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Préambule sur la conception et la naissance de la technologie de commutation temporelle :
Nous ne pouvons que rendre un hommage appuyé à tous ces ingénieurs absolument exceptionnels par ce que révolutionnaires, dont certains sont désormais disparus, qui ont su, à l'inverse de "la leçon de choses", à partir d’un concept mathématique purement philosophique au départ, créer à partir de leur seule réflexion et non pas à partir d’une observation même judicieuse dans la nature d’un phénomène physique préexistant, une technologie entièrement nouvelle, en parvenant à imaginer un nouveau concept purement mathématique littéralement dématérialisé.
Le concept révolutionnaire est de transformer une banale donnée physique, vibratoire, ondulatoire et palpable (la voix humaine), non plus en simples signaux électriques analogiques comme tout ce qui se faisait avec plus ou moins de réussite depuis la fin du XIXème siècle et qui consistait à répartir, commuter puis faire transiter ces signaux électriques sur des lignes de câbles coaxiaux grâce à différentes astuces (amplification électrique, modulation en amplitude, modulations en fréquences, multiplexage ensemble de plusieurs modulations analogiques), technologies analogiques par qui tous les ingénieurs lambda ne juraient que par elles depuis 1945, mais désormais de transformer ce phénomène physique en suites de nombres mathématiques, puis de traiter ces nombres de manière purement et uniquement mathématique, en les combinant entre eux par calculs et en les transportant sur de si longues distances sous forme de nombres.
Ce saut technologique majeur accompli est si énorme, si différent de nature et si fondamental en terme de concept, que ses conséquences à long terme sur notre monde sont d’ailleurs encore incommensurables voire inconnues.
Les systèmes électroniques de type temporel de 1ère génération déployés en France sont les suivants :
Généralités : arrivent les Commutateurs entièrement électroniques qui constituent la vraie révolution dans les télécommunications modernes.
Les Commutateurs électroniques de type temporel de 1ère génération, mis en conception à partir de 1964 dans les laboratoires du CNET de Lannion qui est en activité depuis le 15 juin 1963, sont inaugurés pour la première fois en France (et dans le monde) le 6 janvier 1970 avec PLATON I implanté à Perros-Guirec.
Ci-dessus : le Centre National d'Études des Télécommunications installé à Lannion (22), où a été conçu et développé le premier Commutateur Téléphonique entièrement Temporel (PLATON).
Photographie PTT - circa 1968 - Coll. C. R-V.
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Ils sont aujourd'hui obsolètes et en totalité démontés. Le dernier Commutateur Électronique Temporel de 1ère génération de France, un E10N3, est mis à l'arrêt le 23 août 1999 à Aix-en-Provence - Cézanne 2 (PA07).
Faisant suite au salon Intelcom 77 qui se déroule à Atlanta (U.S.A) du 9 au 14 octobre 1977, il est décidé que désormais seuls des systèmes temporels (100% numériques) seront conçus et installés à l'avenir en France, la Commutation Semi-Électronique Spatiale ne devant constituer qu'une étape intermédiaire limitée.
Entre temps, en Juin 1977, sont publiées par l'Administration des Télécommunications les Normes d'Exploitation et de Fonctionnement (N.E.F.) qui constituent le cahier des charges des systèmes de commutation électronique utilisés dans réseau français pour le raccordement des abonnés, auxquels tous les concepteurs/constructeurs de commutateurs téléphoniques doivent désormais se conformer s'ils veulent espérer pouvoir vendre leurs produits à la République Française...
Le Colloque International de Commutation, présidé par M. Louis-Joseph Libois, qui se tient à Paris du 7 au 11 mai 1979 confirme que la seule voie d'avenir sera à brève échéance la Commutation Électronique Temporelle.
Un Commutateur électronique temporel occupe la moitié de l'espace d'un commutateur semi-électronique spatial, à capacité égale.
Un Commutateur électronique de type temporel est désormais entièrement électronique, dépourvu de toute pièce mobile.
Un Commutateur électronique de type temporel est également pourvu de logiciels de fonctionnement. On parle de Commande à Programme Enregistré.
À partir des Commutateurs temporels, la totalité des opérations de commutation des abonnés entre eux est désormais réalisée sous forme de signaux numériquement codés, commutés et transmis sous forme d'Intervalles de Temps (IT).
Désormais, les communications ne sont donc plus commutées physiquement dans un réseau métallique avec des contacts physiques (qu'ils fussent des contacts rotatifs, ou à barres croisées, ou à micro contacts à relais ou à rubans) tel qu'ils étaient conçus jusques alors, où chaque voie ne permettait que le transport d'une seule conversation à la fois et sous forme de signaux électriques analogiques.
Ce nouveau type de commutation consiste désormais à « découper » les lignes de transmissions en fonction du temps, et non plus d'éclater dans l'espace des connexions physiques métalliques, puis d'empiler des conversations via des lignes de transmissions en fonction du spectre de fréquences analogiques comme nous savions le faire jusqu’à lors.
C’est d’ailleurs la diffusion à grande échelle de cette technologie à partir de la fin des années 1960, suite à l'évolution technologique et à la miniaturisation des composants électroniques, qui permet progressivement la numérisation et l’informatisation de tout notre monde.
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Principe de sécurisation des commutateurs temporel.
Dans les Commutateurs temporels de série, il a été décidé de dédoubler les organes de calculs et de commande, pour que si un organe subit une avarie, un autre puisse prendre le relais en attendant la réparation.
Suivant leur architecture, le dédoublement est effectué par différents moyens.
Se reporter à la page traitant du sujet :
http://telecommunications.monsite-orange.fr/page-5...
