XXVI – Étude et évolution du plan de numérotage téléphonique en France (3/4)

(des réaménagements du 1er Plan au 2ème Plan de Numérotage à 8 chiffres)

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Nous nous proposons de réaliser l'étude la plus poussée des différents plans de numérotage successifs qui aient (eu) cours en France depuis le début du téléphone ouvert au public.


Sans notions sur le plan de numérotation, il est impossible de comprendre ce qu’est le réseau du téléphone automatique. La numérotation téléphonique incarne au moins autant le Réseau Téléphonique Commuté que l’ensemble des commutateurs qui le composent, en permettant le routage des communications téléphoniques jusqu’à destination. Un plan de numérotage doit être vu comme une programmation logicielle à l’échelle d’un pays entier. Un plan vit, un plan évolue, un plan s’adapte aux réalités du territoire et des habitants qui y vivent.

P18.CadranTelephoniqueModele1927

(Photographie : C. R-V - Cadran : Coll. C. R-V)


En 1970, sous l’impulsion de M. le Directeur Général des Télécommunications - Pierre Marzin, débute l’étude d’un nouveau plan de numérotage national à venir, en raison de la saturation prévisible dans les zones à forte densité de population qui point.

Situation particulièrement complexe du Téléphone en 1970, (Automatique, Semi-Automatique, Manuel, Automatique-Rural se partagent le réseau) au départ de la Circonscription de Taxe de Paris, tirée de l' Annuaire des abonnés au téléphone de Paris - 1970.

En 1972, sous l'impulsion du nouveau Directeur Général des Télécommunications - M. Louis-Joseph Libois, est créée au début de cette année une Commission chargée de préparer un Nouveau Plan de Numérotage. Cette Commission se réunit pour la première fois dès le 15 février 1972 et ouvre officiellement ses travaux.


Fin 1973, la France demeure toujours  découpée en 80 Zones Régionales de Numérotage (même si quelques découpages géographiques et quelques renumérotations d'indicatifs interurbains se produisirent depuis 1955.)

  • - 79 ZRN avec un format de numéros régionaux à 6 chiffres (indicatif interurbain AB à 2 chiffres) ,
  • - 1 ZRN avec un format de numéros régionaux à 7 chiffres (indicatif interurbain A à 1 chiffre) , en l'occurrence Paris et la Région de Paris incluant alors l'Oise.

TableauDesIndicatifsABen1973

Ci-dessus : tableau des indicatifs interurbains AB en vigueur en Août 1973.

  • Chaque AB correspond à 1 Zone de Numérotage Départementale, c'est à dire sauf exception, à 1 département.
  • À noter que l’(AB = 50) est désormais utilisé, mais que l’(AB = 44) ne l'est plus : il a été récupéré de la Vendée depuis le 1er mai 1967 pour pouvoir le redonner ultérieurement à l'Oise. Et à la Vendée, l'(AB=30) lui a été rétrocédé (sachant que l'(AB=30) était en 1955 utilisé par... l'Oise !)

(source : Documents d'Information des Télécommunications)


PlanEntre1955Vers1974

Ci-dessus : Plan des indicatifs interurbains AB en vigueur vers 1975-76.

  • Chaque AB correspond à 1 Zone de Numérotage Départementale, c'est à dire à quelques exceptions, à 1 département.
  • À noter que le département de l'Oise n'est désormais plus rattaché à la Région Parisienne.
  • À noter que certaines zones ont été découpées de manière particulière, à l'intérieur même des départements, notamment autour de Lyon+Savoie, et au niveau des Bouches-du-Rhône vers le début des années 1970.
  • À noter que l' (AB = 30) a été réaffecté à la Vendée, mais que l'(AB = 44) est réutilisé par l'Oise. L'(AB = 50) est affecté à la Haute-Savoie.

(source : CNET)


De 1974 jusqu’en 1981, l’administration des télécommunications constatant les graves signes de faiblesse du plan de numérotage téléphonique de 1955 décide d’agir via la note circulaire n° T59 du 27 mai 1974 de M. le Directeur Général des Télécommunications - Gérard Théry.

En effet, il est constaté d’une part que certaines zones à faible densité de population mobilisent des indicatifs de Zones de Numérotage de Département (AB) qui ne seront jamais employés à pleine capacité dans ces départements et d’autre part que certains territoires ont vu en une génération leur population et leurs besoins en ressources téléphoniques exploser.

Le principe est de réduire le nombre de Zones de Numérotage de Département (AB) en fusionnant les plus "désertiques", et de récupérer ainsi quelques indicatifs (AB) qui pourront être réutilisés ailleurs dans des zones à forte densité de population.

Ainsi, les zones à faible densité de population sont dénumérotées puis renumérotées en les regroupant sur un nombre plus réduit d’indicatifs de Zones de Numérotage de Département (cas des départements montagneux, par exemple).

Liste des cas de regroupements de départements intervenus à partir de 1974, en vue de récupération d’indicatifs (AB), et / ou d’opérations ultérieures plus complexes :

  • -le 14 août 1974, la Nièvre (AB=83) et l’Yonne (AB=86) sont regroupées sous un même AB=86, afin de récupérer l’AB=83. (ultérieurement pour la Meurthe-et-Moselle)
  • -le 1er février 1975, le Gard (AB=66) et la Lozère (AB=68) sont regroupés sous un même AB=66, afin de récupérer l’AB=68 pour être réutilisé le 14 février 1976 et le 14 mai 1976. (ultérieurement pour l’Aude et les Pyrénées-Orientales)
  • -le 1er février 1975, la Haute-Vienne (AB=55), la Corrèze (AB=52) et la Creuse (AB=51) et sont regroupées sous un même AB=55, afin de récupérer l’AB=51 (ultérieurement pour la Vendée) et l’AB=52 (envisagé pour le département du Nord, puis finalement mis en réserve).
  • -le 5 mars 1975, la Sarthe (AB=43) et la Mayenne (AB=42) sont regroupées sous un même AB=43, afin de récupérer l’AB=42. (ultérieurement pour les Bouches-du-Rhône)
  • -le 7 mai 1975, le Lot-et-Garonne (AB=58) et les Landes (AB=57) sont regroupés sous un même AB=58, afin de récupérer l’AB=57 (un temps envisagé pour la Vendée, puis finalement mis en réserve pour la Gironde).
  • -le 30 juin 1975, l’Aveyron (AB=65) et le Lot (AB=60) sont regroupés sous un même AB=65, afin de récupérer l’AB=60. (ultérieurement pour l’Île-de-France)
  • -le 8 juillet 1975, le Cantal (AB=71) et la Haute-Loire (AB=72) sont regroupés sous un même AB=71, afin de récupérer l’AB=72. (ultérieurement pour l’agglomération de Lyon)
  • -le 14 février 1976, l'Aude (AB=64) change d'AB qui devient (AB=68) afin de récupérer l'AB=64. (ultérieurement pour l’Île-de-France).
  • -le 6 mai 1976, l’Aube (AB=25) et la Haute-Marne (AB=27) sont regroupées sous un même AB=25, afin de récupérer l’AB=27. (ultérieurement pour le sud du département du Nord)
  • -le 13 mai 1976, la Vienne (AB=49) et les Deux-Sèvres (AB=48) sont regroupées sous un même AB=49, afin de récupérer l’AB=48. (ultérieurement pour le département du Cher). Puis, après que l'AB=48 ait été réattribué au Cher le 15 mars 1979, l’AB=36 - initialement attribué au Cher en 1955- est mis en réserve le 15 octobre 1979 (alors envisagé pour la Région Parisienne). Dans les faits, l'AB=36 deviendra un Indicatif à portée nationale à partir du 25 octobre 1985 lors du passage à la nouvelle numérotation téléphonique à 8 chiffres.
  • -le 14 mai 1976, les Pyrénées-Orientales (AB=69) et l’Aude (AB=68) sont regroupées sous un même AB=68, afin de récupérer l'AB=69. (ultérieurement pour l’Île-de-France).
  • -le 8 septembre 1976, la Haute-Saône (AB=84) et le Jura (AB=82) sont regroupés sous un même AB=84, afin de récupérer l’AB=82. (ultérieurement pour la Meurthe-et-Moselle)
  • -le 27 janvier 1977, la Vendée (AB=30) change et devient (AB=51), pour récupérer l'AB=30 (ultérieurement pour l'Île-de-France)
  • -Le 19 février 1977, l’Indre (AB=54) et le Loir-et-Cher (AB=39) sont regroupés sous un même AB=54, pour récupérer l’AB=39 (ultérieurement pour l’Île-de-France)
  • -Le 7 mars 1977, la Manche (AB=33) et l’Orne (AB=34) sont regroupées sous un même AB=33, pour récupérer l’AB=34. (ultérieurement pour l’Île-de-France)
  • -Vers Septembre 1981, la Dordogne (AB=53) et le Lot-et-Garonne (AB=58) sont regroupés sous un même AB=53, afin que désormais  seul le département des Landes conserve l'AB=58.
  • -En 1989 (avant le mois de Juin), les Alpes-Maritimes (AB=93), au bord de la saturation, récupèrent une partie de l'indicatif des Hautes-Alpes et des Alpes-de-Haute-Provence (AB=92) chroniquement sous-utilisé. La Principauté de Monaco en bénéficiera également.

