGES sont sensiblement améliorés.
- – si seulement 10 Commutateurs CP400-BOURGES seront mis en service en France dans des Centraux Téléphoniques, ils seront majoritairement utilisésen tant que Commutateurs installés en remorque mobile.
- – Les Commutateurs CP400-BOURGES sont démontés avant le passage à la Nouvelle Numérotation à 8 chiffres survenue le 25 octobre 1985 à 23H00.
- – En revanche, seront adaptés et conservés les CP400-BOURGES en remorques (utilisés en cas de sinistres)
CP400-CUPIDON (nom complet : Centre Universel Pour l’Interurbain Dans l’Organisation Nouvelle puis Centre Universel Permettant l’Interconnexion Dans une Organisation Nouvelle). Puis arrive en 1967 la nouvelle version de Commutateurs CP400-CUPIDON encore améliorée à partir des perfectionnements des types ANGOULÊME et TROYES, avec de meilleures capacités de souplesse et d’écoulement de trafic, qui peut commuter indifféremment les communications en 2 fils ou en 4 fils.
Le système CP-400 CUPIDON est exclusivement conçu par les ingénieurs du CNET.
Mise au point retardée par la mort brutale le 25 août 1967 à l’âge de 56 ans, de M. Albert de Villelongue, Ingénieur en chef des Télécommunications au Centre National d’Études des Télécommunications, promu Officier dans l’Ordre du Mérite Postal – décret du 17 décembre 1963, nommé Officier dans l’Ordre National du Mérite – décret du 29 juin 1967).
- – 421 Commutateurs CP400-CUPIDON sont installés en France.
- – Leur capacité peut atteindre 30.000 abonnés.
- – Le prototype de Commutateur CP400-CUPIDON commutant sur 2 fils est Nantes-Cirus (NT505 / NT12), mis en service le 25 avril 1967.
- – Le prototype de Commutateur CP400-CUPIDON commutant sur 4 fils est Châteauroux 4F (OR535 / TO34), mis en service le 15 mai 1968.
- – Les Commutateurs CP400-CUPIDON seront déployés en France jusqu’au 16 décembre 1980 (Bouzonville (NY572 / MZ17)).
- – La plupart des Commutateurs CP400-CUPIDON sera adaptée à la nouvelle numérotation à venir le 25 octobre 1985 moyennant le remplacement des Unités de Commande purement électromécaniques à relais par de nouvelles Unités de Commande Électroniques à Enregistreurs Multiples à microprocesseurs et à Traducteurs à programmes enregistrés.
Ci-dessus : Commutateur CP400 CUPIDON Lagny-sur-Marne A1 (ED61) vu en perspective.
- Mis en service le 22 avril 1971 – Hors service le 26 janvier 1988.
- Plusieurs travées, dont au premier plan, une travée vue côté pré-câblage.
Photographie PTT – 18 janvier 1977 – Coll. C. R-V.
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Ci-dessus : la Baie de Test des circuits fonctionnant par signalisation en Codes SRCT et MF SOCOTEL du Commutateur CP400 CUPIDON Provins A1 (EF41).
- Mis en service le 21 décembre 1970 – Hors service le 2 novembre 1989 – Fabricant : Société des Téléphones Ericsson.
Photographie PTT – 30 septembre 1976 – Coll. C. R-V.
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Ci-dessus : baie de Connexion aux Joncteurs du Commutateur CP400CUPIDON Provins A1 (EF41).
- Mis en service le 21 décembre 1970 – Hors service le 2 novembre 1989 – Fabricant : Société des Téléphones Ericsson.
Photographie PTT – 30 septembre 1976 – Coll. C. R-V.
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Ci-dessus : une travée d’organes nobles du Commutateur CP400 CUPIDON ALBERTVILLE CP (AY42)
- Mis en service le 19 septembre 1974 – Hors service entre 1990 et 1994.
- Un miracle que cette travée ait survécu, ainsi qu’une partie du squelette de l’autocommutateur…
Photographies C. R-V – 28 septembre 2024 – Coll. C. R-V.
