XXVII – Étude et évolution du plan de numérotage téléphonique en France (4/4)

(le 3ème Plan de Numérotage à 10 chiffres)

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Nous nous proposons de réaliser l'étude la plus poussée des différents plans de numérotage successifs qui aient (eu) cours en France depuis le début du téléphone ouvert au public.


Sans notions sur le plan de numérotation, il est impossible de comprendre ce qu’est le réseau du téléphone automatique. La numérotation téléphonique incarne au moins autant le Réseau Téléphonique Commuté que l’ensemble des commutateurs qui le composent, en permettant le routage des communications téléphoniques jusqu’à destination. Un plan de numérotage doit être vu comme une programmation logicielle à l’échelle d’un pays entier. Un plan vit, un plan évolue, un plan s’adapte aux réalités du territoire et des habitants qui y vivent.

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(Photographie : C. R-V - Cadran : Coll. C. R-V)


En 1990, le 10 septembre par sa Décision n°19, M. le Directeur Général des Télécommunications - Marcel Roulet prend la décision de passer dès que possible à la nouvelle numérotation dans l’hexagone pour raison technique (au second semestre 1995, période initialement envisagée). 

Les études préparatoires débutent au mois d'Octobre 1990 pour se conclure en fin d'année 1991.

En 1991, le 9 juin, M. le Directeur Général de France-Télécom - Charles Rozmaryn, rédige le Relevé de Décision n°20/DG qui édicte les premiers principes retenus de la nouvelle numérotation à venir :

  • - partage de la Métropole en 5 zones géographiques de numérotage, numérotées de 1 à 5.
  • - Remplacement de l'interurbain 16 par les 01, 02, 03, 04 et 05, sans seconde tonalité.
  • - Remplacement de l'international 19 par le 00, sans seconde tonalité.
  • - Attribution du 08 pour les téléphones GSM, ou d'un autre 0Z. (Ce sera le 06 qui sera finalement choisi ultérieurement).
  • - Introduction des Numéros Spéciaux à 3 ou 4 chiffres de type 1XY ou 1XYZ.
  • - Calendrier de déploiement projeté au second semestre 1995.

Le 23 septembre 1991, M. le Directeur Général de France-Télécom - Charles Rozmaryn, crée par la Décision n°38/DG la Délégation à la Nouvelle Numérotation Téléphonique, qui sera chargée d'examiner toutes les solutions pour réussir cette opération de grande ampleur.

Numéros de téléphones d'Île-de-France commençant par 5 :

  • Le 12 juin 1991 voit l’ouverture provisoire des premiers numéros de téléphones parisiens 5B PQ MC DU commençant par l’indicatif A = 5, en plus de l’indicatif A = 4 attribué depuis la nouvelle numérotation du 25 octobre 1985.
    • Les deux premiers 5B.PQ provisoires créés sont les 53.01 et 53.02 (indicatifs Numéris), 
    • Le 53.01 est localisé dans le commutateur MT25 de Jemappes 2 ET2 à Paris. (Ordre Télex du 5 juin 1991)
    • Le 53.02 est localisé dans le commutateur MT25 de Diderot 5 ET2 à Paris. (Ordre Télex du 5 juin 1991)
    • Les indicatifs 53.01 et 53.02 sont rapidement supprimés le 9 décembre 1991. (fin des essais).
  • Le 26 mai 1992 voit l’ouverture pérenne des premiers numéros de téléphones parisiens 5B PQ MC DU commençant par l’indicatif A = 5, en plus de l’indicatif A = 4 attribué depuis la nouvelle numérotation du 25 octobre 1985.
    • Le premier 5B.PQ pérenne créé est le 53.20, localisé dans le commutateur MT25 de Trudaine 6 ET2 à Paris. Il s'agit en outre d'un indicatif Numéris. (Ordre Télex du 18 mai 1992)

Mémophone : 

  • Le 29 juillet 1991, la Boîte Vocale Partagée  interrogeable à distance MEMOPHONE par le 36.72 est mise en service. Elle est portée par le commutateur MT25 Alésia 4 ET2. (Ordre Telex du 15 juillet 1991)
  • Le 17 mars 1992, le 36.72 est mis en service dans les régions Nord-Pas-de-Calais et Picardie (Note DG du 18 février 1992).
  • Le 7 juillet 1992, le 36.73 est mis en service, accès national du Mémophone.
  • Le service Mémophone est supprimé le 2 novembre 2009.

En 1992, anecdote de l'Histoire, l'année qui commence sonne le glas le 1er janvier 1992 à 0H00 de l'existence téléphonique de la République Démocratique Allemande en tant qu’État (État lui-même disparu depuis le 3 octobre 1990)

  • En effet, à cette date, l'indicatif international de la RDA (37) est remplacé par celui de la République Fédérale d'Allemagne (49) dans tout le territoire de l'ex-RDA (Ordre Télex faisant foi). La double numérotation transitoire (37 et 49) est  supprimée le 24 avril 1992.
  • La tarification à destination de l'ex-RDA est aussi alignée sur celle établie entre la France et la RFA. (alors que la capitale de la nouvelle RFA était redevenue Berlin le 20 juin 1991... alors que Berlin restait plus éloignée de Paris que Bonn même après la réunification... Comprenne qui pourra.)
  • Ceci se traduit par une baisse de coût des conversations téléphoniques internationales (d'1 Unité Télécom toutes les 6,7 secondes à 1 Unité Télécom toutes les 9,8 secondes.) entre la France et l'ex-RDA.

