XXIV – Étude et évolution du plan de numérotage téléphonique en France (1/4)

(de l'absence de numéros jusqu'à l'étude du 1er Plan de Numérotage)

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Nous nous proposons de réaliser l'étude la plus poussée des différents plans de numérotage successifs qui aient (eu) cours en France depuis le début du téléphone ouvert au public.

Sans notions sur le plan de numérotation, il est impossible de comprendre ce qu’est le réseau du téléphone automatique. La numérotation téléphonique incarne au moins autant le Réseau Téléphonique Commuté que l’ensemble des commutateurs qui le composent, en permettant le routage des communications téléphoniques jusqu’à destination. Un plan de numérotage doit être vu comme une programmation logicielle à l’échelle d’un pays entier. Un plan vit, un plan évolue, un plan s’adapte aux réalités du territoire et des habitants qui y vivent.

P18.CadranTelephoniqueModele1927

(Photographie : C. R-V - Cadran : Coll. C. R-V)


Dès 1879, au début du Téléphone à Paris, chaque abonné est désigné uniquement par son Nom et Prénom, suivi de sa profession et de son adresse.

  • La situation, tout à fait gérable les premières années par la Société Générale des Téléphones, avec un nombre restreint d'abonnés au téléphone, va irrémédiablement se dégrader, notamment à Paris.
  • L'Administration des Postes et Télégraphes, reprenant l'exploitation complète de tout le téléphone français le 1er septembre 1889, va laisser perdurer cet état des choses jusqu'à ce qu'une nouvelle solution soit trouvée.

En 1896, au 1er janvier, l'appel nominatif des abonnés disparaît à Paris (pour les autres villes et régions de France, pas d'information retrouvée).  Les journaux en parlent indirectement à partir du 24 juin 1896, traitant du sujet d'une prochaine réforme des annuaires téléphoniques pour 1897, les abonnés s'étant plaints de leur médiocre organisation.

Les abonnés parisiens sont désormais dotés uniquement d'un numéro à 5 chiffres rattachés chacun à un Bureau, selon le format de 3 chiffres désignant la Série, suivis d'un tiret, suivi de 2 chiffres ; soit par exemple des numéros se présentant de la sorte : 100-00.

  • En réalité, avant le 1er janvier 1896, les abonnés sont déjà de-facto numérotés de cette manière (depuis au moins Septembre 1894), de par leur position matérielle dans chaque Centre Téléphonique, sur chaque Meuble Téléphonique.
  • Mais à partir d'Octobre 1909, certains des abonnés parisiens sont désormais dotés d'un numéro d'appel à 6 chiffres (conséquence de l'accroissement du nombre d'abonnés), tandis que les abonnés plus anciens conservent leur numéro d'appel à 5 chiffres, ce qui a eu pour effet d'entraîner "certains inconvénients d'ordre divers" jadis dénoncés par l'Administration.
  • L'Administration des Postes et Télégraphes se met donc à étudier une nouvelle solution pour résoudre ces problèmes apparus à Paris en Octobre 1909. La solution sera appliquée en 1912.

En 1912, alors que le téléphone est uniquement manuel en France, la circulaire n°53 datée du 27 septembre 1912 crée dans le réseau de Paris, avec effet au 1er octobre 1912, les fameux indicatifs littéraux. 

La Circulaire n°35 du 28 octobre 1912 reprend la circulaire de la note précédente. C'est celle-ci qui sera publiée au Bulletin Officiel des P & T.

Pour remédier aux problèmes d'organisation naissants, le système est donc refondu en 1912 en créant dans Paris et sa banlieue les indicatifs littéraux abrégés en 3 caractères, suivis d'un numéro à 4 chiffres. 

Les 9 premiers Bureaux de Paris créés par l'Administration des P & T sont ainsi rebaptisés des noms suivants en 1912 :