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Les indicatifs AB récupérés sont ensuite réutilisés comme second ou troisième indicatif dans les zones à forte densité téléphonique, ou pour des opérations encore plus complexes.

Évidemment, lorsqu'un indicatif AB est récupéré de quelque part, il faut le laisser inutilisé durant un certain nombre de mois, afin d'éviter les faux numéros en masse. En effet, réaffecter immédiatement un AB sur un nouveau département entraînerait trop d'erreurs de numérotation "par habitude". Durant cette période de réapprentissage des abonnés, il est nécessaire de renvoyer toute tentative de numérotation vers ces AB vers des répondeurs téléphoniques du type : "le numéro que vous avez demandé n'est plus en service actuellement..."

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Grâce aux indicatifs (AB) ainsi libérés il est possible d’agir de plusieurs manières différentes :

1) Réaffectation telle quelle dans d’autres départements plus peuplés des indicatifs (AB), pour créer dans ces zones à forte densité de nouveaux numéros régionaux supplémentaires à 6 chiffres. Mais cette solution n’est valable que pour une Zone Régionale de Numérotage si l’on dispose encore de préfixes PQ disponibles (dont la limite par ZRN est fixée à 90) pour créer par exemple quelques nouveaux commutateurs ou quelques extensions à certains endroits précis d’une ZRN concernée par une explosion démographique localisée.

Cas des Bouches-du-Rhône :

À partir de l'année 1972, en raison de l'accroissement de la densité téléphonique géographiquement très mal répartie dans les Bouches-du-Rhône (certains endroits devenant ultra peuplés, d'autres restant quasiment déserts), la situation devient intenable dans ce département.

  • Le 17 septembre 1973, en raison de facilités dues aux distances et au relief, les villes du nord et de l'ouest du département (comme Arles et Salon-de-Provence) se voient désormais reliées au département de Vaucluse et prennent comme nouvel indicatif (AB=90).
  • Le 15 juin 1977, l’indicatif (AB=42) de la Mayenne se voit réaffecté au département des Bouches-du-Rhône ; département qui se voit attribuer 3 indicatifs en raison de la saturation de l’indicatif historique  (AB=91) due à Marseille 2ème ville de France. Le nouvel indicatif (AB=42) redéployé servira désormais pour tout le centre du département (comme Aix-en-Provence). 
  • L’indicatif historique (AB=91) se retrouve alors réservé uniquement à Marseille et quelques petites localités périphériques. 
  • Depuis le 17 septembre 1973, la zone Marseille-ville (AB=91) est transformée en ZRN fermée et doit désormais téléphoner en numérotation nationale vers les zones mitoyennes (par l'indicatif interurbain 16).
  • Nota : depuis le 12 juin 1996, la zone Marseille-ville récupère une partie de l'indicatif (AB=95) attribué par la Corse, sous-utilisé. Le premiers AB.PQ ouvert à Marseille est le 95.04. L'AB.PQ 95.05 suit le 14 juin 1996.
  • Nota : depuis le 19 juin 1997, la zone Marseille-ville ouvre l'indicatif (AB=96). Le premier AB.PQ ouvert à Marseille est 96.10.

Cas de la Gironde :

  • Le 7 mai 1975, l'indicatif (AB=58) récupéré du Lot-et-Garonne est fusionné avec le département peu peuplé des Landes en lieu et place de l'indicatif (AB=57).
  • En Juin 1975, l'indicatif (AB=57) est alors mis en réserve pour la Gironde, département très peuplé
  • Le 15 mars 1982, l'indicatif (AB=57) est réaffecté pour le nord du département de la Gironde qui se retrouve désormais avec 2 indicatifs : son indicatif historique (AB=56) plus l'indicatif (AB=57) pour le nord de l'estuaire.

2) Anticipation de la Nouvelle Numérotation Téléphonique 2ème Phase dans certains départements complètement saturés sur toute leur surface géographique, malgré la récupération dès 1974 d’indicatifs (AB) supplémentaires issus de Zones de Numérotage de Département à faible densité de population, de ce qui constituera la nouvelle numérotation téléphonique prévue pour 1985, 

Cas de la région Nord / Pas-de-Calais :

  • -L indicatif (AB=27) récupéré le 6 mai 1976 du département de la Haute-Marne est mis en réserve pour le sud du département du Nord.
  • -Le 12 septembre 1976, le département du Nord (AB=20) se voit désormais institué en une ZRN fermée à 6 chiffres. Ainsi, à partir de cette date, les départements mitoyens (le Pas-de-Calais, la Somme, L’Aisne et les Ardennes) doivent numéroter en passant par le préfixe interurbain 16 pour joindre un abonné du département du Nord, et inversément.
  • -Le 7 décembre 1978, la Meurthe-et-Moselle (AB=28) abandonne son indicatif (AB=28) qui est mis en réserve pour le nord du département du Nord.
  • -Le 8 septembre 1979, le département du Nord (AB=20) jusqu’alors complètement saturé en ressources de numéros téléphoniques, les 90 préfixes quantitatifs PQ ayant tous été consommés, est divisé en trois ZRN avec trois AB : (AB=20), (AB=27), (AB=28). Ainsi, à partir de cette date, dans le département du Nord les abonnés de ces 3 ZRN ainsi créées dans un seul et même département doivent désormais se téléphoner via le 16 AB PQ MC DU dès qu’ils téléphonent dans une ZRN différente de la leur bien qu’incluse dans le même département. Cette solution permet de pouvoir attribuer 3 fois 90 PQ différents, donc tripler le parc de numéros téléphoniques attribuables dans ce département (situation analogue aux Bouches-du-Rhône).

Cas des départements de Savoie et de Haute-Savoie :

  • -En 1955, initialement, la Savoie et la Haute-Savoie partagent le même indicatif (AB=79).
  • -La Savoie et la Haute-Savoie (AB=79) sont séparées avant Janvier 1972 (probablement en 1971) : la Savoie conservant l’indicatif (AB=79), et la Haute-Savoie récupérant l’indicatif (AB=50) qui était mis en réserve depuis 1955.
  • -Le 15 avril 1980, les départements de Savoie (AB=79) et Haute-Savoie (AB=50) se voient désormais institués en deux ZRN fermées à 6 chiffres. Ainsi, ces deux départements ainsi que les départements mitoyens Jura, Ain et Isère doivent-ils désormais joindre l'un ou l'autre de ces deux départements de Savoie ou de Haute-Savoie en passant par le préfixe interurbain 16.

3) Création, par étapes, de nouvelles ZRN transitoires avec un numéro régional à 7 chiffres, sur le modèle de l’Île-de-France, accompagné d’un indicatif à 1 chiffre. Ainsi dans une nouvelle ZRN à 7 chiffres, plusieurs combinaisons supplémentaires de BPQ peuvent être créées en plus de celles existantes, d’autant plus qu’une ZRN à 7 chiffres ne peut pas être chevauchée par d’autres ZRN à 6 chiffres.

Cas de la Lorraine :

  • -L'indicatif (AB=28) est attribué initialement aux départements de la Meuse et de la Meurthe-et-Moselle en 1955.
  • -L'indicatif (AB=29) est attribué au département des Vosges en 1955.
  • -Ces 3 départements constituent une seule et même ZRN à partir de 1955.
  • -Le 11 juin 1976, les Vosges (AB=29) deviennent une ZRN à part entière ; La Meuse (AB=28) et la Meurthe-et-Moselle (AB=28) deviennent une ZRN à part entière.
  • -Le 1er juillet 1977, les Vosges (AB=29) et la Meuse (AB=28), départements peu peuplés, sont regroupés sous un même AB=29, afin de séparer la Meuse de la Meurthe-et-Moselle (AB=28), département surpeuplé.
  • -Le 7 décembre 1978, la Meurthe-et-Moselle (AB=28) abandonne son indicatif (AB=28) pour deux nouveaux indicatifs « recyclés » (AB=82) pour le nord de la Meurthe-et-Moselle et (AB=83) pour le sud (correspondant à l'ancienne Meurthe) et ainsi soulager ce département.
  • -Le 4 décembre 1979, la Meurthe-et-Moselle (AB=82) et (AB=83) et la Moselle (AB=87) sont transformées en une unique ZRN fermée à 7 chiffres avec l’indicatif unique (A=8) pour augmenter encore plus les ressources en numéros de téléphones.