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Le 2 janvier 1992, un Délégué à la Nouvelle Numérotation Téléphonique est nommé. Il s'agit de M. Marc Busch, Ingénieur contractuel né en 1943, entré au CNET en Février 1969, diplômé d’Études Approfondies en Électronique du Solide. (nommé Chevalier de l'Ordre de la Légion d'Honneur - décret du 28 mars 1997)

En effet, la saturation en ressources au niveau des indicatifs AB en zone province menace aux environs de l’année 1997, en raison du succès de la demande pour des lignes téléphoniques analogiques telles que : 

  • - lignes taxiphones puis publiphones en constante croissance,
  • - lignes résidences secondaires, 
  • - lignes fax, 
  • - lignes pour distributeurs bancaires (DAB), 
  • - lignes pour terminaux de payements des commerçants, 
  • - lignes d’ascenseurs, 
  • - groupements alphanumériques de lignes téléphoniques analogiques
  • - besoins de numéros spécifiques pour les services Eurosignal depuis le 29 août 1975, 
  • - Minitel depuis le 30 août 1982 reliés aux commutateurs spécifiques, 
  • - lignes d’alarmes dont Télésécurité-Police depuis le 17 septembre 1982,
  • - lignes Audiphone depuis le 13 avril 1983, 
  • - Radiocom 2000 téléphonie mobile de 1ère génération semi analogique depuis le 14 novembre 1985,  jusqu’au 28 juillet 2000, (Nota : un service de Radiotéléphone Automatique analogique ouvre en France le 1er juin 1973 (Réseau R450), qui sera remplacé par le R2000 le 1er janvier 1989.)
  • - lignes RNIS expérimentées en France et pour la première fois au monde depuis le 21 décembre 1987 à Rennes (35) et dans le département des Côtes-du-Nord (22) puis autorisées à la commercialisation le 30 septembre 1988 sous le nom commercial  Numéris y compris avec groupements de lignes, 
  • - Alphapage depuis le 14 janvier 1988, 
  • - lignes d'alarmes dont Transveil depuis le 28 août 1990, 
  • - lignes pour Téléphones Intérieurs à Cartes, expérimentés depuis Juillet 1991, 
  • - lignes  Pointel BI-BOP depuis le 8 octobre 1991, (réseau pilote : Strasbourg)
  • - et surtout GSM téléphonie mobile de 2ème génération tout numérique autorisé depuis le 25 mars 1991, dont la première communication expérimentale est passée dans le réseau public le 1er juillet 1991 par Marcel Roulet, Président de France-Télécom, puis mis en service commercial le 1er juillet 1992 pour la première fois en Europe, dont la croissance hyperbolique est déjà pressentie.

En début d'année 1992, les études menées d'Octobre 1990 à la fin d 'année 1991 aboutissent à l'adoption d'une numérotation à 10 chiffres par M. le Président de France Télécom - Marcel Roulet.

Or à cette même période, France Télécom a reçu une proposition pour une numérotation à 9 chiffres, déposée par l'AFUTT, qui a nécessité une étude de ce scénario jusqu'en Septembre 1992.

En Septembre 1992, France Télécom rejette le scenario à 9 chiffres et valide à nouveau le scenario initial à 10 chiffres. Les deux raisons essentielles du maintien du scenario à 10 chiffres sont :

  • - d'une part la cohabitation du chiffre (1) attribué à la zone Île-de-France qui aurait été impossible avec les services d'urgence qui commencent tous par (1) également et qu'il aurait fallu dénuméroter en masse ce qui était à éviter formellement en termes de sécurité des biens et des personnes,
  • - d'autre part, les constructeurs et installateurs privés de télécommunications travaillent alors déjà selon les spécifications édictées depuis 1985 qui convergent de facto à la numérotation à 10 chiffres.

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Ci-contre : vue d'un ancien commutateur E10.5 CTA ayant servi jusqu'à sa fermeture en 2012 à l'acheminement des communications télématiques entre les abonnés et l'annuaire électronique des abonnés au téléphone. La multiplication de ce type d'usages en plus de la téléphonie analogique "classique" participa également à la saturation rapide du plan de numérotage de 1985. (Photographie C. R-V)


En 1993, le 28 juin, M. le Délégué à la Nouvelle Numérotation Téléphonique - Marc Busch fait parvenir à tous les services concernés les procédures de préparation des commutateurs électroniques nécessaires à la nouvelle numérotation à dix chiffres. Ces procédures doivent être opérationnelles dès le 31 juillet 1993.

  • Le 2 décembre 1993, le premier commutateur téléphonique est techniquement adapté au futur plan de numérotation à 10 chiffres : il s'agit du Commutateur d'Abonnés MÉTACONTA 11F Lens-Condé 1 (LS82) mis en service depuis le 21 janvier 1980. 

Nota : Le passage à la numérotation à 10 chiffres est alors initialement prévu, d'après les premières notes internes, pour un basculage en Novembre 1995 mais qui sera repoussé à 1996 dès le mois de Juin 1995 pour raison technique.

- Au niveau du Réseau Téléphonique Commuté lui-même, tout se déroule selon le plan et le temps imparti. 

- Les problèmes sont dus aux entreprises et aux installateurs privés de PABX en conflit et en retard sur l'adaptation de leurs équipements, pour des raisons de désaccords sur les investissements à réaliser.

- Il faut donc démentir la rumeur (à laquelle nous ayons longtemps cru) ayant fait état du report en raison des grandes grèves de Novembre et Décembre 1995 contre le Plan Juppé.

- Mais finalement, ce report fut tout de même providentiel et évita le basculement dans la numérotation à dix chiffres en pleine période d'instabilité politique.

  • Au 31 décembre 1993 ce sont en tout 2 commutateurs MÉTACONTA 11F, 2 commutateurs MT25 et 4 commutateurs E10N1 qui sont techniquement adaptés à la nouvelle numérotation à 10 chiffres.