  • 1er bureau : Gutenberg (ex-Série 100) - 24 septembre 1893, (46 bis, rue du Louvre).
  • 2ème bureau : Central (ex-Série 200) - 1er octobre 1896 (attesté en Février 1897) (dans les murs de Gutenberg).
  • 3ème bureau : Louvre (ex-Série 300) - Mai 1906 (dans les murs de Gutenberg).
    • ex-Série 300 portée par autre multiple de Gutenberg depuis Février 1902.
    • Gutenberg communément dénommé Hôtel des Téléphones.
    • Ce multiple portant la Série 300 est déclaré inopérant pour vice de fabrication ou de conception...
    • Le Multiple est reconstruit puis mis en service le 20 août 1908, portant cette fois-ci, la Série 100.
    • Mais Gutenberg est détruit par incendie ayant démarré suite à problèmes de surchauffe de câbles le 20 septembre 1908 (séries 100, 200 et 300 sont alors rendues hors service : 18.000 abonnés, ainsi que le meuble interurbain de Paris sont détruits). 
    • Reconstruction provisoire en baraquements de bois (Gutenberg-Barraque) débute dès le 23 septembre 1908. Gutenberg-Barraque est livrée vide à l'Administration le 13 octobre 1908. L'installation de deux multiples téléphoniques de remplacement débute le jour même. Remise en service le 26 novembre 1908 pour la Série 200. Remise en service le 1er décembre 1908 pour les séries 100 et 300, soit environ 3 semaines avant la date prévisionnelle du 25 décembre 1908 pour la totalité des abonnés.
    • Entièrement reconstruit "en dur" et remis en service le 20 septembre 1912.
  • 4ème bureau : Nord (ex-Série 400) - Février 1897 (22, rue Chaudron).
  • 5ème bureau : Wagram (ex-Série 500) - Décembre 1895 (29, rue Desrenaudes).
    • Premier bureau dont la totalité des organes est construit par la société Aboilard avec du matériel fabriqué en France (et non plus importé des USA).
  • 6ème bureau : Passy (ex-Série 600) - 1er mai 1908 (29, rue des Sablons).
    • série Passy portée ancien central Passy de la SGT à partir de Mars 1897 (voire de 1896).
  • 7ème bureau : Saxe (ex-Série 700) - Janvier 1898 (55, avenue de Saxe).
    • Devient Ségur le 27 mars 1922 (confusion auditive entre Passy et Saxe).
  • 8ème bureau : Gobelins (ex-Série 800) - Juillet 1898 (40, boulevard de Port-Royal).
  • 9ème bureau : Roquette (ex-Série 900) - 15 juillet 1896 (144, rue de la Roquette).
  • Xème bureau : Archives (ex-Série 1000) - Octobre 1909 (Rue d'Argout, à proximité de Gutenberg. Il s'agit de locaux utilisés provisoirement suite à l'incendie du Central Gutenberg...).

Progressivement, Paris comptera une multitude de Bureaux manuels urbains jusqu'en 1927 par création de bureaux supplémentaires portant de nouvelles séries de numéros de téléphone à la veille du début de la transformation en Automatique Urbain :