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Ci-dessus : deux travées d’organes nobles du Commutateur CP400 CUPIDON CASTELNAUDARY (NA06)
- Mis en service le 23 janvier 1973 – Hors service le 23 novembre 1989.
- Ces deux travées d’organes avaient été sauvées jadis par M. Jean-Pierre Valette (1937-2018), qui s’était occupé de cette machine, de sa mise en service à sa mise hors service.
Photographies C. R-V – 13 août 2024 – Coll. C. R-V.
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CP400-BRIE-COMTE-ROBERT. Prototype révolutionnaire mis au point par le prolifique ingénieur en chef des Télécommunications Albert de Villelongue et mis en service le 20 novembre 1967, il s’agit du premier Commutateur CP400 à signalisation intercentre Multi Fréquences (code MF SOCOTEL), au lieu de la signalisation par impulsions décimales jusqu’alors utilisée.
- L’arrivée de la signalisation multifréquences entraîne un gain de temps dans l’acheminement et la fiabilisation accrue des communications, notamment longue distance, avec augmentation de l’écoulement du trafic.
- Tous les Commutateurs CP400 précédemment installés sont rétroactivement convertis à cette nouvelle signalisation, ainsi que les Commutateurs PENTACONTA.
- Le Prototype CP400-BRIE-COMTE-ROBERT (PX525 / ED01) est mis hors service le 4 septembre 1984, avant le passage à la Nouvelle Numérotation prévue le 25 octobre 1985.
CP400-CI (Centre de Transit 4 fils Internationaux Automatiques). Les Commutateurs CP-400 CI se distinguent des CP400-CT4 interurbains par un coût plus élevé, en raison de leur complexité accrue, en raison d’un nombre supérieur nécessaire d’Enregistreurs, de Traducteurs et d’une plus grande capacité de mémorisation de chiffres requise, les numéros de téléphones internationaux étant plus longs et les destinations à mémoriser étant plus nombreuses.
Il a existé 18 Commutateurs Internationaux Automatiques CP400, déployés vers nos frontières, dans les 3 familles hiérarchiques de la plus haute importance à la plus basse :
- 2 Centres Internationaux Automatiques de plein exercice CP400 (CIA), assurent les communications de départ, d’arrivée et de transit, et donnent accès aux opératrices manuelles pour traiter les situations complexes ou non automatisées ; c’est à dire toute la gamme de services disponible.
- Le premier CP400-CIA est mis en service le 5 décembre 1973 : Nancy Laxou CIA (NY770 / NY04).
- 11 Chaînes Locales Internationales CP400 (CLI), assurent seulement le trafic départ vers l’étranger.
- Le premier CP400-CLI est mis en service le 11 décembre 1974 : Montpellier CLI (MP780 / MP37).
- 5 Chaînes Locales Internationales de Voisinage CP400 (CLIV), assurent seulement le trafic départ vers le voisinage direct à l’étranger (« de l’autre côté de la frontière »).
- Le premier CP400-CLIV est mis en service le 26 juin 1973 : Metz CLIV (NY790 / MZ03).
Après l’arrivée des Commutateurs METACONTA 11A en 1981 et 1983, le déploiement soutenu des commutateurs MT20CI dans les années 1984-86 a précipité l’arrêt des Commutateurs CP400-CI dans les années 1986-90.
CP400-CT4 (Centre de Transit 4 fils Interurbains). Apparu également en 1969 en premier à Grenoble suivi de Tours (OR525) dans la foulée, fait partie de la nouvelle génération d’autocommutateurs de transit interurbains construite à partir du matériel CP400, mais à commutation sur 4 fils.
Le déploiement des Commutateurs CP400-CT4 fait partie du plan prioritaire d’amélioration du transit téléphonique interurbain lancé dès l’élection de M. Georges Pompidou à la Présidence de la République et la nomination de M. Robert Galley au poste de Ministre des P et T.
- – Le premier Commutateur CP400-CT4 de France est mis en service à Grenoble le 20 septembre 1969 (Grenoble CT4 (LY556)).
- – 23 Commutateurs CP400-CT4 interurbains ont été déployés en France, uniquement en province.
- – Sauf exception, cette série est démontée avant le passage à la Nouvelle Numérotation à 8 chiffres survenue le 25 octobre 1985 à 23H00.