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Principe de conversion des signaux analogiques des abonnés entrants ou sortants dans un commutateur d'abonnés temporel.
Dans tout Commutateur temporel, un principe immuable est de coder numériquement par échantillonnage les conversations vocales dès leur entrée dans le Commutateur via les organes de raccordement d’abonnés, puis d’assurer leur acheminement uniquement sous forme numérique « mathématique » via un type de transmission d’un concept mathématique entièrement nouveau, qui consiste en l’emploi de la technologie du multiplexage entièrement numérique mise au point à la même époque, bien que pensé et développé progressivement depuis 1937 : il s’agit du système MIC (Modulation par Impulsion et Codage) qui permet d’accroître la capacité d’écoulement du trafic.
Se reporter à la page traitant du sujet :
http://telecommunications.monsite-orange.fr/page-5...
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Principe général d'établissement d'une conversation téléphonique.
(Rappel général concernant n'importe quel Commutateur automatique.)
- Quand un abonné souhaite appeler un correspondant, il décroche alors son combiné et le Commutateur lui envoie la tonalité continue, comme tout commutateur téléphonique, ce qui constitue l'invitation à numéroter.
- L'abonné numérote alors au clavier ou au cadran de son téléphone.
- Le Commutateur va alors réceptionner le numéro de téléphone et via ses différents organes.
- Une fois le numéro de téléphone mémorisé et traduit, il va tenter d'établir une route dans son Réseau de Connexion pour mettre en relation les deux abonnés lorsque l'abonné appelé décrochera son téléphone.
- soit les deux abonnés sont reliés au même Commutateur d'abonnés, et la communication téléphonique ne transitera que par ce seul Commutateur d'abonnés.
- soit les deux abonnés sont éloignés et de ce fait reliés à des Commutateurs différents, auquel cas, la conversation téléphonique circulera par un certain nombre de Centres de Transit, suivant la distance, jusqu'à mettre le Commutateur d'abonnés de départ en relation avec le Commutateur d'abonnés d'arrivée. Dans le principe rien ne change, mais ceci rajoute plusieurs étapes de commutation successives, ainsi que des nécessités de dialogues entre commutateurs par des liaisons dédiées.
Principe de la commutation temporelle, proprement dite :
Le but est de connecter ensemble deux Intervalles de Temps quelconques appartenant à des liaisons numériques MIC quelconques.
Ce qui revient mathématiquement à transférer l'échantillon d'un MICm ITi entrant sur un MICn ITj sortant.
Pour ce faire,
-la totalité des liaisons MIC entrantes est connectée à l’entrée du Réseau de Connexion,
-la totalité des liaisons MIC sortantes est connectée à la sortie du Réseau de Connexion.
La mission du Commutateur téléphonique consiste à réaliser un brassage des voies de conversations provenant des liaisons MIC entrantes, pour les répartir, suivant le routage que les traducteurs ont déterminé, vers les liaisons MIC sortantes, et ce en dispatchant les voies d’entrées dans le Réseau de Connexion, vers les voies sortantes du Réseau de Connexion.
- Dans le cas où l’abonné demandé est relié au même Commutateur que l’abonné appelant, la conversation sera intégralement traitée par ce même Commutateur : elle arrivera sur la voie déterminée d’un MIC entrant pour être redirigée sur la bonne voie du bon MIC sortant qui est affectée à l’abonné demandé.
- Dans le cas où l’abonné demandé est relié à un Commutateur différent de l’abonné appelant, la conversation devra passer par plusieurs Commutateurs téléphoniques, ce qui dans le principe ne change rien, mais ajoute des étapes de même nature…
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Source : Documents Information Télécommunications - 07/1977.
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Réseaux de Connexion numériques Intégralement Temporels
&
Réseaux de Connexion numériques Mixtes - Temporels et Spatiaux
En effet, certaines variantes existent dans les Réseaux de Connexion des Commutateurs temporels.
Dans un Réseau de Connexion numérique intégralement temporel (PLATON, E10N3, E10B3, MT20 de petite capacité et MT25 de petite capacité), il faut beaucoup de Mémoires Tampon afin de stocker le temps nécessaire les signaux de conversation des voies entrantes pour les rediriger vers les bonnes voies de sortie.
Vu le prix de ces mémoires au début de la commutation temporelle, ainsi que par souci de simplification du Réseau de Connexion, il a parfois été décidé pour certains systèmes (AXE10, AXE Transgate 4, E12, E10N1, MT20 de grande capacité et MT25 de grande capacité) d’intégrer un ou plusieurs étages réalisés en électronique numérique spatiale entre l’étage d’entrée temporel et l’étage de sortie temporel des Réseaux de Connexion, afin de pouvoir se passer d’un maximum de Mémoires Tampon. Cet étage numérique spatial de brassage est plus simple à réaliser et beaucoup moins coûteux.
Par contre, un étage spatial numérique, même s’il permet d’améliorer le brassage, ne peut procéder qu’au basculement d'un Intervalle de Temps donné (IT) d'une Liaison MIC entrante vers une autre Liaison MIC sortante, toujours à la même position temporelle donnée.
Donc, un étage spatial numérique ne permet en aucun cas de décaler l’Intervalle de Temps (IT) entre une Liaison MIC entrante et une Liaison MIC sortante. Donc, ce ou ces étages ne viennent qu'en appoint dans un Réseau de Connexion numérique, mais ne peuvent pas assurer à eux seuls la commutation téléphonique complète.
Ce qui revient, pour un étage numérique spatial mathématiquement à transférer l'échantillon d'un MICm ITi entrant sur un MICn ITi sortant. (avec le même ITi en entrée comme en sortie), sans avoir besoin de mise en mémoire tampon.
