XXXI – Ancien parc de commutateurs publics téléphoniques 

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En attendant, voici la liste des indicatifs (à 3 chiffres) et des commutateurs téléphoniques d'Île-de-France en service au 10 août 1983.

Nous y retrouvons alors les tous derniers Rotary 7A1 & 7B1 ; les Pentaconta et autres CP400 y règnent en maître, les Électroniques Spatiaux (Métaconta 11F et AXE SP.) sont présents en nombre et les Électroniques Temporels (E10N3 et les tous premiers E10N1) commencent alors à se compter...

Ensuite, voici la liste des 1657 commutateurs téléphoniques d'abonnés de France Métropolitaine en service le 20 août 1985 ayant vécu le passage à la Nouvelle Numérotation Téléphonique à 8 chiffres le 25 octobre 1985 à 23H00.

Nous y retrouvons les commutateurs électromécaniques CP400 et Pentaconta, les semi-électroniques AXE et Métaconta 11F, les électroniques temporels E10N4, E10N3, E10N1, ainsi que les tous premiers MT25.

De la difficulté des recherches menées pour retrouver des informations.

  • Au fur et à mesure que nous trouverons des informations aussi complètes que possible sur le parc des anciens commutateurs téléphoniques publics, nous les publierons sur cette page, sachant que ces informations pourront toujours être susceptibles d'être complétées, ajustées et corrigées au fur et à mesure de la découverte de nouveaux documents.
  • Le travail d'établissement de ces listes est fastidieux. Merci de votre patience. Je savais que ce travail serait très dur avant même de m'y lancer...
  • Le but ultime étant de retrouver si possible la totalité des Commutateurs aujourd'hui disparus et d'en rétablir l'état civil le plus exact possible.
  • Pour arriver à reconstituer l'état civil des Commutateurs Téléphoniques Automatiques, il faut donc retrouver un maximum de listes, répertoires de toutes périodes possibles qui n'aient pas été jetés, ainsi qu'un maximum de reportages internes locaux et de notes de services et télex émanant des Directions du Réseau, pour recouper le tout.
  • Autant dire qu'avec les restructurations successives sur plus de 50 années, la perte du statut d'Administration de l’État, puis le passage en Exploitant Autonome de Droit Public et le passage en Société Nationale, puis en société privatisée, après la situation de faillite virtuelle survenue sous l'ère de M. Michel Bon qui a entraîné la vente massive d'immeubles et les liquidations de services qui suivirent accompagnées des départs en préretraites, le fait de retrouver dans quelque endroit des documents qui ne soient point partis à la benne relève tout simplement du pur hasard agrémenté d'une large part de chance.

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De l'appellation des autocommutateurs dans l'Administration des Télécommunications.

(I) La dénomination en toutes lettres :

Au début de la commutation automatique et jusque dans les années soixante, les commutateurs sont simplement baptisés par un nom, qui reprend le plus souvent le nom de la ville d'implantation, auquel y est adjoint un nom de quartier ou de rue. 

Pour Paris même, la première couronne et la seconde couronne, seul le nom du quartier, de la rue ou de la zone est donné. Ce système était suffisant pour les débuts de l'automatique, étant donné que le nombre de commutateurs et d'abonnés restait encore raisonnable, à l'époque des commutateurs rotatifs.

Avec la multiplication des commutateurs à partir des années soixante avec l'arrivée des systèmes électromécaniques Crossbar, il devenait de plus en plus difficile de ne pas confondre les commutateurs dans les mêmes villes.

Dans les années soixante, l'Administration a d'abord ajouté un chiffre romain à la suite du nom de commutateurs portant le même nom. L'on commençait donc à numéroter par I, puis II, III, IV, etc. en numérotant à partir des commutateurs de types rotatifs.

Avec la multiplication des systèmes Crossbar, le système de numérotation par chiffres romains a été remplacé progressivement, dans les années septante, par des chiffres arabes, mais en commençant la numérotation 1, 2, 3, 4, etc. à partir des commutateurs de type Crossbar, donc en excluant désormais les anciens commutateurs de types rotatifs alors qu'il sont encore en fonctionnement pour la plupart !

À titre d'exemple, prenons le cas de la ville de Levallois-Perret. 