Cas  de l'agglomération lyonnaise et alentours :

  • -Vers 1974, l’Ain (AB=74), peu peuplé, récupère l’extrême nord de l’Isère (AB=76) pour soulager Grenoble ; et l’Ain (AB=74) récupère le département du Rhône (AB=78) sauf l’agglomération du grand Lyon, pour soulager Lyon durant quelques années. Ainsi donc, Lyon se retrouve-t-elle « enclavée » dans le Rhône avec un AB=78 uniquement pour elle…
  • -Le 10 décembre 1979, pour maximiser le rendement de numéros, l'agglomération de Lyon est transformée d’une ZRN de 6 chiffres en une ZRN fermée à 7 chiffres, avec l’indicatif (A=7) et des préfixes BPQ commençant par 8 pour les numéros d’abonnés actuels, et par 2 pour les numéros à venir en 1980 ce qui permettra dans un futur proche de créer jusqu'à 2 millions de numéros de téléphone uniquement pour Lyon et 3 localités mitoyennes : Pont-de-Chéruy, Miribel et Montluel.
  • -Le 26 août 1980, la ville de Lyon (AB=78), récupère l’indicatif (AB=72) provenant de la Haute-Loire : ainsi les abonnés de Lyon déjà existants conservent-ils leur numéro national à 8 chiffres commençant par l’indicatif (AB=78), puis l’indicatif (AB=72) est alors utilisé pour créer les nouveaux abonnés de la ville de Lyon, ce qui permet d'augmenter le parc de numéros de téléphones disponibles pour l'agglomération de Lyon. 

4) Création de Zones Spéciales.

Cas de l'Île-de-France en vue du rééquilibrage entre Paris et la 2ème couronne, puis de la future numérotation à 8 chiffres du 25 octobre 1985. 

Lors de sa création en 1955, la ZRN à 7 chiffres de la Région Parisienne possède un seul (A)=(1). La Région Parisienne se compose, téléphoniquement, des départements de la Seine (75), de la Seine-et-Oise (78), de la Seine-et-Marne (77) et de l'Oise (60).

  • Pour Paris et la 1ère Couronne, 8 B sont réservés : B=2, B=3, B=4, B=5, B=6, B=7, B=8, B=0. Soit 8 B de 90 PQ, soit 720 BPQ de 10.000 abonnés, soit 7,2 millions d'abonnés pour Paris et la première couronne.
  • Pour la 2ème couronne, 1 B est réservé : B=9. Soit 1 B de 90 PQ de 10.000 abonnés, soit 900.000 abonnés pour la 2ème couronne.
  • Avec l'accroissement de la population dans une 2ème couronne autrefois très peu habitée, il apparaît dans les années 1960 que les choix initiaux ont été largement sous-évalués.
  • Ainsi, à partir de 1964, les premiers BPQ avec B=4 sont créés en 2ème couronne.
  • En 1968, la totalité des BPQ avec B=4 de Paris et 1ère couronne est éliminée.
  • Le 7 novembre 1968, il est acté que la totalité du B=4 est réaffectée à la 2ème couronne, ce qui permet désormais en 2ème couronne de créer jusqu'à 1.8 million d'abonnés. En contrepartie, il n'est plus possible de créer à Paris et en première couronne que 6,3 millions d'abonnés.
  • Dans les années 1973-1976, la totalité des BPQ avec B=0 sont éliminés de Paris et de la première couronne pour les affecter à la 2ème couronne uniquement. Ceci permet désormais, en 2ème couronne, de créer jusqu'à 2.7 millions d'abonnés. En contrepartie, il n'est plus possible de créer à Paris et en première couronne que 5,4 millions d'abonnés. C'est le prix du rééquilibrage.
  • Il est à noter que ce rééquilibrage ne permet malheureusement pas d'augmenter, dans la ZRN à 7 chiffres, le nombre de numéros possibles, qui reste cantonné à un maximum de 9 B, soit 900 BPQ de 10.000 abonnés, soit 8,1 millions d'abonnés pour l'Île-de-France.
  • Mais il faut penser que si les bons choix sont faits avant le passage à la numérotation à 8 chiffres, de nouvelles combinaisons de numéros supplémentaires pourront être créées dès la mise en service de la nouvelle numérotation à 8 chiffres. Pour cela, une étape intermédiaire est nécessaire.

Division de la ZRN à 7 chiffres existante d’Île-de-France en 3 Zones Spéciales dès le 30 mars 1980 avec les indicatifs :

  • (A)=(1) pour Paris, Seine-Saint-Denis, Hauts-de-Seine et Val-de-Marne, (Centres de Transit de Paris intra-muros).
  • (A)=(3) pour les départements du Val-d’Oise et des Yvelines et de la ville de Chambly (Oise) spécifiquement rattachée au Val d'Oise, (Centre de Transit Interurbain PENTACONTA GCI d’Éragny).
  • (A)=(6) pour les départements de l’Essonne et de la Seine-et-Marne, (Centre de Transit Interurbain PENTACONTA GCI de Villabé). 

Cette solution astucieuse permettra de pouvoir doubler dès le passage à la numérotation à 8 chiffres (le 25 octobre 1985) la quantité de numéros de téléphones disponibles pour l'Île-de-France sans trop modifier les habitudes des usagers d’Île-de-France.

Dès le 10 mars 1980, la région Île-de-France est vue de province comme étant formée de trois ZRN différentes à 7 chiffres, mais de l’intérieur de l’Île-de-France, la région est vue comme une seule ZRN à 7 chiffres. Jusqu'au 25 octobre 1985, les abonnés d’Île-de-France continuent donc à se téléphoner entre eux en utilisant les numéros régionaux de leurs correspondants à 7 chiffres BPQ MC DU, comme si rien n'avait changé.

  • L’indicatif (AB=30) est attribué initialement à l’Oise en 1955, puis est réattribué à la Vendée vers 1957, puis, la Vendée se voit récupérer l’indicatif (AB=51) le 27 janvier 1977, et l’indicatif (AB=30) est mis en réserve pour la région Île-de-France.
  • L’indicatif (AB=34), récupéré de l’Orne le 7 mars 1977, est mis en réserve pour la région Île-de-France.
  • L’indicatif (AB=39), récupéré du Loir-et-Cher le 19 février 1977, est mis en réserve pour la Île-de-France Parisienne.
  • L’indicatif (AB=60), récupéré du Lot depuis le 30 juin 1975 est mis en réserve pour la région Île-de-France.
  • L'indicatif (AB=64), récupéré de l’Aude depuis le 14 février 1976 est mis en réserve pour la région Île-de-France.
  • L'indicatif (AB=69), récupéré des Pyrénées Orientales depuis le 14 mai 1976 est mis en réserve pour la région Île-de-France.
  • Le 30 mars 1980, les indicatifs (AB=30, 34 et 39) sont réattribués aux Yvelines, au Val-d'Oise et à la ville de Chambly en étant « convertis » dans la ZRN à 7 chiffres (A=3). 
  • Le 30 mars 1980, les indicatifs (AB=60, 64 et 69) sont réattribués à l’Essonne et à la Seine-et-Marne en étant « convertis » dans la ZRN à 7 chiffres (A=6).

Entre le 30 mars 1980 et le 25 octobre 1985 la création de cette Zone Spéciale n'apporte aucune création possible de nouveaux numéros supplémentaires : 

  • Limitation à 5,4 millions d'abonnés pour Paris et 1ère couronne.
  • Limitation à 2,7 millions d'abonnés pour la 2ème couronne.
  • Limitation à 8,1 millions d'abonnés pour l'Île-de-France.
  • Mais cette réorganisation des indicatifs d'Île-de-France par regroupement dans des zones géographiques cohérentes permet une rationalisation de l'analyse des indicatifs dans les commutateurs de province et permet d'économiser des ressources d'analyse des plus anciens Commutateurs Téléphoniques électromécaniques de province, dont la capacité d'analyse et de traduction est alors proche de la saturation et permet ainsi de gagner jusqu'à 5 années d'exploitation dans le Réseau Téléphonique Commuté français.

À partir du 25 octobre 1985, il pourrait exister à terme : 

  • 10 AB de 40 à 49, soit 10 millions d'abonnés théoriques pour Paris et la première couronne.
  • 10 AB de 30 à 39, soit 10 millions d'abonnés théoriques pour le Val-d'Oise, les Yvelines et la ville de Chambly.
  • 10 AB de 60 à 69, soit 10 millions d'abonnés théoriques pour l'Essonne et la Seine-et-Marne.
  • soit un total théorique de 30 millions d'abonnés possibles pour l'Île-de-France, et ce alors que les AB utilisés en Île-de-France pourront être aussi utilisés en Province.
  • Mais en pratique, le nombre sera moindre, en raison de certaines limitations dans les traducteurs des Commutateurs Téléphoniques les plus anciens. 
  • Les 10 AB de 40 à 49, soit 9 millions d'abonnés possibles pour Paris et la première couronne pourront bien être créés rapidement, 
  • Seuls 4 AB  (30, 34, 35 et 39) soit 3,6 millions d'abonnés possibles pour le Val-d'Oise et les Yvelines pourront être créés rapidement, 
  • Seuls 5 AB (60, 64, 65, 66 et 69) soit 4,5 millions d'abonnés possibles pour l'Essonne et la Seine-et-Marne pourront être créés rapidement,
  • soit un total réel de 17,1 millions d'abonnés possibles pour l'Île-de-France, à comparer aux 8,1 millions d'abonnés de départ...
  • Ce qui permettra de patienter 10 ans de plus jusqu'à l'arrivée de la numérotation à 10 chiffres.