CP400-GCU (nom complet : Grand Centre Urbain). Enfin, l’ultime série améliorée, dénommée CP400-GCU, est notamment déployée en Île-de-France à 11 exemplaires, dont Paris intra-muros à 5 exemplaire. Le système CP400GCU est un système CP400POISSY amélioré de Grande Capacité.
- – Le système CP400-GCU permet de prendre en charge jusqu’à 50.000 abonnés par cœur de chaîne, ce qui en fait le modèle de Commutateur CP400 à la plus forte capacité réalisée.
- – En Île-de-France, le premier Commutateur CO400-GCU, ouvert aux portes de Paris, est mis en service à Alfortville le 30 septembre 1976. (Alfortville 1 CP1 (DB01))
- – Dans Paris intra-muros le 1er Commutateur CP400-CGU mis en service est Turbigo 2 CP1 (AE32) le 26 mai 1977. (Il est à sa mise en service le plus gros Commutateur CP400 du monde)
- – En Île-de-France et à Paris, le Commutateur CP400-GCU le plus récent mis en service à Paris est Beaujon 1 CP1 (AB31) le 5 septembre 1978.
- – Les Commutateur CP400-GCU seront adaptés à la Nouvelle Numérotation à venir le 25 octobre 1985 moyennant le remplacement des Unités de Commande purement électromécaniques à relais par de nouvelles Unités de Commande Électroniques à Enregistreurs multiples à microprocesseurs et à Traducteurs à programmes enregistrés.
- – En Île-de-France, le premier Commutateur CP400-GCU a être mis à l’arrêt est Nanterre 1 CP1 (CC41) le 25 juillet 1989.
- – Dans Paris intra-muros, le premier Commutateur CP400-GCU à être mis à l’arrêt est Turbigo 2 CP1 (AE32) le 19 mars 1992.
- – Dans Paris intra-muros, l’ultime Commutateur CP400-GCU à être mis à l’arrêt est Murat 1 CP1 (AD01) le 20 janvier 1993.
- – En Île-de-France, l’ultime Commutateur CP400-GCU a être mis à l’arrêt est Rosny 1 CP1 (BC51) le 23 novembre 1994.
Ci-dessus : vue de travées de Multisélecteurs du CP400-GCU d’Alfortville 1 CP1 (DB01).
- Mis en service le 30 septembre 1976 – Hors service le 7 juillet 1994 – Fabricant : Société des Téléphones Ericsson.
Photographie PTT – circa 1977 – Coll. Orange DANP.
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Ci-dessus : vue de travées de Multisélecteurs du CP400-GCU d’Alfortville 1 CP1 (DB01).
- Mis en service le 30 septembre 1976 – Hors service le 7 juillet 1994 – Fabricant : Société des Téléphones Ericsson.
Photographie Thomson-CSF – circa 1977 – Coll. Orange DANP.
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Ci-dessus : travée des deux Traducteurs Impulsionnels à Tores (TIT) équipant le Commutateur CP400 GCU Alfortville 1 CP1 (DB01).
- Mis en service le 30 septembre 1976 – Hors service le 7 juillet 1994 – Fabricant : Société des Téléphones Ericsson.
Photographie PTT – 11 janvier 1978 – Coll. Orange DANP.
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Ci-dessus : au premier plan, à droite, 2 télétypes, nécessaires à la Relation Homme-Machine avec le Commutateur CP400 GCU Alfortville 1 CP1 (DB01).
- au second plan : adjonction de baies en cours, à la droite du second Traducteur Impulsionnel à Tores.
Photographie PTT – 11 janvier 1978 – Coll. Orange DANP.
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Ci-dessus : détail d’une des quatre baies de tores magnétiques équipant le Commutateur CP400 GCU Alfortville 1 CP1 (DB01).
- Mis en service le 30 septembre 1976 – Hors service le 7 juillet 1994 – Fabricant : Société des Téléphones Ericsson.
Photographie PTT – 11 janvier 1978 – Coll. Orange DANP.