Le parc de commutateurs téléphoniques publics à adapter se compose alors en 1993 de :

  • -1044 commutateurs d’abonnés de 1ère génération (MÉTACONTA 11F, E10N3 et AXE Spatial), 2ème génération (MT25 et E10N1), 3ème génération (AXE10 et E10B3).
  • -110 commutateurs de transit national et international (97 MT20TN et 13 MT20CI).
  • -216 commutateurs affectés au trafic télématique du Minitel (185 E10.5 PAVI) et de l’annuaire électronique (31 E10.5 CTA).
  • -52 commutateurs Service Mobile (MSC) GSM F1 (Itinéris France Télécom)

Numerotation10Chiffres

En 1994, les adaptations successives de tous les types d’équipements se poursuivent durant toute cette année (dont les commutateurs en premier lieu), ainsi que l’élimination de tous les équipements non adaptés à la future numérotation à 10 chiffres : 

  • Entre 1994 et 1996, les 7 commutateurs électroniques E12 encore en service en 1993 seront finalement abandonnés avant le passage à la nouvelle numérotation, 
  • Le 2 juin 1994, il est procédé à une mise à niveau de l'ensemble des Traducteurs-Téléphone des Commutateurs, avant l'entrée dans le début de la phase de déploiement de la Nouvelle Numérotation Téléphonique 3ème phase.
  • Fin Décembre 1994, les derniers commutateurs électromécaniques crossbar de France (PENTACONTA, CP400) ainsi que les équipements crossbar auxiliaires (SOCOTEL S1) disparaissent comme prévu (date butoir fixée initialement au 31 décembre 1994).
  • Le 30 décembre 1994, les Indicatifs AB=00, 01, 02 et 03 sont libérés (ils étaient attribués à Eurosignal). En l'état, ils sont condamnés à devenir prochainement inutilisables, étant donné qu'avec la Numérotation à 10 chiffres, le 00 composé en début de numéro équivaudra à l'accès à l'International et les 01, 02 et 03 équivaudront en début de numéro à 3 des 5 futures zones géographiques nationales de numérotation.

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Administrativement :

  • Au mois de Mai 1994, le Ministère de l'Industrie, des Postes et Télécommunications et du Commerce Extérieur approuve le nouveau Plan de Numérotage à 10 chiffres proposé par France-Télécom.
  • Au mois d’Août 1994, les abonnés sont prévenus de l’arrivée de la numérotation à 10 chiffres fixée au printemps 1996. 
  • Le 16 décembre 1994, l'Avis relatif à la numérotation à dix chiffres NOR : INDP9401351V est publié au Journal Officiel de la République Française. Cet avis prévoit une mise en application de la phase 3 du plan de numérotation français au cours du 1er semestre 1996 et publie ses caractéristiques principales à venir, comme le passage à une numérotation unifiée à 10 chiffres et à la création de 5 zones géographiques de numérotation en France métropolitaine. 
    • Cet avis prévoit en outre une période transitoire où dans chaque nouvelle zone qui sera créée, il soit encore possible pendant quelques mois de continuer à téléphoner à l'intérieur de sa propre zone en continuant à utiliser la numérotation à 8 chiffres.

En 1995, les préparatifs de la Numérotation à 10 Chiffres se précisent.

  • Courant Février 1995, la totalité des 1.400 commutateurs téléphoniques (d'Abonnés, de Transit et Videotex (Minitel)) dialoguent entre eux en numérotation à 10 chiffres. L'ensemble du Réseau Téléphonique "profond" est donc déjà basculé à cette période. Ce n'est qu'entre les abonnés et leur commutateur téléphonique de rattachement respectif que la numérotation à 8 chiffres est provisoirement maintenue.
  • Au 31 mars 1995, le système de supervision nécessaire à l'opération de basculage dans la nouvelle numérotation à 10 chiffres est entièrement déployé dans les services (système ISIS).
  • Le 2 mai 1995, M. le Directeur Général des Postes et Télécommunications - Bruno Lasserre donne son accord à France Télécom pour le jour J au 18 octobre 1996.
  • Le 16 mai 1995 à 11H00, M. le Directeur du Réseau et de l'EXploitation - Jean-Pierre Poitevin, annonce officiellement au cours d'une conférence de presse que le passage en Numérotation à 10 Chiffres aura lieu le vendredi 18 octobre 1996 à 23H00.
  • Le 18 mai 1995, il est procédé à une nouvelle mise à niveau de l'ensemble des Traducteurs-Téléphone des Commutateurs, avant la première campagne d'essais.
  • À la date précise du 20 juin 1995, il est procédé à une première campagne d'essais généralisés dans tous les commutateurs du réseau téléphonique français, de la nouvelle traduction au format à 10 chiffres. Cette première campagne permet alors de révéler les éventuels défauts manifeste d'organisation et d'y remédier lors de la réunion du 23 courant.
  • L'Avis du 21 juillet 1995 relatif à la date de mise en œuvre de la numérotation à dix chiffres NOR : MIPP9500789V est publié au Journal Officiel de la République Française. Cet avis confirme une mise en application de ce plan de numérotation français pour la date du vendredi 18 octobre 1996.