Cas de l'Oise, assez complexe, à cheval entre l'Île-de-France et la Province

  • En 1955, l'Oise est un département de province comme les autres : il est pourvu de l'indicatif (AB=30). 
  • Vers 1957, (déjà le cas en Mai 1957) le département de l'Oise est rattaché téléphoniquement à la Région Parisienne, et adopte donc la numérotation à 7 chiffres de la ZRN à 7 chiffres, avec l'indicatif (A) = (1). 
  • Au 1er Juillet 1964, le département de l'Oise est administrativement détaché de la Direction des Télécommunications d'Île-de-France et intégré dans la nouvelle DRT Amiens, mais conserve pendant encore 12 ans la numérotation à 7 chiffres de la Région Parisienne telle-quelle.
  • Mais le 7 février 1976, l'Oise est à nouveau séparée de la Région Île-de-France avec désormais un indicatif (AB=44), mais au lieu de revenir à un numéro régional à 6 chiffres PQ MC DU d'une ZRN à 6 chiffres, l'Oise conserve la numérotation régionale à 7 chiffres BPQ MC DU lorsque les abonnés du département de l'Oise se téléphonent entre-eux (comme s'ils étaient toujours dans la Région Île-de-France avec une ZRN à 7 chiffres), mais les abonnés de l'Oise sont vus par tout le reste du pays (Région Île-de-France tout comme toute la province) comme étant une ZRN à 6 chiffres avec un indicatif (AB=44)...
  • Attention ! à titre exceptionnel, la ville de Chambly qui appartient au département de l'Oise, est rattachée téléphoniquement au département du Val-d'Oise, et demeure après le 7 février 1976 dans le plan de numérotage de la Direction des Télécommunications d'Île-de-France (DTIF) avec l'indicatif (A) = (1), puis, après le 30 mars 1980 avec l'indicatif (A) = (3).

5) Séparation de deux départements initialement groupés en 1955 :

En 1955, 16 départements alors peu peuplés sont fusionnés par paire dès l’origine du Plan de numérotation.

  • – Meuse et Meurthe-et-Moselle : indicatif (AB=28) ;
  • – Haute-Garonne et Ariège : indicatif (AB=61) ;
  • – Gers et Hautes-Pyrénées : indicatif (AB=62) ;
  • – Tarn et Tarn-et-Garonne : indicatif (AB=63) ;
  • – Ardèche et Drôme : indicatif (AB=75) ;
  • – Savoie et Haute-Savoie : indicatif (AB=79) ;
  • – Haute-Saône et Territoire-de-Belfort : indicatif (AB=84) ;
  • – Hautes-Alpes et Basses-Alpes : indicatif (AB=92) ;

Si certains doublets de départements ont été refusionnés avec un autre département (Cas de la Meurthe-et-Moselle regroupée avec un nouveau département : la Moselle en lieu et place de la Meuse, ou encore cas de la Haute-Saône regroupée avec le Jura), deux départements ont été purement et simplement séparés, pour gagner suffisamment de combinaisons de numéros de téléphones possibles.

  • -La Savoie et la Haute-Savoie (AB=79) furent séparées vers avant Janvier 1972 (probablement en 1971) : la Savoie conservant l’indicatif (AB=79), et la Haute-Savoie récupérant l’indicatif (AB=50) qui était mis en réserve depuis 1955.

Il est à noter qu'au moment des études en 1974 et 1975 sur la réforme du plan de numérotage à venir, il est sérieusement envisagé de passer par une étape intermédiaire de renumérotage général des indicatifs (AB) pour que ceux-ci suivent enfin les même numéros minéralogiques départementaux. Mais il n'en sera rien pour les raisons suivantes :

  • - La Région des Télécommunication de Paris (et région parisienne) qui n'a qu'un seul indicatif (A) = 1, ne pourra pas techniquement reprendre les numéros des 9 départements (Oise comprise) qui la composent, car le format des numéros régionaux est de 7 chiffres, et donner à cette région des indicatifs minéralogiques départementaux (donc à deux chiffres) ferait passer les numéros nationaux de 8 chiffres à 9 chiffres, et désorganiserait tout le plan : il faudrait adapter tous les commutateurs de France en rajoutant des baies de sélecteurs (notamment rotatifs) ce qui serait très coûteux, changer certains types d'enregistreurs et de traducteurs pour des modèles à plus grande capacité. De surcroît, les commutateurs R6 encore en service devraient même être tous changés, car vu leur architecture, ils ne pourraient pas supporter l'ajout d'un chiffre dans le format de numérotage.
  • - Un certain nombre de départements qui se partagent à deux départements un seul indicatif (AB) pose un problème politique cornélien : Quel indicatif départemental minéralogique choisir ? Celui du département X ou celui du département Y ? Lequel serait donc abandonné ? Lequel des deux départements ne pourrait pas avoir SON indicatif minéralogique départemental faire partie de ses numéros de téléphone ?
  • - Et de surcroît, concernant cet indicatif (AB) qui doit être malgré tout utilisé, car il n'y a que 80 indicatifs (AB) possibles en France, ce qui est limité, à quel autre département Z faudrait-il l'affecter, et qui devrait donc à son tour abandonner SON numéro minéralogique de département ? Etc...

Entre les impératifs technologiques et les troubles politiques qu'engendrerait une telle solution, ou certains départements pourraient adopter en indicatif (AB) leur propre numéro minéralogique de département, et ceux qui ne le pourraient pas, cette option n'a pas pu être retenue. L'administration devra se contenter de mener des études visant à anticiper les lieux de saturations les plus pressants à traiter et d'organiser, plus ou moins dans l'urgence des plans d'actions pour pouvoir patienter jusqu'en 1985 environ, date à laquelle il est déjà prévu de devoir changer de format de numérotage.


En 1978, le 15 mars, la décision définitive est prise par M. le Directeur Général des Télécommunications - Gérard Théry de valider le passage à la numérotation à 8 chiffres pour toute la France à la date prévisionnelle d’Octobre 1985. M. l’ingénieur en Chef des Télécommunications - Denis Fraysse, ayant repris le projet depuis 1975, a supervisé le projet d’adaptation du réseau téléphonique et spécialement des Commutateurs pour la somme de 5 milliards de francs (somme élevée, mais à comparer à la valeur du réseau téléphonique français évaluée à 250 milliards de francs en 1983)

Trois scenarii sont alors en lice depuis le début des travaux ouverts depuis le 15 février 1972 :

  • Solution n°1 : passage à la numérotation à 8 chiffres uniquement pour les abonnés d'Île-de-France ; maintien de la numérotation à 6 chiffres ou à 7 chiffres en Province, avec maintien des indicatifs des 69 Zones de Province en l'état,
  • Solution n°2 : passage à la numérotation à 8 chiffres uniquement pour les abonnés d'Île-de-France ; passage à la numérotation à 7 chiffres pour toutes les 69 zones de Province,
  • Solution n°3 : passage à la numérotation à 8 chiffres pour toute la France, le territoire étant découpé en 5 grandes zones seulement, soit 1 zone pour l'Île-de-France et 4 zones pour la Province.

La solution n°3 est adoptée le 15 mars 1978, mais compte-tenu de la tâche à accomplir, la décision est prise de retarder de plusieurs années la division de la Province en 4 zones. Ainsi donc, à titre transitoire, la France irait assez rapidement vers une solution intermédiaire à 2 zones : 

  • La zone Île-de-France,
  • La zone Province.

Le but étant d'éviter la saturation en Île-de-France menacée d'asphyxie à moyen terme et soulager les zones tendues en Province (Nord de la France, Est, Agglomération lyonnaise, Marseille...)


En 1980, les chaînes de facturation sont adaptées à la future numérotation à 8 chiffres. 

Jusqu’en 1985, la France est alors découpée en 70 Zones Régionales de Numérotage.

  • - 66 ZRN avec un format de numéros régionaux à 6 chiffres (indicatif interurbain AB à 2 chiffres),
  • - 4 ZRN avec un format de numéros régionaux à 7 chiffres (indicatif interurbain A à 1 chiffre).

Alors qu'en 1975, le délai moyen de raccordement au réseau téléphonique était de 18 mois, il tombe à 15 jours seulement en 1980.

CartePlanNum19781985

Ci-dessus : représentation du plan de numérotage de 1955 réaménagé en urgence entre 1974 et 1980, en vigueur jusqu'en fin 1981.