  • Anjou - Août 1927 (11, rue d'Anjou).
  • Archives - 2 février 1913 (61, rue des Archives) qui est aussi le nouveau bureau Interurbain.
    • Série Archives ouverte en Octobre 1909, portée provisoirement par autre commutateur manuel à côté de Gutenberg.
  • Auteuil - Août 1914 (21, rue Jasmin).
    • Ultime Centre Téléphonique Manuel parisien mis en service avant la 1ère guerre mondiale.
  • Bergère - Mai 1913 (2, rue Bergère - 57, rue du Fbg Poissonnière).
    • Série Bergère ouverte le 1er octobre 1912, portée provisoirement par le commutateur manuel Gutenberg.
    • Série Bergère fusionnée sur Provence le 17 décembre 1926 (série Provence ouverte depuis Février 1926).
  • Botzaris - Janvier 1927 (22, rue Chaudron).
  • Carnot - 4 juin 1926 (10, rue de Madrid).
  • Combat - Novembre 1922 (22, rue Chaudron).
  • Danton - 1er août 1926 (37, rue du Cherche-Midi).
  • Douane - Septembre 1926 (22, rue Chaudron).
  • Diderot - 19 février 1922 (187, avenue Daumesnil).
    • Série Diderot étant ouverte en Janvier 1921, portée par le commutateur manuel Roquette.
  • Élysées - 20 février 1918 (106, rue de la Boëtie).
    • Série Élysées ouverte dans les murs de Gutenberg et de Wagram le 8 septembre 1913 sur deux multiples manuels provisoires.
    • Élysées est l'unique Centre Téléphonique Manuel parisien mis en service durant la 1ère guerre mondiale.
  • Fleurus - 27 juillet 1924 (37, rue du Cherche-Midi), avec distributeur automatique d'appels aux opératrices.
    • Série Fleurus ouverte initialement en Février 1914 dans les murs de Saxe-Ségur.
    • Devient Littré en Février 1927, avant le début de la mise de Paris en Automatique en 1928 (Nécessité technique afin d'éviter la confusion avec Élysées par les Enregistreurs automatiques, quand on comptait créer à Paris une numérotation à 6 caractères au lieu des 7 finalement adoptés).
  • Galvani - Juin 1921 (29, rue Desrenaudes).
  • Invalides - Mars 1925 (55, avenue de Saxe).
  • Kléber - 1er octobre 1926 (29, rue des Sablons).
  • Laborde - 28 janvier 1925 (10, rue de Madrid).
    • Série Laborde ouverte en Janvier 1923, portée par autre commutateur manuel.
  • Marcadet - 16 mai 1913 (266, rue Marcadet) 
    • XIème bureau initialement prévu pour 1912 sous la Série 2000.
  • Ménilmontant - Avril 1926 (26, rue Sorbier) (+ gros transferts le 2 juillet 1926).
  • Opéra - 6 mars 1927 (46 bis, rue du Louvre).
  • Provence - Février 1926 (2, rue Bergère - 57, rue du Fbg Poissonnière).
  • Richelieu - Mars 1925 (46 bis, rue du Louvre).
  • Turbigo - Octobre 1926 (61, rue des Archives).
  • Trudaine - 2 juillet 1921 (18, rue de Navarin).
    • Série Trudaine ouverte le 1er octobre 1912, portée provisoirement par le commutateur manuel Gutenberg.
    • Série Trudaine transférée en Février 1913 dans les murs de Bergère.
  • Vaugirard - 1er décembre 1924 (55, avenue de Saxe).
  • Bureau Régional Inter-Poissonnière 8 octobre 1927 (2, rue Bergère - 57, rue du Fbg Poissonnière).
    • Bureau Régional chargé d'établir par voie manuelle les communications entre Paris et certains bureaux de banlieue (en moyenne distance), pour soulager le Bureau Interurbain afin que l'Interurbain se consacre aux liaisons grande distance (cessation d'activité le 14 décembre 1974).
  • Bureau Interurbain Bonne-Nouvelle 7 novembre 1959 (18/20, boulevard Bonne-Nouvelle)
    •  second centre interurbain manuel (après Archives) ouvert dans Paris intra-muros et ultime centre manuel ouvert dans Paris.

Ce système de dénomination des Séries de Numéros de Téléphones demeurera en vigueur 51 ans jour pour jour jusques au 1er octobre 1963 dans le département de la Seine.

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1913.03.30CentralInterurbainArchivesMEU35977

Ci-dessus : nouveau Central Interurbain de Paris-Archives (au 4ème étage) mis en service le 2 février 1913.

Photographie Meurisse - 30 mars 1913 - Coll. Archives Nationales de France.

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1913.03.30CentralInterurbainArchivesMEU35979

Ci-dessus : nouveau Central Interurbain de Paris-Archives (au 5ème étage) mis en service le 2 février 1913.

Photographie Meurisse - 30 mars 1913 - Coll. Archives Nationales de France.

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1913.03.30CentralInterurbainArchivesMEU35974

Ci-dessus : nouveau Central Interurbain de Paris-Archives (salle des annotatrices) mis en service le 2 février 1913.

Photographie Meurisse - 30 mars 1913 - Coll. Archives Nationales de France.

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1913.03.30CentralInterurbainArchivesMEU35973

Ci-dessus : nouveau Central Interurbain Manuel de Paris-Archives (tableau des destinations) mis en service le 2 février 1913.

Photographie Meurisse - 30 mars 1913 - Coll. Archives Nationales de France.

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1972.04.13PiaSalleJaponRef003389Num1792

Ci-dessus : Opératrices à Paris International Archives (PIA), quelques années plus tard, dans la Salle dite "du Japon".

  • L'on reconnaît du premier coup d’œil l'expertise et la maîtrise totale des opérations en cours par Mme la Surveillante Générale (debout). Une vue sur la France et son excellence réelle de jadis.

Photographie PTT - 13 avril 1972 - Coll. Orange DANP

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1959CIMBonneNouvelleRef118441

Ci-dessus : nouveau Central Interurbain Manuel de Paris Bonne-Nouvelle mis en service le 7 mars 1959 - hors service le 9 septembre 1988.

  • Cliché totalement rougi, les vraies couleurs ayant été récupérées par mes soins de haute lutte.