  • Son centre téléphonique initial se nomme Péreire.
  • Le premier commutateur automatique Rotary 7A1 PEREIRE est mis en service le 17 avril 1937... Il s'agit de PEREIRE I.
  • Le second commutateur du central, un Crossbar Pentaconta PEREIRE II est mis en service le 25 novembre 1969.
  • Au cours des années septante, la renumérotation fait que PEREIRE I Rotary 7A1 redevient PEREIRE et fait aussi en sorte que le Pentaconta PEREIRE II devienne PEREIRE 1 PC1.  (Commutateur n°1 du central Péreire, de type PentaConta ; 1er Pentaconta implanté dans le central). D'où, dans le cas du central Péreire, l'apparition d'un décalage...
  • le 3ème commutateur du central, un Métaconta 11F, est mis en service le 19 février 1980. Il est donc baptisé PEREIRE 2 ES1. (Commutateur n°2 du central Péreire, de type Électronique Spatial ; 1er Électronique Spatial implanté dans le central). Le décalage perdure donc...
  • Le 4ème commutateur du central, un MT25, est mis en service le 21 mars 1989. Il est baptisé PEREIRE 3 ET1. (Commutateur n°3 du central Péreire, de type Électronique Temporel ; 1er Électronique Temporel implanté dans le central). Le décalage perdure encore...
  • Le 5ème commutateur du central, un AXE10, est mis en service le 21 avril 1993. Il est baptisé PEREIRE 4 AT1. (Commutateur n°4 du central Péreire, de type Axe Temporel ; 1er Axe Temporel implanté dans le central). Le décalage perdure toujours jusques à nos jours...

Par la suite, le nouveau code VOICI alphanumérique répertoriant les commutateurs téléphoniques est adopté dans le courant des années septante, suite à la création, le 19 mai 1969, d’un groupe de travail, par la volonté de M. le Directeur Général des Télécommunications - Pierre Marzin. Ce groupe de travail est alors chargé d’étudier le développement à venir du réseau téléphonique et notamment du Réseau Interurbain en province, création du Programme VOICI pour calculer par ordinateur les besoins nécessaires en circuits téléphoniques de transmission, ainsi que l’évolution de l’architecture des Commutateurs de Transit.

(II) Le code VOICI créé dans les années 70' est :

  • formé de 2 lettres suivies de 3 chiffres. (par exemple pour Péreire 1 PC1, le code VOICI est : PI732)
  • VOICI est l'abréviation de VOIes & CIrcuits.

Le code VOICI demeurera en vigueur jusques en Octobre 1986 (mentionné jusqu'en Mai 1987 sur certains documents).

Ce code est remplacé à cette date par un nouveau code, le code SGTQS lui-même apparaissant en Février 1985.

(III) Le code SGTQS qui remplace le code VOICI en Octobre 1986 est :

  • formé de 2 lettres suivies de 2 chiffres pour les Commutateurs d'Abonnés et les Commutateurs de Transit ; (par exemple pour Péreire 1 PC1, le code SGTQS est : CC71)
  • SGTQS signifie : Système de Gestion du Trafic et de la Qualité de Service.

Mais le code SGTQS, s'il s'impose immédiatement dès Octobre 1986 avec la disparition généralisée du code VOICI, ne se généralisera pour l'Île-de-France qu'ultérieurement vers 1989.

En effet, pour Paris, il existe depuis déjà un certain nombre d'années l'utilisation d'un code intitulé code T250 qui a retardé l'adoption du code SGTQS en Île-de-France.

Cette codification T250 spécial Île-de-France, basée sur les dénominations d'alors initiales des faisceaux de transmissions, est officiellement généralisée le 7 août 1989 par note de service de la Direction Régionale d'Île-de-France en date du 28 juillet 1989.

(IV) Le code T250 réservé à l'Île-de-France, officialisé le 28 juillet 1989 est :

  • formé de 3 lettres suivies d'1 chiffre pour les commutateurs d'abonnés d'Île-de-France ; (par exemple pour Péreire 1 PC1, le code T250 est : PER1)
  • formé de 2 lettres suivies d'1 chiffre et suivi d'1 lettre pour les Commutateurs de Transit d'Île-de-France. (par exemple pour Beaujon Transit Urbain Pentaconta, le code T250 est : BA1U)

En conclusion :

il faut savoir que même des commutateurs supprimés avant Octobre 1986 ont été rétroactivement renommés avec un code SGTQS.

  • Au niveau national et ultramarin il faut donc jongler avec 2 codes (VOICI & SGTQS) suivant les époques,
  • Au niveau Île-de-France, il faut jongler avec 3 codes (VOICI, SGTQS & T250).

De ce fait, en combinant les types de dénominations et de numérotations qui se sont succédé, il n'est pas une mince affaire que de parvenir à régénérer efficacement la structure et l'état civil de nos commutateurs.


Listes aussi précises que possible des anciens types de Commutateurs Téléphoniques




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Histoire des Télécommunications Françaises © Claude Rizzo-Vignaud, 26 mai 2023.