Il s’agit là d’un compromis entre la technique pure et la finance, pour pouvoir réaliser un brassage entre les Liaisons numériques MIC entrantes et sortantes. Cette technique fonctionne tout aussi parfaitement que la technique de connexion purement temporelle. Cependant, l’intérêt de cet artifice tend depuis de nombreuses années à s’estomper, étant donné la baisse des prix vertigineuse des circuits Mémoires.
En revanche, dans un Commutateur temporel, quelque soit sa génération et son modèle, le Réseau de Connexion temporel est systématiquement dupliqué.
PLATON : (nom complet : Prototype Lannionnais d'Autocommutateur Temporel à Organisation Numérique)
Le système PLATON est inventé par les ingénieurs des télécommunications du CNET, implanté depuis 1963 à Lannion, sous la houlette de M. Louis-Joseph Libois*, leur directeur.
Le responsable des études menées sur la Commutation Électronique Temporelle PLATON est M. l'Ingénieur en Chef - André Pinet (1920 - 2017).
Participent au projet PLATON, la Société Lannionnaise d’Électronique (filiale de la CIT), l'AOIP et le laboratoire de la SOCOTEL.
Organisation d’un commutateur temporel à commande répartie : (cas du prototype PLATON et des commutateurs E10N4, E10N3, E10N1 et E10B3 qui en découlent)
Le principe est de dédoubler les lignes de transmissions suivant la nature de leur usage, afin de constituer ainsi deux sous-réseaux distincts dans le but de rationaliser ces commutateurs en termes de fiabilité et de sécurité de fonctionnement, ainsi qu’en matière économique. Il est à noter que ce principe de dédoublement est déjà clairement établi par les équipes de recherches dès l'année 1961.
- Le premier sous-réseau est spécialisé dans les opérations devant être exécutées en temps réel, qui ont trait à la commutation : (Réception : des appels extérieurs, des décrochages des téléphones des abonnés, de la numérotation ; envoi des tonalités et des courants de sonneries, établissement des conversations, taxation de l’abonné.)
- Le second sous-réseau est spécialisé dans les opérations de gestion, qui sont en fait réalisables en temps différé, et ce lorsque le commutateur est moins sollicité en terme de charge d’abonnés : (Extraction des données d’exploitation (taxation, incidents) ; planification des opérations de maintenance et des mises à jour logicielles du système, comme la révision des programmes de calculs ; ou encore du plan de numérotation général, ou de la programmation des numéros des abonnés raccordés au commutateur ainsi que de leurs options d’abonnements à d’éventuels services supplémentaires.) Ces opérations sont prises en charge par un Centre de Traitement des Informations.
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Ces trois Commutateurs prototypes PLATON constituent la cellule de base de commutation temporelle intégrée. C'est grâce à cet ensemble de Commutateurs PLATON que les tests grandeur nature en exploitation réelle ont pu être menés et détecter les défauts de communication entre machines, et y remédier.
De ces trois prototypes découlera la famille E10 (E10N4, E10N3, E10N1 et E10B3) développée industriellement.
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Ci-dessus : Réseau Intégré de Lannion réalisé avec Commutateurs Temporels Platon en Janvier 1972.
DIT n°20 - Janvier 1972.
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Au niveau architectural et fonctionnel :
Le premier sous-réseau du Commutateur PLATON, qui n’est, rappelons-le, qu’un prototype, est équipé d’un unique Traducteur (TR), d’un seul Taxeur (TX) et de 2 Multienregistreurs (MR) (nombre de Multienregistreurs extensible à 8 si nécessaire). Ces 3 organes constituent l’organe de commande du Commutateur. Il est également pourvu de 2 Marqueurs (MQ).
Le second sous-réseau du premier prototype PLATON est assuré par le Centre de Traitement des Informations (CTI), qui est constitué par un calculateur RAMSES I créé par le CNET, chargé de gérer, en différé dans le cadre du service normal, le Commutateur. (Ce calculateur est remplacé quelques mois plus tard par un CII-10010, plus puissant).
L’équivalent de la duplication de certains organes de commande est théoriquement assuré dans le Commutateur PLATON : en cas de panne du Traducteur (TR) ou du Taxeur (TX), la fonction défaillante peut-être reprise en secours par le Centre de Traitement des Informations (CTI) associé à l’Organe de Contrôle (OC) qui peuvent ainsi suppléer en temps réel à certaines avaries partielles du Commutateur.
Au niveau du développement et de la fabrication matérielle de PLATON :
Ci-dessus : première maquette expérimentale de Commutation Temporelle installée dans les laboratoires du CNET Lannion.
Photographie PTT - 1966 - Coll. Orange DANP.
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Ci-dessous : seconde maquette de Commutation Temporelle installée dans les laboratoires du CNET Lannion.
Photographies PTT - 10 février et 21 avril 1969 - Coll. Orange DANP.
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ci-dessus : Commutateur prototype n°1 PLATON de Perros-Guirec Poste (RN598) mis en service le 6 janvier 1970, premier Commutateur téléphonique Électronique Temporel du monde.
Photographie PTT - 2 octobre 1969 - Coll. C. R-V.
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Ci-dessus : Commutateur prototype n°1 PLATON de Perros-Guirec Poste (RN598).
Photographie PTT - 16 septembre 1969 - Coll. C. R-V.
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Remarque sur les travées du Commutateur PLATON de Perros-Guirec :
Ci-dessus : Commutateur PLATON de Perros-Guirec Poste (RN598) en cours de construction.
Photographie PTT - 16 septembre 1969 - Coll. Orange DANP.