Photographie PTT - 1959 - Coll. Orange DANP.

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En 1914, à partir du 1er janvier, est ouvert en France le service des abonnés absents, par décret du 3 octobre 1913.

  • En effet, les répondeurs téléphoniques ne sont pas encore inventés. Aussi, lorsqu'un abonné s'absente de chez lui pour une longue durée (congés d'affaires, vacances, cures, voyages), tous ses correspondants aboutissent sur la table d'une opératrice spécialisée qui va noter par écrit le message de l'appelant et qui le fera suivre à l'abonné demandé dès son retour.
  • Le service, lié intrinsèquement à la Commutation Manuelle, périclite continuellement depuis 1972 et l'accroissement de l'automatisation du Téléphone. À partir de Juin 1977, l'Administration n'accepte plus de nouvelle souscription au service. Le service est définitivement fermé le 1er janvier 1978. Commencera alors l'ère des Répondeurs-Enregistreurs téléphoniques.

En 1928, nécessité absolue de procéder à la normalisation de l'impression des Annuaires Officiels des Abonnés aux Réseaux Téléphoniques des Départements en vue des débuts de l'Automatisation.

En effet, le rôle du Chiffre Zéro, inexistant dans la Téléphonie Manuelle, devient capital dans la Téléphonie Automatique :

  • - Dans la Téléphonie Manuelle, nous sommes dans un Plan de numérotage Ouvert, où l'intelligence de l'Opératrice assure la sélection et le routage de l'appel, et que de ce fait, l'abonné ayant le numéro de téléphone n° 8 dans une quelconque ville sera égal à 08, à 0.08 ou à 00.08, par exemple... Donc, la terminologie employée à l'écrit comme à l'oral sera le "8" de telle ville.
  • - Dans la Téléphonie Automatique, nous sommes dans un Plan de numérotage Fermé, où ce sont des systèmes séquentiels astucieux certes, mais dépourvus de toute intelligence, qui assurent la sélection et le routage de l'appel : le format des numéros doit à ce moment-là être normalisé de manière stricte.

Ainsi, si un abonné ayant le numéro 9 dans un réseau téléphonique automatique à 5 chiffres doit être joint, celui-ci devra être numéroté au cadran d'appel par l'appelant d'un même réseau en composant le 0.00.09. Tout simplement parce que si seul le chiffre 9 était composé au cadran d'appel, le commutateur automatique attendrait en vain les 4 autres chiffres... Et l'appel n'aboutirait jamais.

D'où l'édition de la circulaire de l'Exploitation Téléphonique n° 2430 du 18 octobre 1928 visant à normaliser l'impression dans les Annuaires Officiels des Abonnés aux Réseaux Téléphoniques des Départements (imprimés par l'Imprimerie Nationale) où jusqu'alors est appliquée la coutume de ne pas faire figurer les chiffres zéro devant les numéros de téléphone.


1928.10.18Circ2430ETpFormatNumeros

Ci-dessus, la circulaire de l'Exploitation Téléphonique n° 2430 du 18 octobre 1928 expose déjà les grands principes retenus pour le téléphone automatique (tout en cohabitant avec le téléphone manuel).

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Par exemple, en Juin 1926 dans l'Annuaire Officiel des Bouches-du-Rhône, les zéros devant les numéros "courts" n'apparaissent pas dans le réseau de Marseille, alors que Marseille-ville est pourtant équipée en système ROTARY 7A Semi-Automatique depuis le 19 avril 1919 (Marseille-Colbert I) et qui est appelé à être automatisé le 1er janvier 1928 et que de plus, Marseille-Dragon en système ROTARY 7A1 automatique est également mis en service le 6 mai 1928...

Autant, en Semi-Automatique, la situation est encore tolérable, étant donnée que la numérotation des abonnés demandés est assurée par des Opératrices professionnelles des PTT, autant en Automatique pur, "l'oubli du Zéro" au cadran est impossible.

1926.06ExtraitAnnuaireBdR


Extrait de l'Annuaire Officiel des Abonnés aux Réseaux Téléphoniques des Bouches-du-Rhône

  • Exemple de la situation à Marseille-ville en Juin 1926, avant la normalisation des annuaires de 1928...
  • Alors que Marseille-Colbert I ROTARY 7A possède une capacité de 10.000 abonnés en 1926, les 1.000 premiers numéros d'abonnés branchés sur Colbert ne sont pourtant jamais précédés du chiffre zéro...
  • Situation tolérable en Manuel ou en Semi-Automatique, impossible en Automatique pur sous peine d'entraîner des faux numéros, incomplets etc...