  • Nous pouvons y lire les indicatifs interurbains A et AB.

(Source : Les Télécommunications Françaises, 1982, éd. Ministère des PTT)


En 1981, le 15 janvier 1981, le numéro de téléphone 14, jusque là affecté au Télégraphe depuis environ 1928 et mis en réserve le 5 novembre 1979, est réaffecté au réseau des Agences Commerciales des Télécommunications. (ACTEL)

  • Le déploiement total est réalisé le 1er octobre 1981.
  • Le 18 juin 1978, la décision de réutiliser le 14 pour les ACTEL est prise par M. le Directeur Général des Télécommunications - Gérard Théry.
  • Trois expérimentations concluantes avaient eu lieu à Mulhouse le 2 juin 1980, à Niort le 27 juillet 1980 et à Colmar le 18 août 1980.

Ci-contre : initiative locale vers 1981-82, au tout début du 14 - promouvant l'Agence Commerciale des Télécommunications - 

1980PanonceauAutocollantACTEL14

Le Service du Télégraphe est renommé Télégrammes Téléphonés et devient accessible par le 444.11.11 en zones à 7 chiffres et 44.11.11 ou en 34.11.11, ou en 00.11.11 en zones à 6 chiffres  à partir du 1er septembre 1979, puis, ultérieurement par le 36.55 (jusqu'à sa fermeture le 1er mai 2018).

Le 22 septembre 1981 est ouvert à l'expérimentation le service Libre Appel à vocation commerciale (Numéro Vert, appels gratuits.)

  • Les numéros commencent alors par l'AB = 05 ; il faut composer le 16.05 suivi des 6 derniers chiffres. 
  • Les équipements initiaux sont implantés à Reims, il s'agit provisoirement de Déviateurs d'Appels qui pointent vers l'autocommutateur CP400-CT4 REIMS (CH501 - HM00).
  • Le 26 mai 1983, toutes les régions de France basculent le trafic vers la structure définitive, sur autocommutateurs E12 spécialement dédiés à cet effet (le premier à acheminer les appels 05 étant CHENNEVIÈRES (RP71)).

En 1982, la circulaire du 14 mai 1982 (B.O 1982. 192T41 page 295) annonce la mise en service du nouveau plan de numérotage le 1er juillet 1985. Cette date sera ultérieurement repoussée au 25 octobre 1985.

À partir de la fin de l'année, 50.000 agents des télécommunications reçoivent une formation sur la Nouvelle Numérotation Téléphonique, 2ème phase à venir. Ces formations seront dispensées jusqu'à l' été 1985.


En 1983, le 15 juin est commercialisé le nouveau service "Numéro Vert - Appels Gratuits" commençant par le 16.05

  • Ce service est acheminé grâce au commutateur téléphonique spécialisé, de la famille E12, basé à Chennevières-sur-Marne C.A.S 05 (RP71), mis en service depuis le 30 mai 1983.
  • Du 15 juin 1983 au 25 octobre 1985 à 23H00, chaque Numéro Vert est accessible par le 16.05 suivi de 6 chiffres.
  • Le 27 janvier 1984, M. le Directeur Général des Télécommunications - Jacques Dondoux célèbre à Chennevières-sur-Marne le raccordement du 1.oooème  abonné au Numéro Vert.
  • Depuis le 12 novembre 1984, le service Numéro Vert devient international par l'ouverture France/USA dans les deux sens. L'installation du Numéro Vert International est basée à Reims, dans le Centre International de Transit Principal. Le Numéro Vert International est inauguré officiellement par M. le Directeur Général des Télécommunications - Jacques Dondoux à Reims le 20 décembre 1984.

1994.09InstalNumVertInternationalReims

Ci-dessus : installation du Numéro Vert International (structure de Déviateurs d'Appels), au Centre International de Reims.

Photographie FT - Septembre 1994 - Coll. C. R-V.  Don de Benoît Dejneka.

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  • Du 25 octobre 1985 à 23H00 au 18 octobre 1996 à 23H00, à partir d'Île-de-France, chaque Numéro Vert reste accessible par le 16.05 suivi de 6 chiffres.
  • Du 25 octobre 1985 à 23H00 au 18 octobre 1996 à 23H00, à partir de Province, chaque Numéro Vert est accessible par le 05 suivi de 6 chiffres.
  • Le 29 septembre 1988, le raccordement au 10.000ème Numéro Vert est effectif.
  • Depuis le 18 octobre 1996 à 23H00, chaque Numéro vert est accessible par le 0800 suivi de 6 chiffres.

En Janvier 1983, M. Denis Fraysse est nommé Délégué au Nouveau Plan de Numérotation par M. le Directeur Général des Télécommunications - Jacques Dondoux. M. Fraysse sera donc le "chef d'orchestre" du passage à 8 chiffres en France.

De Septembre à Décembre 1983 ont lieu les essais préliminaires sur quelques commutateurs téléphoniques tests pré-adaptés au Nouveau Plan de Numérotage à 8 chiffres à venir. 

Les essais ont lieu entre le Grand Centre Interurbain PENTACONTA de Metz (MZ02) et le PENTACONTA de Paris-Philippe-Auguste 1 PC1 (AD31), via le Grand Centre Interurbain PENTACONTA de Paris-Poncelet (RT41 & RT42).

  • Ces tests consistent à numéroter des séries d'appels corrects dans la nouvelle numérotation à venir et à détecter d'éventuelles fautes dans les enregistreurs, les traducteurs et l'acheminement. 
  • Puis les essais plus poussés consistent à numéroter des séries d'appels incorrects (numérotation incomplète, ancienne numérotation à 6 chiffres et 7 chiffres bientôt périmée)
  • Enfin des essais consistant à créer des incidents de numérotation (cas du raccrochage en cours de numérotation, ou mise en faux-appel suite à numérotation trop lente, etc...)

Les essais s'avèrent tous exempts de faute de principe dès Décembre 1983.


En 1984, pour être prêt le jour J, chaque commutateur téléphonique à autonomie d'acheminement, c'est à dire chaque commutateur d'abonnés, ou de transit, est éprouvé pour :

  • vérifier tous les enregistreurs électromécaniques au nombre de 133.000,
  • vérifier tous les traducteurs électromécaniques au nombre de 2.700,
  • tester la bonne reprogrammation des mémoires des Commutateurs Électroniques (logiciels de fonctionnement et tables de traduction),
  • détecter les anomalies de signalisation interautomatique,
  • tester toutes les routes,
  • rechercher les fautes éventuelles de conception et d'adaptation,
  • rechercher toutes les perturbations possibles et imaginables.
  • Dès Juillet 1984, le Centre National de Coordination - d'une superficie de 200 m², situé dans le Centre Paris-Murat, est opérationnel.

1985.06VueCentreMuratNNT2num1939N&B

Ci-dessus : le Centre National de Coordination NNT2 de Murat (CNC)

  • Au premier plan le bureau de M. le Délégué au Nouveau Plan de Numérotation - Denis Fraysse, au téléphone.

Photographie PTT - Juin 1985 - Coll. Orange-DANP.

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1985.08.01MuratCentreNNT2SansNum001

Ci-dessus : le Centre National de Coordination NNT2 de Murat (CNC).

  • À noter la présence sur les bureaux de classeurs intitulés : Nouvelle Numérotation Téléphonique - Guide de Mise en Service.
  • Nous reconnaissons au premier plan, M. l'Ingénieur en Chef - Claude Pérardel, Responsable de la Mission Nouveau Plan de Numérotation (n°2 du projet NPN).
  • Nous reconnaissons devant une imprimante, Mme Nicole Caujolle, une consœur qui a eu la chance de participer à cette opération.

Photographie PTT - 1er août 1985 - Coll. Orange-DANP.

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1985MuratCentreNNT2num1459

Ci-dessus : le Centre National de Coordination NNT2 de Murat (CNC).

  • À noter la présence sur les bureaux de classeurs intitulés : Nouvelle Numérotation Téléphonique - Guide de Mise en Service. 

Photographie PTT - 15 mai 1985 - Coll. Orange-DANP .

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  • Dès Septembre 1984, tous les jeudis, le CNC centralise, via le réseau Transpac, la totalité des résultats des tests provenant des 310 Centres Principaux d'Exploitation en seul point, où ils peuvent être ainsi disséqués.
  • Le Commutateur Électromécanique CP400-CUPIDON - Valognes (CA32), mis en service depuis le 16 décembre 1975, est le Commutateur d'abonnés pilote concernant le passage à la Numérotation à 8 chiffres.
    • C'est à Valognes que les procédures de changement de numérotation sont testées, expérimentées et mises au point pour les rendre applicables à l'ensemble du parc français de Commutateurs Électro-Mécaniques.
  • 1985.03ValognesCP400Num160
  • 1985.03ValognesCP400Num157
  • 1985.03ValognesCP400Num159

Ci-dessus : Tests en cours en 1984-85 sur le Commutateur CP400 Valognes (CA32). Premier Commutateur à servir de cobaye pour la Nouvelle Numérotation Téléphoniques à 8 chiffres à venir.