En 1996, le calendrier des opérations de passage à la nouvelle numérotation à 10 chiffres est le suivant :

  • Le 15 février 1996 il est procédé à une seconde campagne d'essais généralisés de l'ensemble du réseau téléphonique. 1042 Commutateurs d'Abonnés et 176 Commutateurs Videotex (Minitel) sont testés. Les 77.441 tests menés permettent de détecter un total de 322 fautes (soit un taux de 0,41%) et d'y remédier.
  • Entre les 6 et 10 mai 1996 il est procédé, suivant les différentes Directions Régionales, à une campagne d'essais spécialisée dans les Commutateurs Électroniques Temporels d'Abonnés de 2ème et de 3ème générations. Les Commutateurs de 1ère génération n'étant pas concernés par ces tests en sont exclus : les semi-électroniques AXE / METACONTA 11F ainsi que les temporels E10N3.
  • Le 25 juin 1996 il est procédé à une troisième campagne d'essais généralisés qui permet de détecter un total de 136 fautes sur les 89.584 tests menés (soit un taux de 0,15%) et d'y remédier,
  • Entre le 19 août et le 31 octobre 1996, le Réseau Téléphonique est gelé. Ceci signifie que durant cet intervalle, aucune modification du réseau ne doit plus intervenir, à savoir : aucune nouvelle mise en service de commutateur ne peut être autorisée, aucune mise hors service de commutateur n’est admise ; aucune extension de commutateur n'est autorisée, aucune création, suppression ou transfert d’indicatif ne doit intervenir. Seuls peuvent continuer à être créés, transférés ou résiliés de nouveaux abonnés téléphoniques sur des ressources déjà existantes.
  • Le 27 août 1996, il est procédé à une quatrième campagne d'essais généralisés dans les Centres de Transit visant à détecter les fautes résiduelles éventuelles notamment sur certains services particuliers (Colisée, Alphapage, Numéros Verts, liaisons avec l'Outre-mer, etc.) 
  • Le 2 septembre 1996, un serveur vocal d'information sur la Nouvelle Numérotation est mis en place, au numéro 52.11 en métropole (ouverture technique le 2 juillet 1996) et au 36.77 dans les DOM. Il sera résilié le 6 janvier 1998 (Ordre Rapsodie du 16 décembre 1997) . À cette même période de Septembre 1996 (voire le même jour), un Service par Opérateurs donnant des explications sur la NDC débute son activité, accessible au numéro 52.12 en métropole (ouverture technique le 24 juillet) et au 36.78 dans les DOM. Il sera résilié le 27 février 1997 (Note du 18 février 1997).
  • Le 10 septembre 1996 entre 18H00 et 24H00 il est procédé à la répétition générale du basculage (fictif) fixé à 21H00 par les équipes concernées. Cette ultime répétition permet de mettre à jour une avarie dans le système de remontée des informations vers le Centre National de Supervision et de la supprimer.

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Ci-dessus : vue générale du Centre National de Supervision - Paris Murat, lors de la répétition.

Photographie France-Télécom - 10 septembre 1996 - Coll. C. R-V.

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Ci-dessus : présence, lors de la répétition, en pleine conversation des personnalités chargées ou témoin de l'opération à venir.

  • de g-à-d : de M. le Dir. du Réseau - Jean-Pierre Poitevin (assis), M. le Délégué à la NNT - Marc Busch (mains sur les hanches), M. Michel Chevalet - journaliste scientifique (veston rouge), Mme la Dir. déléguée à la Communication FT - Marie-Claude Peyrache . 

Photographie France-Télécom - 10 septembre 1996 - Coll. C. R-V.

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  • Le 17 octobre 1996 en matinée, la configuration logicielle de chaque Commutateur d'Abonnés est sauvegardée sur bandes magnétiques via les Dérouleurs de Bandes Magnétiques. (afin de pouvoir "recharger" tout commutateur le jour J en cas de défaillance majeure dite "fatale" lors du basculage.)
  • Du 17 au 25 octobre 1996, la totalité des opératrices (et des opérateurs) des Centres Internationaux Manuels sont mobilisé(e)s pour répondre à l'afflux prévisible des appels à traiter durant la période d'adaptation.
  • Le 18 octobre 1996 à 23H00, la numérotation bascule à 10 chiffres dans l’hexagone pour créer les nouvelles ressources de numéros téléphoniques nécessaires en province.
    • Entre 23H00 et 23H30, l'on observera le triple du trafic téléphonique habituel à cette heure. Curiosité du public oblige.
    • Nota : les Départements d'Outre-Mer et les Pays d'Outre-Mer basculent aussi à la numérotation à 10 chiffres, lorsqu'ils sont vus à partir de la France-Métropolitaine, mais ils conservent leur plan à 6 chiffres de manière locale, durant plusieurs années (voir années 2000, 2001 et 2007).
    • Saint-Pierre et Miquelon, bien que vue de la France Métropolitaine avec une numérotation à 10 chiffres commençant par 05.08, continue actuellement (2019) à pouvoir exploiter son plan local à 6 chiffres.
  • Le 18 octobre 1996 entre 23H00 et 23H02, premier test dans chaque commutateur : vérification du passage effectif à la Numérotation à 10 Chiffres.
  • Le 18 octobre 1996 entre 23H02 et 23H10, la campagne d'essais (appels d'essais) menée dans tout le réseau téléphonique français immédiatement après basculage ne détectera que 34 fautes mineures sur les 106.000 essais (soit un taux de 0,032 %), corrigées en quelques minutes avec facilité.
  • 1996.10.18Ref086251SerieBNum009
  • 1996.10.18Ref086251SerieBNum010
  • 1996.10.18Ref086251SerieBNum028
  • 1996.10.18Ref086251SerieBNum037

Ci-dessus : au Centre National de Coordination de Murat, au moment du passage à la numérotation à 10 chiffres avec le coup de téléphone d'essai de M. le Ministre des PTE.