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Ci-dessus : Commutateur PLATON de Perros-Guirec Poste (RN598) en cours de construction.
Photographies PTT - début Septembre 1969 - Coll. Orange DANP.
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Ci-dessus : Technicien de Commutation en cours de mesure sur des équipements de modulation de circuits du Commutateur PLATON de Perros-Guirec Poste (RN598) (connectés aux jonctions numériques MIC).
Photographie PTT - Août 1971 - Coll. Orange DANP.
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Ci-dessus : Carte EMA1G pour 4 Abonnés Ordinaires, conçue en 1969.
Photographie PTT - 30 avril 1976 - Coll. C. R-V.
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Ci-dessus : une Ligne à Retard Magnétostrictive, utilisée comme Mémoire Vive(RAM) dans les Commutateurs prototypes PLATON Perros-Guirec Poste, Lannion III et Lannion IV.
Photographies PTT - 12 mars 1990 - Coll. Orange DANP.
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Ci-dessus : Commutateur Électronique Temporel prototype n°2 PLATON Lannion III (RN529) quelques semaines avant sa mise en service -
Photographie PTT - 6 mai 1970 - Coll. C. R-V. In "Genèse et croissance des télécommunications" - L-J Libois.
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Ci-dessus : Technicienne sur console Relation Homme Machine (RHM) connectée au Commutateur Lannion III (RN529).
Photographie PTT - 14 septembre 1972 - Coll. Orange DANP.
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Ci-dessus : le Centre de Traitement des Informations (CTI) Modèle CII 10010, associé au Commutateur Prototype PLATON Lannion III (RN529).
Photographie PTT - 14 septembre 1972 - Coll. C. R-V.
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Ci-dessus : inauguration du Commutateur PLATON Lannion III (RN529) le jour même de sa mise en service, par M. le Ministre des P et T - Robert Galley (au téléphone).
Photographie PTT - 16 juin 1970 - Coll. C. R-V.
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Ci-dessus : inauguration du Commutateur PLATON Lannion III (RN529) le jour même de sa mise en service, par M. le Ministre des P et T - Robert Galley (au téléphone).
Photographies PTT - 16 juin 1970 - Coll.Orange DANP.
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Ci-dessus : M. le Ministre des Postes et Télécommunications - Hubert Germain visite le Commutateur PLATON - Lannion III (RN529).
Photographies PTT - 29 septembre 1972 - Coll. Orange DANP.
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Ci-dessus : Commutateur prototype temporel n°3 PLATON Lannion IV (RN528).
Photographie PTT - 17 juin 1971 - Coll. C. R-V.
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Ci-dessus : visite de l'autocommutateur PLATON Lannion IV, le jour de son inauguration.
Photographies PTT - 18 juin 1971 - Coll. Orange DANP
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Ci-dessus : visite du vénérable autocommutateur SRCT - Lannion I, mis à l'arrêt le 2 juin 1971, ses abonnés étant dès lors transférés sur l'autocommutateur PLATON - Lannion IV.
Photographies PTT - 18 juin 1971 - Coll. Orange DANP
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Ci-dessus : exemple d'un circuit imprimé d'un Commutateur PLATON.
Photographie PTT - circa 1970 - Coll. C. R-V.
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Naissance de la numérotation à fréquences vocales : le Clavier FV.
Concernant la France, les études concernant la numérotation téléphonique au clavier débutent en 1958, et le CNET en est alors chargé par l'administration des télécommunications.
À partir du Commutateur PLATON, tous les Commutateurs électroniques de type temporel sont capables d'accepter la numérotation depuis l'abonné de départ en fréquences vocales (DTMF) en plus d'accepter la numérotation à impulsions décimales en vigueur en France depuis 1913.
Ci-dessus : Hôtesse des Télécommunications lors d'une présentation à la presse, à Paris, du prototype de téléphone S63 à Fréquences Vocales.
Photographie Keystone - 21 mai 1969 - Coll. C. R-V.
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Ci-dessus : variété rarissime de S63 . Il s'agit du premier modèle de téléphone français agréé PTT pourvu du clavier à fréquences vocales de série. Fabriqué par la S.F.T.Ericsson. © Collection C. R-V.
Ci-dessus : le rarissime premier modèle français de Clavier PTT à Fréquences Vocales de série, fabriqué par la S.F.T.Ericsson.
(marché PTT - Novembre 1970) © Collection C. R-V.
* La commutation électronique temporelle doit notamment beaucoup à M. Louis-Joseph Libois, occupant une place prépondérante dans le domaine, ayant débuté à la fin des années 1950 dans la voie numérique sur le premier calculateur électronique transistorisé conçu en France : ANTINEA, puis qui devint Directeur du centre de recherches de Lannion dès 1962 et lança le projet PLATON en 1963, puis Directeur du CNET en 1968, pour enfin devenir Directeur Général des Télécommunications en 1971.
Comment ne pas rester interloqué sur les prédispositions de cet homme placé au cœur de la conception de la commutation électronique temporelle, basée sur l’invention d’un nouveau concept révolutionnaire de découpe par intervalles de temps réguliers, lui qui descendait si justement d’une vieille famille d’horlogers du Roi ? Il est parfois des destins qui paraissent rétroactivement couler de source. Sage réflexion sur le déterminisme à méditer…
Famille 1000-E10 : Incluant deux sous-familles : E10 et MT de la société française Alcatel qui fait aujourd'hui partie du groupe franco-américain Alcatel-Lucent :
Sous-famille E10, (abréviation : E pour Électronique car 100% électronique, projet n°10), (licence Alcatel époque CGE), dont le prototype est issu du projet PLATON, en France existent les types suivants de 1ère génération :
E10N4 - E10 Niveau 4. Le Commutateur E10N4 marque le début de la mise en industrialisation du projet PLATON, mais voit aussi ses caractéristiques améliorées.