Photographies PTT - 28 janvier 1985 - Orange-DANP.

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  • Les essais préliminaires, uniquement prévus pour le parc de Commutateurs Électroniques, commencent courant 1984 et courent jusqu'à la fin Décembre 1984.
  • Les essais préalables sur les Commutateurs Électromécaniques et Électroniques commencent le 1er octobre 1984. Ils culminent à la mi-novembre 1984 et se poursuivent jusqu'au 31 mars 1985.

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  • Certaines sources donnent 860 systèmes électromécaniques et 810 systèmes électroniques ou semi-électroniques, soit 1670 Commutateurs concernés par la Nouvelle Numérotation Téléphonique,
  • D'autres donnent 806 systèmes électromécaniques purs, 53 systèmes électromécaniques "électronisés" (CPUCE) et 785 systèmes électroniques temporels ou semi-électroniques spatiaux, soit 1644 systèmes,
  • Ces décalages dépendent du moment où l'on prend la photographie du parc... 
  • La liste finale juste avant basculement, le 20 août 1985 donnera le chiffre de 1657 Commutateurs d'abonnés auquel il conviendra de se tenir, en y ajoutant les 85 Centres de Transit Téléphoniques Interurbains (Électromécaniques et Électroniques Temporels), ainsi que les 3.300 Centres de Secteur Socotel S1 électromécaniques crossbar des zones rurales.

Ces opérations préparatoires particulièrement fastidieuses donnent lieu à des mouvements sociaux dans l'Administration dont voici deux documents qui décrivent la situation :



En 1985, à la veille du nouveau plan de numérotation téléphonique devenu impérieux, la France est donc pourvue d’un plan de numérotage en vigueur depuis 1955 et ajusté dans l’urgence à plusieurs reprises depuis 1974.

La totalité des numéros nationaux d’abonnés comporte 8 chiffres, mais avec :

  • 4 Zones Régionales de Numérotage d’abonnés à 7 chiffres (Île-de-France, Oise, Moselle + Meurthe-et-Moselle, Agglomération Lyonnaise)  
  • 66 Zones Régionales de Numérotage enchevêtrées d’abonnés à 6 chiffres. 

1985CarteIndicatifsNNT1avantNNT2

Ci-dessus : représentation du plan de numérotage de 1955 réaménagé en urgence entre 1974 et 1982, en vigueur jusqu'en 1985 à la veille de la Nouvelle Numérotation Téléphonique à 8 chiffres. 

  • Nous pouvons y lire les indicatifs interurbains A et AB. 

(Source : Revue Messages des PTT - 1985)

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1985AideMemoireNNT2p001

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  • 1985RegletAbaqueNNT2p002
  • 1985RegletAbaqueNNT2p001

Ci-dessus : l'abaque PTT-Opus-Hintzy distribué en 1985 au grand public concernant : 

  • à gauche, recto : la manière de téléphoner avant/après le 25 octobre 1985,
  • à droite, verso : le devenir des numéros de téléphone après le 25 octobre 1985.

Coll. C. R-V

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1985NoticeFuturNumeroNNT001

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À partir du 12 mai 1985, une campagne publicitaire télévisée de grande ampleur, qui aura coûté la bagatelle de 60 millions de francs, animée par l’immense journaliste et regretté présentateur Léon Zitrone à la diction légendaire est diffusée sur toutes les (quatre) chaînes de télévision françaises avec pour slogan « La France se modernise ».

Léon Zitrone est alors accompagné de la "petite Caroline", alors élève de 6ème à Trappes (78). Caroline eut par la suite l'occasion de visiter, avec sa classe, son Central Téléphonique le 23 juin 1986, notamment son CP400-POISSY (Trappes B1 (WF31)), son MT25 (Trappes B2 (WF32)) et son répartiteur, pour découvrir l'envers du décor.

Nous ignorons ce qu'est devenue cette jeune fille d'alors.

  • 1985.05TournagePubNNT2num994
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Ci-dessus : clichés exceptionnels du tournage d'un des spots publicitaires dans les studios de Boulogne-Billancourt (10ème film : renvoi vers l'aide-mémoire) - avec M. Léon Zitrone et la petite Caroline assez casse-cou.

Photographies Orange-DANP - 12 avril 1985 - régénérées par nos soins.

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  • 1985.05TournagePubNNT2SansNum004

Ci-dessus : le grand Léon Zitrone que l'on croyait immortel, n'eût-il point mérité une place à l'Académie Française ?

Photographies X - Mai 1985 - Coll. Orange-DANP.

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1985JacquesDondouxNNT

Ci-dessus : mot adressé au personnel par le Directeur Général des Télécommunications - Jacques Dondoux en Février 1985, afin que tous les fonctionnaires, de l'Agent de base jusques aux Directeurs, soient imprégnés de la nouvelle numérotation, pour un service au public irréprochable.

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1985EmblemePublicitaireNNT2Ref008890

Ci-dessus : visuel Opus-Hintzy pour l'Administration des PTT - 1985 - Coll. C. R-V.

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  • 1985CartePostaleFrancaiseNNT2
  • 1985CartePostaleAllemandeNNT2
  • 1985CartePostaleAnglaiseNNT2
  • 1985CartePostaleEspagnoleNNT2

Les 4 Cartes Postales multilingues PTT de la Nouvelle Numérotation Téléphoniques à 8 chiffres -25 octobre 1985 - 22H00 en Temps Universel - en français, anglais, espagnol et allemand (Visuels Opus-Hintzy). Coll. C. R-V.

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  • Dès le 27 février 1985, est mis en service par l'Administration des PTT le Centre d'Information sur la Nouvelle Numérotation, accessible par téléphone au (16) 36.11 pour la Région Parisienne et (16) 36.12 pour la Province, délivrant des explications par messages préenregistrés. (Télex du 26 février 1985) - (Ces numéros, devenus le 25 octobre 1985 les 36.11 et 36.12 sont ensuite supprimés le 30 octobre 1986.)
  • À partir du 31 mars 1985, jusqu'au 1er janvier 1986, le Réseau Téléphonique est partiellement gelé. Cela signifie que les opérations de réaménagement du réseau doivent être fortement limitées au minimum strictement impératif. (les transferts d'indicatifs par tranches et les dénumérotages d'abonnés doivent être évités...)
  • Le 25 avril 1985 est rédigée la Lettre adressée au personnel par M. le Directeur des Télécommunications d'Île-de-France - Albert Delbouys, pour motiver les troupes.
  • Le 27 juin 1985 à 16H00, le Commutateur Téléphonique PENTACONTA de Paris-Cévennes (Cévennes 1 PC1 (AB71)) bascule, en toute confidentialité, dans la Nouvelle Numérotation à 8 chiffres avec 4 mois d'avance sur le reste du parc public. Il s'agit alors de tester localement, grandeur nature et en service réel, l'opération qui s'avérera un complet succès.
  • Le 30 juin 1985, tous les nouveaux câblages des Traducteurs des Commutateurs Électromécaniques de France sont réalisés. Ces Traducteurs seront basculés sur les nouveaux câblages le jour J et les anciens câblages déconnectés à ce même moment.
  • Le 30 juillet 1985, la Circulaire 204 Cab 8 est publiée au Bulletin Officiel PTT. La date du passage à la Nouvelle Numérotation à 8 chiffres est fixée au 25 octobre 1985 à 23H00 et en détermine les principes fondamentaux.
  • Le 20 août 1985, est publiée la liste des 1657 commutateurs téléphoniques d'abonnés de France Métropolitaine qui seront concernés par le passage à la nouvelle numérotation à 8 chiffres du 25 octobre 1985 à 23H00. Y sont listés les commutateurs électromécaniques CP400 et PENTACONTA, les semi-électroniques AXE et MÉTACONTA 11F , les électroniques temporels E10N4, E10N3, E10N1 avec les tous premiers MT25.
  • Le 27 septembre 1985, de 20H00 à 24H00, une grande répétition générale est organisée dans toute l’Administration. La totalité des routes de tous les Traducteurs du Réseau sont testé(e)s. La répétition permet notamment de contrôler l’exactitude des procédures prévues, de détecter les défauts et de compenser d’éventuels manques d’effectifs pour le jour J. 80 fautes mineures sont détectées et corrigées.
  • Entre le 27 septembre 1985 et le 24 octobre 1985, l'intégralité des 3.300 centres de secteur Socotel S1 (concentrateurs avec enregistreurs, mais sans traducteurs, rattachés à un unique commutateur d'acheminement) est basculée à la nouvelle numérotation à 8 chiffres. L'Opération est transparente pour les usagers.
  • Entre le 30 septembre 1985 et le 4 octobre 1985, l'intégralité des Commutateurs est placée sous observation de fonctionnement renforcée. Toutes les valeurs sont mesurées et les résultats sont remontés 2 fois par jour aux services compétents et dûment analysés. La densité du trafic et sa qualité sont suivis en permanence. Les tests de la totalité des routes et de taxation continuent et 25 fautes mineures sont détectées et corrigées.
  • Entre le 14 et le 31 octobre 1985, le Réseau Téléphonique est gelé. Ceci signifie que durant cet intervalle, aucune modification du réseau ne doit plus intervenir, à savoir : aucune nouvelle mise en service de commutateur ne peut être autorisée, aucune mise hors service de commutateur n’est admise ; aucune extension de commutateur n'est autorisée, aucune création, suppression ou transfert d’indicatif ne doit intervenir. Seuls peuvent continuer à être créés, transférés ou résiliés de nouveaux abonnés téléphoniques sur des ressources déjà existantes. 
    • Nota : en l'Île-de-France, le gel du Réseau Téléphonique démarre le 25 septembre 1985 au soir et s'étend jusqu'au 4 novembre 1985 inclus.
    • Les derniers Indicatifs d'Île-de-France à 3 chiffres BPQ=344 et 345 sont transférés le 25 septembre 1985, du Commutateur PENTACONTA Diderot 1 PC1 (AB91) vers le Commutateur MT25 Diderot 4 ET1 (AB94) - (Note du 5 septembre 1985).
    • Le dernier Commutateur téléphonique d'Île-de-France à être mis hors service avant la NNT2 est Diderot 1 PC1 (AB91) le 25 septembre 1985 - (Note du 5 septembre 1985).
    • Les premiers Indicatifs d'Île-de-France à 4 chiffres AB.PQ=40.70 et 40.75 sont créés le 5 novembre 1985, sur le Commutateur MT25 Beaujon 3 ET1 (AB33) - (Note du 10 octobre 1985).
    • Le premier Commutateur téléphonique d'Île-de-France à être mis en service après la NNT2 est Auteuil 3 ES2 (AB16) - MÉTACONTA 11F le 21 novembre 1985 - (Note du 29 octobre 1985).