  • en présence de M. le Ministre délégué à la Poste, aux Télécommunications et à l'Espace - François Fillon (cravate pourpre), M. le Président de France Télécom - Michel Bon (cravate grise) et M. Michel Chevalet (le célèbre journaliste scientifique).

Photographies France Télécom - 18 octobre 1996 - Coll. Orange DANP.

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L’opération, tout comme en 1985, est supervisée en direct depuis le Centre National de Supervision situé dans le centre téléphonique de Paris Murat. Le journaliste scientifique M. Michel Chevalet remplace feu M. Léon Zitrone au décompte fatidique et M. Michel Bon remplace M. Jacques Dondoux à la tête de l'opérateur historique.

L’opération, placée sous la responsabilité du Délégué pour la Numérotation à 10 chiffres, M. Marc Busch, se déroule facilement et sans accroc pour les 32,9 millions de lignes téléphoniques, réparties sur 1325 commutateurs téléphoniques alors en service, qui constituent le réseau téléphonique de France-Télécom à cette date précise.

M. le Président de France Télécom - Michel Bon, présent à Murat, déclare à l'issue de l'opération : « Nous venons de montrer à nos clients qu'avec France Télécom, ça marche et qu'ils peuvent avoir confiance, même quand c'est compliqué. La réussite de cette opération constitue un atout supplémentaire pour France Télécom dans la perspective de ses prochaines étapes. Quand France Télécom veut, France Télécom gagne.»

Opération préparée sur cinq ans, ayant nécessité 130.000 journées-agent de travail préparatoire et 3.500 agents de service cette nuit-là.

La France adopte donc la « NNT3 », pour Nouvelle Numérotation Téléphonique - 3ème phase. La France est d'ailleurs le premier pays du continent européen à inaugurer le passage au format à 10 chiffres. Elle est toujours en vigueur aujourd’hui ; prévue pour durer jusqu’en 2050.

  • Le 19 octobre 1996, un sondage commandé par France Télécom est réalisé par l'IFOP entre 11h00 et 15h00 :
    • - 85% des français estiment que la NDC s'est bien passée, 2% mal passée, 13% sont sans opinion.
    • - 81% des français estiment que le passage à la NDC est plutôt une bonne chose, 8% plutôt une mauvaise chose, 11% sont sans opinion.
    • - 84% des français estiment que France Télécom a réussi la mise en place de la NDC.
    • - 95% des français estiment que France Télécom a bien informé le public sur le passage à la NDC.

1996.10.18Numerotation10Chiffres

Ci-dessus : logo retenu pour le passage à la numérotation à 10 chiffres en France. Toutes les brochures remises aux abonnés le comportaient, tel le Document Préparatoire d'Information sur la Nouvelle Numérotation à 10 Chiffres remis aux entreprises.

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Nota :

  1. Le préfixe pour l’obtention des numéros internationaux 19 devient 00 pour mise en conformité avec les directives européennes et les recommandations internationales. La tonalité spécifique d’invitation à numéroter du centre international disparaît, le numéro téléphonique à destination de l’étranger précédé de l’indicatif du pays devant être numéroté immédiatement après le 00.
  2. Le préfixe interurbain 16 disparaît.
  3. La tonalité d'acheminement historique (440 Hz hachés 10 fois par seconde) disparaît. 
  • Il faut préciser que la tonalité d'acheminement était devenue obsolète depuis l’arrêt des derniers commutateurs électromécaniques : le temps typique d’établissement d’une communication étant réduit à 3 secondes tout au plus. 
  • L'existence de la tonalité d'acheminement n'était pas normalisée à l'échelle internationale.
  • De plus, il avait été écrit dans les arguments en faveur de sa suppression que la France était le seul pays du monde à utiliser la tonalité d'acheminement, ce qui n'était pas tout à fait vrai car en 2003 elle était encore utilisée dans 25 pays, dont en Europe, Afrique et Moyen-Orient. 
  • Enfin, elle créait parfois des conflits de fonctionnement sur les commutateurs téléphoniques MÉTACONTA 11F, lors de l'utilisation du Transfert d'Appel. Aussi, était-il déjà envisagé sa suppression depuis au moins l'année 1990...

Il faut ajouter qu’entre 1985 et 1996 le réseau est devenu entièrement électronique ce qui a rendu le passage à 10 chiffres très aisé et n’a nécessité qu’une mobilisation de 3.500 agents le jour J pour cette nouvelle opération d’envergure.

À cette date, le slogan « 10 chiffres pour tous, partout » devient une réalité en France. L’hexagone est partagé en 5 zones géographiques distinctes et partout où nous habitons en métropole ou dans les départements d’outre-mer, la numérotation est désormais fixée à 10 chiffres. Sont aussi créés 4 zones délocalisées, c'est-à-dire non géographiques pour les besoins en nouveaux indicatifs pour les nouveaux services. 

Le nouveau format est le suivant : EZ AB PQ MC DU où la lettre E pour Exploitant est attribuée à l’opérateur longue distance (de valeur (0) pour l’opérateur par défaut) et la lettre Z indique l’indicatif des Zones distinctes nouvellement créées :

  • 01 : région Île-de-France (y compris la ville de Chambly, dans l'Oise, qui demeure à ce jour toujours rattaché exceptionnellement au Val-d'Oise).
  • 02 : région nord-ouest ainsi que les territoires de la République de l’Océan Indien,
  • 03 : région nord-est,
  • 04 : région sud-est y compris la Corse,
  • 05 : région sud-ouest ainsi que les territoires de la République de l’Océan Atlantique,
  • 06 : téléphonie cellulaire GSM, Alphapage, Eurosignal, BI-BOP.
  • 07 : téléphonie cellulaire GSM, ouverture réglementaire depuis le 5 mai 2009 par décision de l’ARCEP n° 2009-0406 ; 3 mai 2010 début d'attribution réelle.
  • 08 : numéros pour les services à valeur ajoutée,
  • 09 : numéros pour les services de communications interpersonnelles, dont téléphonie VoIP non géographique, ouverture depuis le 15 décembre 2005 par décisions de l’ARCEP n° 2005-1084, 2005-1085 et 2005-1086.