Notamment, les Commutateurs E10N4 voient leur Réseau de Connexion supporter jusqu'à 15.000 abonnés, sous 64 Unités de Sélection, pour un trafic de 1.200 erlangs.
Temporel de première génération, l'organe de commande consiste en une commande répartie entre plusieurs organes différents et spécialisés. Chaque organe est dédoublé pour assurer la sécurité du système et fonctionnent en service normal, en partage de charge. Ces organes dédoublés sont : les Traducteurs (TR) et les Marqueurs (MQ). Au nombre de 2 à 8 ce sont les Multienregistreurs (MR). Le Taxeur (TX) n'est pas un organe dédoublé.
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Ci-dessus : croquis d'implantation type d'un Commutateur E10N4.
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Ci-dessus : Commutateur Prototype E10N4 - PLATON - Guingamp Centre 1 (RN526) .
Photographie PTT - 7 juillet 1972 - Coll. C. R-V.
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Ci-dessus : divers organes constituant le Commutateur E10N4 - PLATON prototype Guingamp Centre 1 (RN526).
Photographies PTT - 5 juin 1972 - Coll. C. R-V.
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Ci-dessus : Commutateur Prototype E10 N4 - PLATON - Paimpol 1 (RN531) .
Photographies PTT - 6 juillet 1972 - Coll. C. R-V.
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Ci-dessus : Inauguration du Commutateur E10N4 - PLATON - Prototype Paimpol 1 (RN531).
Photographie PTT - 18 juillet 1972 - Coll. C. R-V.
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Ci-dessus : journée d'inauguration qui débute par la visite du Commutateur E10N4 - PLATON - Paimpol 1 (RN531) par les grands des Télécommunications et la société civile et militaire locale.
Photographies PTT - 18 juillet 1972 - Coll. Orange DANP.
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Ci-dessus : lors de l'inauguration des Commutateurs E10N4 - PLATON Prototypes Guingamp Centre 1 (RN526) et Paimpol 1 (RN531) le 18 juillet 1972. Nous reconnaissons, à Guingamp, de gauche à droite, les Grands des Télécommunications :
Photographie PTT - 18 juillet 1972 - Coll. C. R-V.
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Ci-dessus : journée d'inauguration qui se poursuit par la visite du Commutateur E10N4 - PLATON - Guingamp Centre 1 (RN526) par les grands des Télécommunications et la société civile et militaire locale.
Photographies PTT - 18 juillet 1972 - Coll. Orange DANP.
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Ci-dessus : Réseau Intégré de Lannion réalisé avec Commutateurs Temporels PLATON - E10N4 en fin 1972.
DIT n°20 - Janvier 1972.
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Puis, peu à peu, la fabrication va progressivement passer de "l'artisanat" à la grande série.
Ci-dessus : plateforme d'essais en usine de la Société Lannionnaise d'Électronique (SLE) des bâtis de Commutateurs E10N4/N3
Photographie PTT - 14 juin 1972 - Coll. C. R-V.
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Ci-dessus : vue d'ensemble du Commutateur E10N4 de Poitiers-Grailly 2 (PT11)
Photographie PTT - 25 octobre 1973 - Coll. C. R-V.
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Ci-dessus : vue entre deux travées du Commutateur E10N4 de Poitiers-Grailly 2 (PT11)
Photographie PTT - 25 octobre 1973 - Coll. C. R-V.
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Ci-dessus : travée du Commutateur E10N4 de Poitiers-Grailly 2 (PT11)
Photographie PTT - 25 octobre 1973 - Coll. C. R-V.
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Ci-dessus : vue de la Travée des Multienregistreurs du Commutateur E10N4 Poitiers-Grailly 2 (PT11).
Photographie PTT - 25 octobre 1973 - Coll. C. R-V.
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Ci-dessus : détail d'une enceinte blindée ouverte d'une Mémoire-programme d'un Multienregistreur.
Photographie PTT - 25 octobre 1973 - Coll. C. R-V.
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Ci-dessus : vue d'une carte électronique du Commutateur E10N4 de Poitiers-Grailly 2 (PT11)
Photographie PTT - 25 octobre 1973 - Coll. C. R-V.
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Ci-dessus : Centre de Traitement des Informations de Poitiers, associé au Commutateur de Poitiers-Grailly 2 (PT11).
Photographie PTT - 25 octobre 1973 - Coll. C. R-V.
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En 1972, contrairement à PLATON, le type d’Unités de Raccordement d’Abonnés retenu n’est pas 100% électronique. En effet, lancer une production de série dès 1972 des commutateurs équipés de baies de raccordement d’abonnés EMA de 1ère génération réalisées en matériel électronique à composants discrets ou intégrés aurait été tout simplement ruineux.
Aussi, pour mettre en service la présérie E10N4 , il a donc été proposé en lieu et place des EMA, un autre type de baies de raccordement d’abonnés à moindre coût : le CSA (Concentrateur Spatio-temporel pour Abonnés), équipé de relais à tiges à contacts scellés et miniaturisés chargés de réaliser les matrices d'expansion/concentration en analogique-spatial, couplés à des convertisseurs analogiques-numériques MIC. Chaque MIC ayant une capacité de 30 voies téléphoniques.
Ci-dessus : Vue de 3 Concentrateurs Spatiaux-temporels pour Abonnés.