(Collection Claude Rizzo-Vignaud)


En 1932, depuis le 1er novembre, est mis en service partout en France le Service du Réveil par téléphone (première expérimentation en France, à Marseille dès Mars 1929)

  • - Le Service du Réveil est initialement accessible par le numéro de téléphone 12 dans les réseaux automatiques, 
  • - Dès Janvier 1936, un dispositif de Réveil Automatique par Téléphone est mis en service dans le Secteur Auteuil de Paris. Le service étant victime de son succès, la nécessité est d'automatiser le dispositif de réveil dans les secteurs les plus demandeurs. Couplé avec l'horloge parlante, le système fait sonner jusqu'au décrochage de l'abonné (durée de la sonnerie limitée à 7 minutes et 30 secondes).
  • - Le numéro d'accès à ce service devient le 13 à partir du 18 juin 1939 : en effet, il fallait appeler le service des Réclamations au 13 pour obtenir une opératrice, qui remplissait une fiche avec le jour et l'heure souhaités par l'abonné pour être rappelé par une opératrice... 
  • - À partir d'Avril 1971 le service du Réveil à Paris et de la 1ère couronne devient accessible par le 10.13. (cet accès est possible jusqu'en Juillet 1976)
  • - Le 13 a été utilisé pour le Service du Réveil manuel jusques en Mars 1973.
  • - En Mars 1973, le Service du Réveil manuel est dissocié du service des Réclamations et devient accessible par le 463.71.11 (en IDF) 
  • - Le 24 janvier 1979, le Service du Réveil devient automatique à Paris pour certains centres téléphoniques. Il est alors accessible en automatique par le 463.71.71.
  • - Puis, à partir du 17 mars 1983, le Service du Réveil devient accessible par le 688.11.11 (en IDF). En province le Service du Réveil est accessible par le 10.
  • - À partir du 25 octobre 1985, le Service du Réveil devient accessible par le 36.88 sur tout le territoire.
  • - Le 16 septembre 1986 à 8H00 du matin, le Service du Réveil devient entièrement et exclusivement automatique pour les commutateurs modernes (Electroniques sauf E10N3 et Semi-Electroniques). Le 36.88 est supprimé pour ces commutateurs. Fini l'opératrice à qui l'on indiquait l'heure à laquelle nous devions être rappelé...
  • Concernant les commutateurs Crossbar et E10N3, le 36.88 est maintenu jusqu'au 30 décembre 1994. De plus, le numéro d'accès au Service du Réveil pour les Commutateurs Crossbar lorsque l'on veut annuler ou modifier le réveil devient le 72.00.35.47 à partir d'Août 1991. 
  • - Le 30 novembre 1999, le 36.88 est définitivement supprimé, dans les tous les autocommutateurs où il avait dû encore subsister.
  • - Connu actuellement comme le service Mémo Appel, accessible désormais par le *55*, via son téléphone à  Clavier FV, où l'on aboutit sur une machine automatique que l'abonné doit programmer lui-même...

En 1933, l'Horloge Parlante automatique est mise en service le 14 février 1933 dans le réseau téléphonique automatique parisien.

Inventée par M. le Directeur de l'Observatoire de Paris - Ernest Esclangon en 1931, il fait fabriquer son invention par la société horlogère Brillié. Elle est présentée en démonstration à l'Académie des Sciences le 14 mars 1932, puis elle est installée dans les sous-sol de l'Observatoire de Paris où elle fonctionne parfaitement en interne depuis le mois d'Octobre 1932 pour en éprouver la fiabilité.

L'Administration des PTT, contactée par M. Esclangon se montre très intéressée par l'Horloge Parlante et en réalise l'adaptation au Réseau Téléphonique Commuté public.

l'Horloge Parlante automatique est mise en service en France dans le Réseau Téléphonique le 14 février 1933 à 9H00, à partir de l'Observatoire Astronomique de Paris. (Première horloge parlante mise en service dans le monde.)