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Ci-dessus : plan de numérotage NNT3 en vigueur en France depuis le 18 octobre 1996.

(Il s'agit du premier modèle de carton d'explications en vigueur alors dans les cabines téléphoniques publiques du réseau français, qui depuis fut modifié, sans omettre que les cabines téléphoniques sont actuellement désinstallées en masse du territoire national.)

(Collection C. R-V.)


En 1997, l'Autorité de Régulation des Télécommunications, présidée par M. Jean-Michel Hubert, rend la Décision n°97-16 le 5 mars 1997 publiée au Journal Officiel du 22 avril 1997 - NOR : ARTT9700012S fixant la fin de la période transitoire où était maintenue la possibilité de continuer à téléphoner avec l'ancienne numérotation à 8 chiffres à l'intérieur de sa propre Zone Géographique de rattachement. Cette date est fixée entre le 1er octobre et le 1er novembre 1997, à la main de la S.A France-Télécom, commutateur téléphonique par commutateur téléphonique, pour les 990 commutateurs d'abonnés que compte alors le parc.

Cette période transitoire d'environ une année était nécessaire afin de laisser le temps aux installateurs privés d'installations de télécommunications de mener les adaptations nécessaires, notamment des PABX, des Terminaux de Numérotation Programmés (comme dans le cas des lignes d'ascenseurs ou de téléalarmes, Transveil, etc.)

Dès le 20 novembre 1997, seule perdure depuis lors la numérotation à 10 chiffres en France Métropolitaine.

Pour les étourdis, les communications numérotées à 8 chiffres au lieu de 10 étaient renvoyés sur la machine parlante de leur commutateur de rattachement qui délivrait le message suivant (Cas de l'Île-de-France) : «France-Télécom bonjour. Le numéro de votre correspondant comporte désormais 10 chiffres. Pour obtenir ce numéro, vous devez ajouter le 01 avant son numéro à 8 chiffres. Merci.»

Le 15 septembre 1997, les Préfixes "E" (pour Exploitant) destinés à remplacer le 0 à chaque début de numéro de téléphone sont tirés au sort par l'Autorité de Régulation des Télécommunications, au Ministère des P et T.

  • Le préfixe "E" = "7" est attribué à Cégétel (CGE + SNCF)
  • Le préfixe "E" = "8" est attribué à France Télécom - (mais constatant son inutilité, France Télécom le ferme techniquement le 11 septembre 1998 - Le préfixe 8 faisant doublon avec le 0, il était de facto inutilisé, mais il reste aujourd'hui attribué à Orange).
  • Le préfixe "E" = "9" est attribué à Netco (Bouygues Télécom+Telecom Italia).
  • 1997.09.15Ref086310NumA09
  • 1997.09.15Ref086310NumA19
  • 1997.09.15Ref086310NumA20
  • 1997.09.15Ref086310NumA22
  • 1997.09.15Ref086310NumB11
  • 1997.09.15Ref086310NumB22

Ci-dessus : tirage au sort organisé par l'Autorité de Régulation des Télécommunications (ART) concernant l'attribution des 3 premiers Préfixes "E".

  • cliché 1, de g-à-d : X, M. le Président de l'ART - Jean-Michel Hubert ; MM. les Membres du Collège de l'ART - Bernard Zuber & Dominique Roux.
  • cliché 2 : M. le soumissionnaire pour Cégétel - Charles Rozmaryn (ancien DG de France-Télécom recruté par la concurrence le 2 avril 1997)
  • clichés 3 et 4 : les deux autres soumissionnaires pour France-Télécom et Netco (à identifier)
  • cliché 5 : M. le Président de l'ART - Jean-Michel Hubert signe le procès-verbal de fin de séance.
  • cliché 6, de g-à-d : M. Charles Rozmaryn (Cégétel) ; M. Jean-Michel Hubert (Président de l'ART) ; X ; un des deux autres soumissionnaires (à identifier) à l'issue de de la séance.

Photographies P et T - 15 septembre 1997 - Coll. Orange DANP.


En 1998 : arrivée des premiers Opérateurs Tiers dans la Téléphonie Fixe, la concurrence étant alors ouverte sur les appels Longue Distance (c'est à dire interurbains et internationaux). Les appels locaux demeurant toutefois toujours acheminés obligatoirement par l'opérateur historique France Télécom jusqu'au 1er janvier 2002.

Cégétel : le 1er février 1998, l'opérateur Cégétel, filiale du groupe Vivendi qui possède aussi SFR, met en service "le 7" de Cégétel et sera le premier opérateur privé dans la téléphonie fixe à concurrencer France Télécom l'opérateur historique, sur les appels longue distance, (interurbains et internationaux).

Les 3 premières régions ouvertes au 1er février 1998 par Cégétel sont :

  • Rhône-Alpes, (Ouverture technique du OZ.AB = 04.89 le 4 décembre 1997 - Ordre Rapsodie du 25 novembre 1997).
  • L'Île-de-France, (Ouverture technique du OZ.AB.PQ = 01.71.71 le 24 février 1998 - Ordre Rapsodie du 13 février 1998) - année 1998 incomplètement archivée.
  • Nord-Pas-de-Calais.
  • Le reste du pays est ouvert avant le 31 mai 1998.
  • Communiqué de presse CÉGÉTEL "Le 7" du 26 novembre 1997.
  • Puis, par le jeu des absorptions, fusions-acquisitions, rachats, Cégétel est fondue dans l'ensemble SFR le 29 septembre 2008 et disparaît en tant que marque.