(Source : Secrétariat d'État aux Postes et Télécommunications)
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Ci-dessus : vue détaillée d'une carte d'un Concentrateur Spatio-temporel pour Abonnés.
Photographie PTT - circa 1973 - Coll. C. R-V.
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Ci-dessus, côté à gauche : vue d'une maquette expérimentale de Centre de Traitement des Informations rattachée à plusieurs Commutateurs E10N4.
Photographie PTT - 16 février 1977 - Coll. C. R-V.
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Ci-dessus : un Centre de Traitement des Informations de type MITRA 15 rattaché à quelques Commutateurs E10N4.
Photographie PTT - 23 mars 1975 - Coll. C. R-V.
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E10N3 - E10 Niveau 3 - (Dénomination initiale : E10A). Le Commutateur E10N3 est le résultat direct de la mise en industrialisation par la Compagnie Industrielle des Télécommunications - Alcatel de la présérie E10N4. Connu aussi sous l'appellation E10/64 US. (car constitué de 64 Unités de Sélection). L'E10N3 est prêt à partir de 1976.
La serrurerie (coffrets, menuiserie métallique) est totalement repensée et améliorée pour une mise en industrialisation en vue d'une fabrication en grande série.
À partir de 1976, après la baisse de prix des composants électroniques, les baies de raccordement d'abonnés EMA de 2ème génération entièrement électroniques, à base de nouveaux circuits intégrés hybrides ou monolithiques, deviennent abordables et seuls seront installés ultérieurement des Commutateurs E10N3 équipés de cette technologie EMA 2G.
L'amélioration fonctionnelle principale consiste ensuite en l'adoption d'un nouveau calculateur Mitra 125 pour le Centre de Traitement des Informations (CTI) à partir de 1977.
Dans le système E10N3, Temporel de première génération, l'organe de commande consiste, tout comme pour le système E10N4, en une commande répartie entre plusieurs organes différents et spécialisés. Chaque organe est dédoublé pour assurer la sécurité du système et fonctionnent en service normal, en partage de charge. Ces organes dédoublés sont : les Traducteurs (TR) et les Marqueurs (MQ). Au nombre de 2 à 8 ce sont les Multienregistreurs (MR). Le Taxeur (TX) n'est pas un organe dédoublé, mais il sauvegarde régulièrement les informations de taxation sur bandes magnétiques.
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Concernant les Commutateurs E10N3, il existe, comme pour PLATON, au dessus de chaque groupe constitué par quelques-uns de ces commutateurs, un Centre de Traitement des Informations (CTI) équipé d'un calculateur chargé de superviser en différé un groupe de Commutateurs E10 dans toutes ses fonctions (exploitation, maintenance, sauvegarde du système et de la taxation...).
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- Concernant le Centre de Traitement des Informations (CTI) le calculateur Mitra 15 réalisé en technologie à circuits intégrés TTL à partir de 1972 et des premiers E10N4, est progressivement remplacé à partir de 1977 par un calculateur Mitra 125, une fois la mise au point définitive du E10N3 réalisée.
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- Les dérouleurs à bande de papier perforé sont rapidement remplacés par des dérouleurs à bandes magnétiques aussi bien dans les premiers E10N3 que dans leur CTI de rattachement afin d'effectuer les sauvegardes externes de sécurité, ou à l'inverse afin d'importer des données de programmation logicielles dans le commutateur ou dans le CTI.
Ci-dessus : croquis d'implantation type d'un Commutateur E10N3.
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Ci-dessus : Vue d'ensemble d'un Commutateur temporel E10N3.
(Source : Les Télécommunications Françaises, ed. Ministère des PTT, 1982)
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Ci-dessus : vue d'un Commutateur E10N3.
Photographie PTT - circa 1980 - Coll. C. R-V.
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Ci-dessus : le Commutateur E10N3 - Rambouillet B1 (WF22) en fin de construction en 1978.
Photographie PTT - 1978 - Coll. C. R-V.
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Ci-dessus, à gauche, au premier plan : vue de baies de GSM (Groupes de Synchronisation des MIC) d'un Commutateur E10N3.
Photographie PTT - 16 juillet 1985 - Coll. C. R-V.
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Ci-dessus : une baie d'Équipements de Modulation d'Abonnés de 2ème Génération (EMA2G) du fabricant Marcel Dassault, en cours de test.
Photographie PTT - 16 février 1977 - Coll. C. R-V.
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Ci-dessus : Équipements de Modulation d'Abonnés de 2ème Génération (EMA2G) fabriqués par la CIT-Alcatel, mis en service à partir du 19 octobre 1976 sur les Commutateurs E10N3.
Photographie PTT - Coll. C. R-V.
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Ci-dessus à gauche : Carte EMA2G pour 16 Abonnés Ordinaires.
Ci-dessus à droite : Carte EMA2G pour 8 Abonnés Discriminés (12kHz).
Photographies PTT - 30 avril 1976 - Coll. C. R-V.
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Ci-dessus : Dérouleur à bande magnétique pour Commutateur E10N3, d'extraction ou d'importation de données de fonctionnement ou de programmes.
Photographie C. R-V. - Avec l'aimable autorisation de la Collection Historique Orange.
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Ci-dessus : vue du Centre de Traitement des Informations MITRA 15 rattaché au Commutateur E10N3 de Lannion Centre (CN31).
Photographie PTT - 19 mars 1977 - Coll. C. R-V.
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Concernant les Services Confort : E10N3 ne supportait ni le Signal d'Appel, ni la Conversation à Trois, ni le Mémo Appel (service du réveil), ni le service Présentation de l'Identité du Demandeur (PID) mis en service en France Métropolitaine le 2 septembre 1997, ni la Portabilité du Numéro d'Abonné (en cas de déménagement dans la même Circonscription Tarifaire) mise en service à partir du 1er janvier 1998.