1985.09.30ConfPresseMuratNntREF093900

Ci-dessus : conférence de presse sur la Nouvelle Numérotation Téléphonique 2ème Phase (NNT2), dans le Centre National de Coordination de Murat.

  • présidée (au centre - lunettes) par M. le Directeur de la Production - Jean-Claude Mailhan.
  • à gauche : M. le Délégué au Nouveau Plan de Numérotation - Denis Fraysse.

Photographie PTT - 30 septembre 1985 - Coll. Orange-DANP.

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  • 1985.10.25SoireeMuratNNT2num3377.10
  • 1985.10.25SoireeMuratNNT2num3377.X
  • 1985.10.25SoireeMuratNNT2num3378.7

Ci-dessus : Centre National de Coordination de Murat, en début de soirée le 25 octobre 1985. dernières discussions, derniers points informels avant le début des grosses opérations.

  • 1er cliché de gauche à droite : M. le Directeur Général des Télécommunications  - Jacques Dondoux ; M. le Ministre-délégué chargé des PTT - Louis Mexandeau ; M. le Délégué au Nouveau Plan de Numérotation - Denis Fraysse.

 Photographies PTT - 25 octobre 1985 - Coll. Orange-DANP.

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Ci-dessus : arrivée de M. le Directeur de la Production - Jean-Claude Mailhan dans le Centre National de Coordination de Murat (veston gris). Avec M. le Directeur Général des Télécommunications - Jacques Dondoux, ils "squattent" le bureau de Denis Fraysse. 

Photographie PTT - 25 octobre 1985 - Coll. Orange-DANP.

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Le 25 octobre 1985 à 23H00, tout se simplifie. Ce moment marque le passage à la numérotation à 8 chiffres dans l’hexagone. (autocollant PTT)

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Le 25 octobre 1985 à 23H00, tout se simplifie. Ce moment marque le passage à la numérotation à 8 chiffres dans l’hexagone. (autocollant PTT)

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Ci-dessus : l'Instant T du 25 octobre 1985 à 23H00. 

  • M. le Ministre-délégué chargé des PTT - Louis Mexandeau appuie symboliquement sur le bouton rouge, représentant le passage à la Nouvelle Numérotation à 8 chiffres.
  • Puis, le voici interviewé par M. François-Henri de Virieu dans le Centre National de Coordination de Murat, juste après le passage à 8 chiffres. Tout s'est bien passé.

Photographies PTT - 25 octobre 1985 - Coll. Orange-DANP.

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Ci-dessus : Léon Zitrone à 23H02, essaye de téléphoner à la petite Caroline (qui est au Ministère des PTT, 20 avenue de Ségur), mais il se trompe et tombe chez une dame âgée... Fou rire sur le plateau. Il réessaye et tombe enfin sur Caroline.

Photographies PTT - 25 octobre 1985 - Coll. Orange-DANP.

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Ci-dessus : Plateau TV-Direct au Centre National de Coordination de Murat, pendant la soirée du passage à 8 chiffres, le 25 octobre 1985 juste à 23H05, dans l'attente des premières informations sur la réussite du basculage dans le pays.

  • de gauche à droite : M. Léon Zitrone, M. le Directeur de la Production - Jean-Claude Mailhan, M. François-Henri de Virieu, M. le Ministre-délégué chargé des PTT - Louis Mexandeau et M. le Directeur Général des Télécommunications - Jacques Dondoux.

Photographie PTT - 25 octobre 1985 - Coll. Orange-DANP.

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Ci-dessus : apparition entre 23H08 et 23H10 des premiers résultats affichés sur les écrans de contrôle. Les premiers résultats sont favorables, tout le monde est soulagé.

  • de gauche à droite : M. le Directeur de la Production - Jean-claude Mailhan, M. François-Henri de Virieu, M. le Ministre-délégué chargé des PTT - Louis Mexandeau et M. le Directeur Général des Télécommunications - Jacques Dondoux.

Photographie PTT - 25 octobre 1985 - Coll. Orange-DANP.

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Ci-dessus : reportage télévisé FR3 en régions le soir du changement de numérotation 2ème phase - ici à Lyon, au centre téléphonique Lyon-Bachut dans les locaux techniques.

  • L'équipe FR3 Lyon tourne dans les locaux des autocommutateurs de Lyon-Bachut, accompagnée par M. le Directeur Régional des Télécommunications de la région de Lyon - Jean-François Arrivet.
  • Commutateur Pentaconta 2080 - Lyon-Bachut P (LY641/LY04) mis en service le 4 mars 1976 - Hors service entre 1990 et 1994.
  • Commutateur Métaconta 11F - Lyon-Bachut M (LY751/LY05) mis en service le 28 août 1980 - Hors Service le 10 avril 2000.
  • clichés 1 à 4 : dans les locaux du commutateur Pentaconta (salle de connexion).
  • clichés 5 et 6 : dans les locaux du commutateur Métaconta 11F (salle d'exploitation).
  • clichés 7 à 9 : dans les locaux du commutateur Métaconta 11F (salle de connexion).
  • cliché 10 : dans les locaux du commutateur Pentaconta (salle de connexion).
  • clichés 11 à 13 : dans les locaux du commutateur Métaconta 11F (salle de connexion).
  • clichés 14 et 15 : dans les locaux du commutateur Métaconta 11F (salle d'exploitation) après le passage à 8 chiffres.
  • cliché 16 : dans les locaux du commutateur Pentaconta (salle de connexion) après le passage à 8 chiffres.

Photographies PTT - 25 octobre 1985 - Coll. Orange DANP

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Du 25 octobre 1985 - 20H00 au 26 octobre 1985 - 04H00, 22.000 agents des PTT sont mobilisés de nuit durant 8 heures d'affilée pour ce basculage historique concernant 23 millions d’abonnés et qui s’effectue en même temps sur tout le territoire dans les 1657 commutateurs téléphoniques d'abonnés. (une source CNET donne 1742 commutateurs : il s'agit sans doute de l'ajout des Commutateurs de Transit et peut-être des commutateurs Vidéotex/Minitel)

Lorsqu'il s'agit de Commutateurs électromécaniques, des interventions manuelles dans les organes traducteurs sont directement nécessaires : 

  • À 22H00, une heure avant le basculage, la moitié des organes traducteurs est mise hors service et placée en Nouvelle Numérotation 1985, pendant que l'autre moitié des traducteurs continue de fonctionner en numérotation Plan 1955. 
  • À 23H00, à l'instant du basculage, les traducteurs au Plan 1955 encore en fonctionnement sont eux-aussi débranchés, puis immédiatement remplacés par la première moitié qui ont été positionnés en Nouvelle Numérotation 1985, l'heure précédente. 
  • De 23H00 à minuit, l'on place cette deuxième moitié des traducteurs en position de Nouvelle Numérotation 1985 avant de les reconnecter les uns après les autres électriquement au commutateur, pour que les Unités de Commande des commutateurs électromécaniques retrouvent rapidement 100% de leurs capacités de fonctionnement.