9 Télécom : le 15 juin 1998, l'opérateur Netco titulaire d'une licence depuis le 30 décembre 1997, rebaptisé commercialement 9 Télécom, met en service "Le Neuf", accompagné d'une campagne publicitaire sur le célèbre Monsieur Le Neuf - qui finira d'ailleurs par agacer les pauvres abonnés portant le patronyme Le Neuf et lui causera quelques ennuis judiciaires, la vie de ces abonnés devenant impossible...

  • le préfixe "E" = "9" est mis en service dans le RTC le 15 juin 1998 - (Ordre Rapsodie du 26 mai 1998).
  • Puis, par le jeu des absorptions, fusions-acquisitions, rachats, 9 Télécom est fondue dans l'ensemble SFR le 29 septembre 2008 et disparaît en tant que marque.

SIRIS : le 23 septembre 1998, l'opérateur SIRIS, filiale du consortium Unisource titulaire d'une licence, "Le 2".

  • le préfixe "E" = "2" est mis en service dans le RTC le 25 juin 1998 - (Ordre Courrier du 22 mai 1998).

ESPRIT TELECOM : en Janvier 1999, l'opérateur ESPRIT TELECOM, lance "Le 6".

  • le préfixe "E" = "6" est mis en service dans le RTC le 26 novembre 1998 - (Ordre Courrier du 9 octobre 1998).

Suivront dès cette même année 1998 une kyrielle de nouveaux opérateurs de télécommunications qui se créeront aussi rapidement que la plupart d'entre eux disparaîtront : effet d'aubaine où tout le monde tente un peu sa chance en jouant à l'Opérateur Téléphonique, un peu comme jadis nous jouions avec les téléphones-jouets lorsque nous étions enfants...

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Le 31 mai 1998 marque la fin des numéros courts à 2 chiffres du 13 (Dérangements) et du 14 (Agence France-Télécom).

En effet, les nouveaux concurrents s'estimaient lésés que France-Télécom bénéficie de ces numéros historiques très courts, alors que leurs services techniques et commerciaux sont pourvus de numéros plus longs...

La transition s'est effectuée entre le 1er décembre 1997 et le 31 mai 1998.

  • Le 13, utilisé par les PTT depuis 1939, est devenu le 10.13 (dès le 5 septembre 1997 - Note du 8 août 1997) pour les clients résidentiels et le 10.15 pour les clients professionnels (dès le 12 décembre 1997 - Note du 4 décembre 1997).
  • Le 14, utilisé pour l'Agence Commerciale des Télécommunications depuis le 1er octobre 1981, est devenu le 10.14 (dès le 5 septembre 1997 - Note du 8 août 1997) pour les clients résidentiels, devient le 10.16 pour les clients professionnels (dès le 15 décembre 1997 - Note du 4 décembre 1997) et devient le 10.17 pour les clients entreprise (dès le 24 avril 1998 - Note du 21 avril 1998).

En 1999, l'Opérateur Tiers venu du froid débarque en France...

Télé2 : signalons l'entrée fracassante dans l'arène d'un opérateur longue distance venu de Suède qui obtient son ticket d'entrée en France le 3 juillet 1998 par la décision n°98-546 de l'Autorité de Régulation des Télécommunications, qui faisait le pari révolutionner le secteur et qui avait au départ impressionné le grand public avec son préfixe "4" : Télé2.

  • Le préfixe "E" = "4" est attribué à l’opérateur Télé2 par tirage au sort par l’Autorité de Régulation des Télécommunications en Février 1998 à l’opérateur Télé2.
  • Le 11 Janvier 1999, l'ouverture technique débute par les villes de Mulhouse et Saverne,
  • Le 25 janvier 1999, l'ouverture technique s'étend à toute l'Alsace-Lorraine,
  • Le 1er février 1999, l'ouverture technique se généralise à toute la France Métropolitaine,
  • Le 24 mars 1999, l’ouverture commerciale est effective en France Métropolitaine.
  • Télé2 s'adonne dès son entrée sur le marché français à des campagnes publicitaires comparatives ciblant France Télécom. Cette situation génératrice de tensions aboutira toutefois à un arrêt de campagne publicitaire du moment le 17 septembre 2002 par le juge des référés aux motifs de manque d’objectivité, déloyauté et tromperie caractérisée de la part de Télé2.
  • La branche française de cet opérateur sera finalement absorbée par SFR le 3 octobre 2006.

En 2000, le 17 janvier, par décision de l’Autorité de Régulation des Télécommunications n° 99-1077 du 8 décembre 1999, la présélection par n’importe quel abonné au téléphone fixe est mise en application. Désormais, il s’agit de la possibilité donnée au client de confier implicitement, et à l’avance, l’acheminement et la facturation de ses appels longue distance nationaux et internationaux à l’opérateur longue distance de son choix et ce sans avoir à modifier ses habitudes de numérotation : en continuant à composer le zéro en début de numérotation. Cette possibilité offerte étant censée favoriser la mise en concurrence des opérateurs alternatifs par rapport à l’opérateur historique France-Télécom.

En 2000, le Département d'Outre-Mer de La Réunion bascule dans la numérotation à 10 chiffres.