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Ci-dessus : baies de Taxation Centralisée du Commutateur CP400 GCU Alfortville 1 PC1 (DB01).
- Mis en service le 30 septembre 1976 – Hors service le 7 juillet 1994 – Fabricant : Société des Téléphones Ericsson.
Photographie PTT – 11 janvier 1978 – Coll. Orange DANP.
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Ci-dessus : la travée d’essais et de maintenance du CP400 GCU Alfortville 1 CP1 (DB01).
Photographie PTT – 11 janvier 1978 – Coll. Orange DANP.
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Ci-dessus : inauguration officielle du Commutateur CP400 GCU Alfortville 1 CP1 (DB01).
- au premier plan à droite : M. le Maire d’Alfortville – Joseph Franceschi visiblement satisfait de l’ouvrage.
- au second plan : M. le Délégué aux Télécommunications d’Île-de-France – Pierre Lestrade (cheveux bruns).
- à noter, à gauche, un invité stupéfait par le gigantisme de l’installation.
- Mis en service le 30 septembre 1976 – Hors service le 7 juillet 1994 – Fabricant : Société des Téléphones Ericsson.
Photographie PTT – 18 novembre 1976 – Coll. Orange DANP.
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Ci-dessus : vue d’une travée du Commutateur CP400-GCU de Paris Murat 1 CP1 (AD01) à la date du 25 octobre 1985 pendant la soirée de passage à la Nouvelle Numérotation à 8 chiffres.
- Mis en service le 1er mars 1978 – Hors service le 20 janvier 1993 – Fabricant : Société des Téléphones Ericsson.
© Photographie Orange DANP.
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CP100 (nom complet : CROSSBAR pour PARIS ou CROSSBAR PARISIEN 100) est un autocommutateur simplifié, de taille réduite, dérivé directement du système CP400 conçu à l’origine pour une capacité maximale de 3.000 abonnés. Le système CP-100, surnommé Centre Intermédiaire, est un véritable commutateur à autonomie d’acheminement, pourvu d’Enregistreurs et de Traducteurs. L’architecture de base du système CP-100, au lieu d’être structurée par blocs de 400 abonnés chacun, est structurée par blocs de 100 abonnés, d’où sa dénomination. En raison de son coût réduit, il est utilisé pour automatiser les campagnes et les très petites villes de France en version typique de 400 abonnés, ainsi qu’à remplacer les autocommutateurs SRCT vieillissants.
Ci-dessus : un Commutateur CP100 de province.
Photographie PTT – circa 1965 – Coll. C. R-V.
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- – Le premier prototype de Commutateur CP100 est mis en service en Mars 1961, à La Chapelle-Saint-Mesmin (45), d’une capacité de 200 abonnés.
- – Les Commutateurs CP100 sont déployés en France à partir de 1964.
- Ne pas confondre avec les concentrateurs de lignes qui ne sont pas des Commutateurs téléphoniques en tant que tels, étant dépourvus de toute autonomie d’acheminement.
- Ne pas confondre non plus avec les Centres de Secteur Socotel S1, fabriqués en matériel CP400 qui n’ont pas la capacité d’acheminement, étant certes pourvus d’enregistreurs, mais étant dépourvus de traducteurs et qui ont été déployés par milliers dans les campagnes : ainsi à la veille de la Nouvelle numérotation Téléphonique du 25 octobre 1985, la France en compte-elle 3.300 en service qui seront tous adaptés et basculés par anticipation entre le 27 septembre 1985 et le 24 octobre 1985.
SOCOTEL S1. Cet équipement ne constitue pas un autocommutateur téléphonique, car totalement dépourvu d’autonomie d’acheminement. Son faisceau de Jonctions n’est toujours relié qu’à un unique autocommutateur de rattachement. Toutefois, un équipement SOCOTEL S1, n’est pas qu’une simple Unité de Raccordement d’Abonnés Déportée (URAD) : il se situe à mi-chemin entre l’Autocommutateur et l’URAD. En effet, si tout équipement SOCOTEL S1 est bien dépourvu de Traducteurs (organes chargés d’assurer l’acheminement des communications – autonomie dont il est dépourvu), tout équipement SOCOTEL S1 est en revanche pourvu d’Enregistreurs de numérotation, qui sont mis à la disposition des abonnés demandeurs au moment du décrochage de leur combiné téléphonique. Le numéro de téléphone formé par l’abonné local relié à l’équipement SOCOTEL S1 est mémorisé sur place, dans le SOCOTEL S1 ; à sa charge en suite de créer un circuit de conversation au travers du réseau de connexion local constitué par ses cadres Multisélecteurs, vers une Jonction disponible sortante vers son autocommutateur de rattachement, et de transmettre à l’autocommutateur de rattachement le numéro téléphonique mémorisé, formé précédemment par l’abonné demandeur.