Lorsqu'il s'agit de Commutateurs électroniques numériques,  il faut basculer sur de nouveaux logiciels adaptés à la Nouvelle Numérotation Téléphonique :

  • Soit le top départ est donné par un technicien validant la commande directement au clavier en appuyant sur une touche de la console de dialogue du commutateur, 
  • Soit le top départ est donné par l'horloge interne du commutateur, au préalable programmée.

Nota : aucune perturbation ne peut survenir pour les communications déjà établies et en cours de conversation. Seules les nouvelles communications demandées à l'instant T du basculement peuvent être rejetées, la probabilité demeurant très faible.

Dès le basculement enclenché, les tests commencent :

  • Du 25 octobre 1985 - 23H00 à 23H50, la première série d'essais menée dans la première heure depuis le début du basculement dans la Nouvelle Numérotation Téléphonique ne laisse apparaître aucune anomalie.
  • Du 26 octobre 1985 - 0H00 au 27 octobre 1985, une seconde série d'essais laisse apparaître 207 anomalies mineures toutes corrigées dans les premières heures du 26 octobre 1985. Trois anomalies graves sont détectées et relevées (= résolues) immédiatement.
  • Entre le 26 octobre et le 3 novembre 1985, soit dès le lendemain du passage à la Nouvelle Numérotation Téléphonique, l'ensemble des commutateurs téléphoniques demeure placé sous étroite surveillance via des personnels de permanence et/ou d'astreinte en cas de surcharge des Unités de Commande. 

Ceci est la première fois dans le monde qu’un changement de numérotation se déroule simultanément à l’échelle entière d’un pays qui comporte alors 23 millions de lignes téléphoniques en service. L'ensemble des commutateurs téléphoniques du réseau est basculé à 23H50, soit en moins d'une heure, prouesse technique d'envergure lorsque l'on sait qu'ont été conservés un grand nombre de commutateurs électromécaniques crossbar.

Techniquement, la réussite se devait d'être au rendez-vous, car il faut savoir qu'il n'aurait pas été techniquement possible de revenir en arrière après le début de la mise en branle de l'opération...

L’opération baptisée d’abord « NPN » en Septembre 1984 pour Nouveau Plan de Numérotage est rapidement renommée « NNT2 » signifiant Nouvelle Numérotation Téléphonique - 2ème phase car cela était plus parlant pour l’oreille du grand public ainsi que pour les télécommunicants qui ne sont pas tous des techniciens de commutation.

L’opération, supervisée en direct depuis le Centre National de Coordination situé dans le centre téléphonique de Paris Murat par le Ministre-délégué chargé des PTT - Louis Mexandeau et par M. le DGT Jacques Dondoux, se déroule sans aucun accroc, ce qui fait l’admiration des télécommunicants des pays du monde entier.

  • Nota : le Centre Téléphonique Murat, étant rattaché au CPE Paris -Auteuil, est placé sous la responsabilité du Directeur d’Établissement Principal - M. Claude Davoine qui participe à cet événement mémorable.

Le 29 octobre 1985, M. le Ministre-délégué chargé des PTT - Louis Mexandeau déclare : « La nouvelle numérotation est une réussite technique incontestable confirmée. Réussite des hommes mais aussi des matériels français. Le service public a fait preuve de son efficacité industrielle, technique, commerciale et humaine. »

Les opérations préalables de préparation et d'adaptation des commutateurs téléphoniques électromécaniques et électroniques ont coûté 4,8 milliards de francs.

  • 300 millions de francs pour financer la mise à niveau logicielle des commutateurs électroniques de toute nature,
  • 1,5 milliard de francs pour financer l'adaptation des commutateurs électromécaniques crossbar les plus modernes,
  • 3 milliards de francs pour financer le remplacement anticipé des commutateurs électromécaniques crossbar les plus anciens du début des années 1960 ainsi que l'élimination des commutateurs de types rotatifs hors d'âge.

De fait, la France se retrouve divisée en seulement 2 zones téléphoniques distinctes, les anciens numéros régionaux à 6 (ou 7) chiffres intégrant alors leur indicatif AB (ou A) respectif. Cette nouvelle numérotation téléphonique permet de pouvoir attribuer au moins 50 millions de numéros téléphoniques ; elle est prévue pour durer une dizaine d'années.

Concernant la zone spécifique de Paris et 1ère couronne, les anciens numéros à 7 chiffres BPQ.MC.DU qui avaient comme indicatif de Zone Régionale de Numérotage (A) = (1) se sont vu changer le chiffre 1 pour le chiffre 4 pour devenir un numéro de téléphone au format 4B PQ MC DU. Les autres numéros d’Île-de-France ayant porté les indicatifs A (3) ou (6) ont simplement intégré leur indicatif respectif à leur ancien numéro régional. Désormais :

  • -de province à province, les abonnés composent les 8 chiffres AB PQ MC DU de leur correspondant, qu’ils soient voisins ou qu’ils habitent à l’autre bout de la France.
  • -de l’Île-de-France à l’Île-de-France, les abonnés composent les 8 chiffres AB PQ MC DU de leur correspondant.
  • -de l’Île-de-France à province, les abonnés composent le préfixe interurbain 16, attendent la tonalité spécifique du centre interurbain puis composent les 8 chiffres AB PQ MC DU de leur correspondant en province.
  • -de province à l’Île-de-France, les abonnées composent le préfixe interurbain 16, attendent la tonalité spécifique du centre interurbain, puis composent le (1) suivi des 8 chiffres AB PQ MC DU de leur correspondant en Île-de-France.

Le préfixe pour l’obtention des numéros internationaux, le 19, demeure inchangé. Les réseaux internationaux s’étant beaucoup automatisés à cette époque, l’international automatique est déjà devenu une réalité. L’abonné compose alors le 19, attend la tonalité spécifique du centre international, puis compose l’indicatif du pays suivi immédiatement du numéro de son correspondant à l’étranger. Ce changement de numérotation a mis fin au plan de numérotage régional « intermédiaire » à 6 chiffres de 1955 qui gaspillait les numéros téléphoniques attribuables en grande quantité. Ainsi en province comme en Île-de-France, désormais, chaque indicatif « départemental » (AB) peut être systématiquement combiné avec 90 PQ différents sans aucune contrainte.

La vie de ce plan était prévue jusqu’en 2015, mais entre temps, la demande téléphonique avait de nouveau explosé.

Nota : Jusqu'à l'avènement de ce nouveau plan de numérotage, les groupes de chiffres des numéros téléphoniques étaient séparés dans les annuaires des abonnés au téléphone par un point, tandis que depuis le passage à la nouvelle numérotation NNT2, ils sont désormais séparés par un espace.

(AB) PQ.MC.DU devient AB PQ MC DU, et (A) BPQ.MC.DU devient AB PQ MC DU

CartePlanNumerotation19851996

Ci-dessus : plan de numérotage à 2 Zones Régionales de Numérotation, à 8 chiffres chacune, et qui ne se chevauchent pas. En vigueur entre 1985 et 1996. La simplification est évidente.

(Source : Les Télécommunications Françaises, 1982, éd. Ministère des PTT)

Situation du Téléphone Français après le 25 octobre 1985 :

P54

Ci-dessus : explications sur le plan de numérotage NNT2 adopté le 25 octobre 1985 en France. (Il s'agit présentement du carton d'explication en vigueur alors dans les cabines téléphoniques publiques du réseau français) (Collection C. R-V)

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Ci-contre : pour ceux qui souhaitent plus de précisions sur la Nouvelle Numérotation à 8 Chiffres, je conseille vivement la lecture du livre Numéro s'il vous plaît écrit par Claude Pérardel en Octobre 1985, spécialiste de la numérotation et Directeur Régional des Télécommunications en retraite et N°2 de la Mission NPN en 1985.

Rédaction précise, grande technicité ; ni bla-bla ni langue de bois.

Disponible auprès de

Association LORHISTEL, 22 rue de la Sapinière, 54520 Laxou.

1985.10LivreNumeroSIlVousPlait

1986.07.10MedPttDenisFraysseNNT2ref086599

Ci-dessus : M. le Secrétaire d'État chargé des Postes et Télécommunications - Gérard Longuet remet la Médaille d'Honneur des P et T (probablement Or) à M. le Délégué au Nouveau Plan de Numérotation  - Denis Fraysse, suite au bon déroulement de l'opération.

  • note : M. Denis Fraysse est déjà Chevalier de l'ordre de la Légion d'Honneur par décret du 19 avril 1984. Aussi, l'attribution ultérieure de la Médaille d'Honneur des P et T puisse paraître surprenante.

Photographie PTT - 10 juillet 1986 - Coll. Orange DANP.

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Histoire des Télécommunications Françaises © Claude Rizzo-Vignaud, 27 mai 2023.