  • Le 15 décembre 2000 à 23H00, le Département de La Réunion bascule dans la numérotation à 10 chiffres, et abandonne son plan de numérotage local à 6 chiffres en vigueur jusques alors. Les abonnés réunionnais au téléphone fixe doivent désormais ajouter 02.62 devant leur numéro de téléphone, pour se téléphoner entre eux. (06.92 pour le téléphone mobile désormais).
  • Nota : le 30 août 2018, ouverture d'un deuxième OZ.AB=02.63 pour La Réunion.

En 2001, les Départements d'Outre-Mer des Antilles & Guyane basculent dans la numérotation à 10 chiffres pour les mêmes raisons que La Réunion.

  • Le 22 juin 2001 à 22H30, la Guadeloupe bascule dans la numérotation à 10 chiffres. Les abonnés au téléphone fixe de Guadeloupe doivent désormais ajouter le 05.90 devant leur numéro de téléphone pour se téléphoner entre eux. (06.90 pour le téléphone mobile).
  • Le 22 juin 2001 à 22H30, la Martinique bascule dans la numérotation à 10 chiffres. Les abonnés au téléphone fixe de Martinique doivent désormais ajouter le 05.96 devant leur numéro de téléphone pour se téléphoner entre eux. (06.96 pour le téléphone mobile).
  • Le 22 juin 2001 à 23H30, la Guyane bascule dans la numérotation à 10 chiffres. Les abonnés au téléphone fixe de Guyane doivent désormais ajouter le 05.94 devant leur numéro de téléphone pour se téléphoner entre eux. (06.94 pour le téléphone mobile).

En 2002, le 1er janvier, entre en vigueur la concurrence sur le téléphone local. À cette date, l’ouverture totale à la concurrence de toutes les catégories du trafic téléphonique devient une réalité : la totalité des Opérateurs Tiers (11 exploitants à cette date - ainsi que ceux à venir) peuvent désormais acheminer les communications locales, en plus des communications interurbaines et internationales.

Les Zones Locales de Tri (ZLT) créées en 1998 à l’occasion de l’ouverture à la concurrence des communications longue distance étaient alors une nécessité étant donnée l’absence d’existence réelle de réseaux chez les concurrents nouveaux nés. 4 années plus tard, les ZLT sont abolies, le législateur considérant ce délai suffisant pour ces opérateurs tiers de déployer leurs propres structures.

  • Techniquement, le 9 janvier 2002, les opérateurs Cégétel et 9Télécom écoulent eux-mêmes leurs communications locales,
  • Techniquement, le 17 janvier 2002, l’opérateur Télé2 écoule lui-même ses communications locales.

De 2006 à 2008, destinée des premiers Opérateurs Tiers :

  • Les 3 premiers Opérateurs Tiers d'envergure venus concurrencer France Télécom dans la Téléphonie Fixe ont finalement tous été absorbés par SFR entre 2006 et 2008.
  • Ainsi SFR se voit aujourd'hui posséder les Préfixes "E" suivants : "4","7" et "9" ; alors que Orange, d'envergure maintes fois plus ample n'en détiendra qu'un seul, le "8" qu'elle n'utilise finalement plus depuis le 11 septembre 1998.
  • Le Préfixe "E" = "5", attribué à Omnicom (ouverture technique le 21 avril 1998), puis revendu plusieurs fois jusqu'à échoir à SFR, est abandonné et rendu à l'ARCEP le 30 juin 2004.
  • Bien curieux retournement de l'histoire alors que le préfixe "E" attira en 1997 toutes les convoitises les plus aiguisées...
  • Les autres Opérateurs Tiers se contentant de préfixes de type "16XY" dont la liste est publiée sur le site de l'ARCEP.

En 2007 : cas de Mayotte dans la numérotation à 10 chiffres. Depuis le 18 octobre 1996, 

  • Le 30 mars 2007 à 23H30, Mayotte bascule dans la numérotation à 10 chiffres. Les abonnés de Mayotte doivent désormais ajouter le 02.69 devant leur numéro de téléphone fixe pour se téléphoner entre eux.
  • À cette même date, Mayotte est téléphoniquement séparée de l'Union des Comores.

En 2010, le 3 mai : ouverture technique et premières attributions, en France, par France Télécom, du préfixe 07 pour la téléphonie mobile. 

  • le 5 mai 2009 marque l'ouverture réglementaire du préfixe OZ=07 pour la téléphonie mobile GSM/DCS/UMTS par décision de l’ARCEP n° 2009-0406 ; 3 mai 2010 début d'attribution réelle.
    • Nota : ne sont ouvertes que les tranches 07.5, 07.6, 07.7; 07.8 et 07.9, soit la moitié du préfixe 07 ; l'autre moitié étant gardée en réserve.
  • Le 3 mai 2010, France Télécom ouvre en France le premier 07.AB : le 07.86.
  • Bouygues Télécom commence aussi la commercialisation de numéros de téléphonie mobile débutant par 07 le 3 mai 2010.
  • SFR commence la commercialisation de numéros de téléphonie mobile débutant par 07  le 7 juillet 2010.
  • Cette opération de remaniement du Plan de Numérotage a mobilisé jusqu'à 1.000 agents France-Télécom durant une année.

En 2016, le 7 juillet :

  • Le numéro de téléphone 3900 remplace 5 numéros d'appels aux services techniques et commerciaux de Orange. Ainsi, disparaissent les numéros 1013 (dérangements fixe), 1014 (agence commerciale), 700 et 3970 (service client mobile Orange).
  • Le numéro de téléphone 3901 remplace les numéros 1015 (dérangements professionnels), 1016 (agence professionnelle) et 1017 (agence entreprise).
  • Arrêt définitif le 4 octobre 2016.


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Histoire des Télécommunications Françaises © Claude Rizzo-Vignaud, 27 mai 2023.