- La France a compté jusqu’à 3.300 équipements SOCOTEL S1, fabriqués en matériel CP400 par les sociétés Ericsson, Alcatel et AOIP qui se partageaient les marchés.
- Tous démontés depuis 1995 en France Continentale, les trois seuls exemplaires survivants connus, en Septembre 2023, sont tous localisés en Corse : à Perelli (en cours de démontage, très incomplet), à Belvédère-Campomoro, et à Porto-Polo.
- Hors service depuis l’année 1994 au minimum.
Ci-dessus : équipement SOCOTEL S1 de Porto-Polo (20).
- Capacité maximale : 600 abonnés.
Photographies C. R-V. – 26 septembre 2023 – Coll. C. R-V/Orange DANP
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Ci-dessus : équipement SOCOTEL S1 de Belvédère-Campomoro (20)
- Capacité maximale : 300 abonnés.
Photographies C. R-V. – 26 septembre 2023 – Coll. C. R-V/Orange DANP
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- – Aux environs de 1100 Commutateurs CP400, voire plus, ont été mis en service en France.
- – Le premier prototype de Commutateur CP400 commandé en Avril 1954 est donc mis en service en France à Beauvais (60) le 31 mars 1956 (Beauvais Saint-Laurent 1 (BV10)). (L’Oise étant alors rattachée à la Région des Télécommunications de Paris)
- – Le système CP400 est retenu le 16 novembre 1960 par le Conseil Technique des PTT pour être déployé dans les villes de province en lieu et place des systèmes à organes rotatifs.
- – Après différentes versions et améliorations, il faut attendre le 30 septembre 1976 à Alfortville pour que des Commutateurs d’abonnés CP400 soient enfin installés aux portes de Paris (Alfortville 1 CP1 (DB01)), puis le 26 mai 1977 dans Paris intra-muros (Turbigo 2 CP1 (AE32)) après réalisation des évolutions majeures nécessaires (CP400 GCU).
- – En Île-de-France et à Paris, le Commutateur CP400 le plus récent mis en service à Paris est Beaujon 1 CP1 (AB31) le 5 septembre 1978.
- – Le dernier Commutateur de type CP400 de France est commandé en Novembre 1979 et les dernières extensions également.
- – En province, les Commutateurs de type CP400 les plus récents sont mis en service en 1980.
- – Le premier Commutateur d’Île-de-France de type CP400 est désactivé le 15 décembre 1982 (Magny-en-Vexin (PX546)). C’est ce commutateur de taille modeste qui compléta l’automatisation totale de la région Île-de-France le 18 février 1975.
- – Dans Paris intra-muros, le premier Commutateur CP400 à être mis à l’arrêt est Turbigo 2 CP1 (AE32) le 19 mars 1992.
- – Le dernier Commutateur de Paris intra-muros de type CP400 est désactivé le 20 janvier 1993 (Paris-Murat (AD01)).
- – Le dernier Commutateur d’Île-de-France de type CP400 est désactivé le 23 novembre 1994 (Rosny 1 CP1 (BC51)).
- – Les 3 derniers Commutateurs CP400 de France sont désactivés fin Novembre 1994 (Romans-St Nicolas (38) (VL22), Sisteron (04) (PA57) et le 23 novembre 1994 pour Rosny-Sous-Bois (93) (BC51)).
Nous pouvons facilement reconnaître un Commutateur CP400 par ses éléments sélecteurs de base qui comportent toujours de manière apparente 6 barres horizontales pour 10 barres verticales.
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