Nota :
-E10N3 supportait le Transfert d'Appel Local (à partir du 22 janvier 1982). (Local = dans la même circonscription de taxe, uniquement)
-E10N3 supportait le Transfert d'Appel National (totalité du parc équipé entre Juin 1988 et Mai 1989).
-E10N3 a pu bénéficier, très tardivement, du service de Facturation Détaillée (à partir de Mai 1990 sur certains E10N3, puis Février 1991 sur l'ensemble des E10N3).
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E10CTI : les Centres de Transit temporels Interurbains sont directement dérivés du E10N3. Ce système est capable de gérer jusqu'à 36.000 circuits de transit par cœur de chaîne.
Ci-dessus : vue d'ensemble du Commutateur temporel E10CTI de Saint-Brieuc (RN520) quelques mois avant sa mise en service dans le réseau.
Photographie PTT - 28 octobre 1974 - Coll. C. R-V.
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Ci-dessus : vue d'ensemble du Commutateur temporel E10CTI de Saint-Brieuc (RN520).
Photographie PTT - 28 octobre 1974 - Coll. C. R-V.
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Ci-dessus : vue d'une travée du Commutateur E10CTI de Saint-Brieuc (RN520).
Photographie PTT - 28 octobre 1974 - Coll. C. R-V.
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Ci-dessus : vue de la même travée du Commutateur E10CTI de Saint-Brieuc (RN520) que le cliché antérieur.
Photographie PTT - 28 octobre 1974 - Coll. C. R-V.
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Ci-dessus : vue d'une travée du Commutateur E10CTI de Saint-Brieuc (RN520).
Photographie PTT - 28 octobre 1974 - Coll. C. R-V.
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Ci-dessus : vue d'une travée du Commutateur E10CTI de Saint-Brieuc (RN520).
Photographie PTT - 28 octobre 1974 - Coll. C. R-V.
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Ci-dessus : Salle d'Exploitation du Commutateur E10CTI de Saint-Brieuc (RN520).
Photographie PTT - 27 février 1976 - Coll. C. R-V.
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Ci-dessus : une travée du Commutateur Tuileries CTU1 (RU55).
Photographie PTT - 1976 - Coll. Orange DANP.
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Ci-dessus : vue en perspective du très volumineux Commutateur E10CTI de Paris - Tuileries (RU55).
Photographie PTT - 1976 - Coll. C. R-V.
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Ci-dessus : vue en perspective du très volumineux Commutateur E10CTI de Paris - Tuileries (RU55).
Photographie PTT - 1976 - Coll. Orange - DANP.
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Ci-dessus : une travée du Commutateur E10CTI de Paris Tuileries (RU55).
Photographie PTT - circa 1976 - Coll. C. R-V.
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E12 (abréviation pour Électronique projet n°12)
(licence Alcatel époque CGE) un autre système dérivé aussi du prototype PLATON. Temporel de seconde génération, de capacité double que les Commutateurs E10N3 de la même époque.
Le système E12 est mis en étude à partir de 1971 par le biais de la création d’une filiale commune CITEREL entre CIT-Alcatel et Ericsson-France.
L'ambition (énorme) de départ des ingénieurs était de constituer un Commutateur dont l'organe central de calcul pourrait fonctionner entre 40 et 50 années sans jamais s'arrêter d'assurer son service. Hélas, les effectifs des équipes chargées de concevoir ce système n'étaient pas assez nombreux et le projet prit trop de retard et fut doublé par d'autres systèmes.
Le système E12 devait constituer le premier « réseau intelligent » et offrir des services améliorés par rapport à tout ce qui se faisait jusques alors.
Tout système E12 pourrait être utilisé en Commutateur d'abonnés où il serait capable de gérer 50.000 abonnés par cœur de chaîne, mais cet usage n’est finalement pas retenu, au profit de la famille E10 puis MT25.
Le système E12 est utilisé en Centre de Transit Interburbain (E12CTI) où il est capable de gérer jusqu'à 49.552 circuits de transit par cœur de chaîne.
Deux Commutateurs de transit E12 ont en outre été reconvertis et utilisés pour les numéros Libre Appel dès 1985 (les numéros verts / appels gratuits) puis deux autres pour la Carte Pastel dès le début 1989. (Ce que l'on nommera le Réseau Intelligent)
Un Commutateur E12 est de conception très centralisée ; il est organisé sur 4 niveaux :
- 1er niveau : l'Unité de Commande Dupliquée (UCD) constituée par deux calculateurs électroniques CS40 fonctionnant en synchronisme en effectuant les mêmes tâches identiques au même instant, ce qui permet un contrôle par comparaison. Chaque calculateur CS40 est équipé du processeur IRIS80. Ultérieurement, l'Unité de Commande Dupliquée a vu son mode de calcul transformé en fonctionnement en partage de charge, ce qui permet de meilleures performances.
- Chaque calculateur CS40, réalisé suivant les prescriptions des PTT est capable de traiter 150.000 communications à l'heure, soit 40 communications à la seconde, d'où son appellation : Calculateur - Secondes - 40. La puissance de traitement d'appels à l'heure sera ultérieurement portée à 350.000 avec des calculateurs améliorés CS40 B3.
- 2ème niveau : l'Unité de Gestion des MarQueurs (UGMQ) constituée par les Marqueurs (MQ) qui sont l'intermédiaire entre l'Unité de Commande Dupliquée (UCD) et l'Unité de Connexion (UCX).
- 3ème niveau : l' Unité de ConneXion (UCX) composée du Réseau de Connexion (RCX) initialement pourvu d'une capacité de 960 multiplex numériques MIC de 30 voies téléphoniques chacun, capacité énorme au début de la mise en étude de ce système en 1972. Elle sera par la suite portée à 1536 multiplex numériques MIC pour un écoulement maximal de 15.000 erlangs.
- Le Réseau de Connexion, dans un commutateur E12 est certes de type temporel mais est formé de 5 étages : un étage d'entrée temporel, un étage de sortie temporel, mais au milieu de ces 2 étages, 3 étages spatiaux réalisés en technologie numérique. Le Réseau de Connexion TSSST est une adaptation qui a été utilisé afin de pouvoir assurer à moindre frais et à moindres difficultés un brassage optimal entre les voies entrantes et sortantes. Le Système de Connexion d'un commutateur E12, bien qu'étant vu comme étant de type temporel selon que l'on se place à son entrée ou à sa sortie, n'en est pas moins « entrelardé » par trois couches de technologie numérique spatiale ce qui constitue une curiosité du système, tout comme dans le cas du commutateur E10N1.
- 4ème niveau : l'Unité de Signalisation (US) chargée de la réception et la distribution des différentes signalisations, qui agit sous le commandement direct de l'Unité de Commande Dupliquée (UCD).
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Chaque Commutateur E12 est équipé d'un programme d'autodiagnostic avec localisation automatisée des défauts et de leur emplacement. Sa fiabilité est même conçue pour pouvoir fonctionner sans défaillance majeure et sans interruption de service et durant plusieurs dizaines d'années, fait impressionnant à l'époque de sa mise en étude.
Ci-dessus : croquis d'implantation type d'un Commutateur E12 (en l'espèce Massy CTZP1 (RP11)).
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Ci-dessus : travée principale UCD du Commutateur de Transit E12 - Massy CTZP1 (RP11).
Photographie PTT - 24 décembre 1981 - Coll. Orange DGCI.
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Ci-dessus : Travée principale UCD du Commutateur de Transit E12 - Massy CTZP1 (RP11).
Photographie PTT - 1979 - Coll. C. R-V.
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Ci-dessus : vue transversale du Commutateur de Transit E12 - Massy CTZP1 (RP11).
Photographie PTT - 5 juillet 1979 - Coll. Orange DGCI.
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Ci-dessus : Salle d'Exploitation et de Supervision du Commutateur E12 - Massy CTZP1 (RP11).
Photographie PTT - 5 juillet 1979 - Coll. Orange DGCI.
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Ci-dessus : console de supervision de Commutateur E12 (Cas de Massy CTZP1 (RP11)),
Photographie France Télécom.
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Ci-dessus : délégation d'Ingénieurs et de dirigeants des Télécommunications de RDA en visite en France, à Massy.
Photographie PTT - 17 juin 1980 - Coll. Orange DGCI.
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Ci-dessus : délégation d'Ingénieurs et de dirigeants des Télécommunications de RDA en visite en France, à Massy.
Photographies PTT - 17 juin 1980 - Coll. Orange DGCI.
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Ci-dessus : Travée principale UCD du Commutateur de Transit E12 - Valence Victor Hugo CTT1 (LY741/VL02).
Photographie PTT - Avril 1983 - Coll. Orange DANP
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Ci-dessus : un des Calculateurs du Commutateur de Transit E12 - Valence Victor Hugo CTT1 (LY741/VL02).
Photographie PTT - Avril 1983 - Coll. Orange DANP
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Ci-dessus : cœur d'un des Calculateurs du Commutateur de Transit E12 - Valence Victor Hugo CTT1 (LY741/VL02).
Photographie PTT - Avril 1983 - Coll. Orange DANP
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Ci-dessus : bus principaux reliés à un des Calculateurs du Commutateur de Transit E12 - Valence Victor Hugo CTT1 (LY741/VL02).
Photographie PTT - Avril 1983 - Coll. Orange DANP
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Ci-dessus : bus reliés à un des Calculateurs du Commutateur de Transit E12 - Valence Victor Hugo CTT1 (LY741/VL02).
Photographie PTT - Avril 1983 - Coll. Orange DANP
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Ci-dessus : baie CXT92 (rôle à préciser) du Commutateur de Transit E12 - Valence Victor Hugo CTT1 (LY741/VL02).
Photographie PTT - Avril 1983 - Coll. Orange DANP
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Ci-dessus : baie RIM90 (rôle à préciser) et baie UGDX91 (rôle à préciser) du Commutateur de Transit E12 - Valence Victor Hugo CTT1 (LY741/VL02).
Photographie PTT - Avril 1983 - Coll. Orange DANP
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Ci-dessus : console de supervision du Commutateur E12 (Cas de Massy CTZP1 (RP11) du Commutateur de Transit E12 - Valence Victor Hugo CTT1 (LY741/VL02).
Photographie PTT - Avril 1983 - Coll. Orange DANP
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Ci-dessus : Vue d'ensemble du Commutateur de transit E12 Captif de Paris-Cévennes, avec ses multiples dérouleurs de bandes magnétiques.
Photographie PTT - 1985 - Coll. C. R-V.
Histoire des Télécommunications Françaises © Claude Rizzo-Vignaud, 6 août 2023.
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Tous nos plus vifs remerciements aux Ingénieurs E.R. de la CIT-Alcatel, dont M. Jean-Yves Marjou pour leur aide précieuse dans la compréhension de certaines notions très particulières à la technologie temporelle.
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Découvrez le site des Anciens de la CIT-Alcatel ici : http://photosalcatel.pagesperso-orange.fr/index.ht...