  • Le service est diffusé initialement par le Centre Téléphonique de Danton. À la création du service en automatique, 20 équipements pointant que le Commutateur ROTARY 7A1 Odéon peuvent délivrer simultanément l'heure à 20 abonnés, poussé à 30 équipements quelques semaines plus tard.
  • Ce service se substitue au Service de l'Heure ouvert en Février 1929, obtenu en manuel via l'opératrice de son bureau manuel de rattachement qui lit l'heure sur le cartel du Bureau.
  • Le numéro d'appel initial à ce service est ODEon 84.00 pour le réseau de Paris et la Région Parisienne,
  • La voix enregistrée sur les films à lecture optique est celle du doyen des pensionnaires de la Comédie Française à la diction impeccable Georges Dorival - décédé en 1939, et reste en usage jusqu'en 1964 et le remplacement des machines d'origine par de plus modernes. C'est aussi G. Dorival qui enregistre les premiers messages parlés d'erreurs de numérotation, ou de changement de numéros d'abonnés diffusés par les premiers Commutateurs Automatiques en service.
  • Dès 1934, le nombre d'équipements pointant simultanément vers l'Horloge Parlante passe à 100, en raison du succès considérable de ce nouveau service auprès des usagers du téléphone automatique parisien.
  • Le 27 avril 1935, l'Horloge Parlante automatique est mise en service à Marseille accessible par le numéro à 5 caractères Colbert 89.80.
  • Le 27 avril 1935, l'Horloge Parlante automatique est mise en service à Lyon accessible par le numéro à 3 caractères Franklin 84.
  • Le 22 décembre 1937, l'Horloge Parlante automatique est mise en service à Bordeaux accessible par le numéro à 5 chiffres 984.00.
  • De Juin à la mi-Octobre 1940, l'Horloge Parlante de Paris n'est plus accessible par téléphone. Cause technique ou ordre politique suite à la débâcle de Juin 1940 ?
  • Puis, au fur et à mesure de sa généralisation en province, le service de l'Horloge Parlante devient accessible en automatique par des numéros d'appel se terminant toujours par 84.00. (##.84.00 en zone 6 chiffres ou ###.84.00 en zone 7 chiffres)
    • Exemple : l'Horloge Parlante de Clermont-Ferrand ouvre en 28 mars 1954, accessible par le 84.00. Le Préfixe Quantitatif à 2 chiffres sera ajouté ultérieurement.
  • Courant Mars 1973, concernant l'Île-de-France, le service de l'Horloge Parlante devient désormais accessible par le numéro INF.84.00 (= 463.84.00), car les 160 circuits de Danton affectés à la diffusion de l'heure aux appelants du service ne pouvaient plus honorer convenablement la demande. (système mécanique rotatif saturé). Désormais la diffusion de l'heure officielle se retrouve répartie sur 5 centres téléphoniques parisiens.
  • Le 16 décembre 1982, le numéro d'appel, concernant l'Île-de-France devient 699.84.00 (Note du 3 décembre 1982). Il fonctionne en doublon avec le numéro INF.84.00 (= 463.84.00) jusqu'au 8 novembre 1983 date de sa suppression (Télex des 18 et 24 octobre 1983).
  • Actuellement, depuis le 25 octobre 1985 à 23H00, le numéro d'accès à ce service est le 36.99.
  • Depuis le 18 septembre 1991, l'Horloge Parlante est entièrement électronique (numérique).

1933HorlogeParlanteFrance

Ci-dessus : la première Horloge Parlante du monde, mise en service à Paris à l'Observatoire, le 14 février 1933. Photographie X - Coll. C. R-V.

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  • Après modernisations intervenues à partir de 1965 (à détailler ultérieurement), la dernière version de l'Horloge Parlante Française est mise en service le 18 septembre 1991, inaugurée le même jour par M. le Ministre des Postes et Télécommunications - Jean-Marie Rausch.
  • Le nouveau système, conçu par le CNET, est en réalité quadripliqué par mesure de sécurité. Quatre Horloges identiques fonctionnent en permanence et se comparent entre-elles. Chaque Horloge a un prénom : Véronique (en haut à gauche), Rosine (au centre gauche), Félicie (en bas à gauche) et Désirée (à droite) ! (cela, personne ne le savait sauf les Ingénieurs de l'Observatoire. Et c'est en demandant à voir le postérieur des horloges que leur état civil "prénomique" fut découvert par mes soins ! Car il faut toujours regarder derrière les machines !)
  • Ces 4 horloges puisent toutes leur référence temporelle sur d'autres équipements de l'Observatoire de Paris encore plus précis, au milliardième de seconde, et délivrent via le Centre Téléphonique Danton l'heure au téléphone, accessible par le 3699, qui est distribuée dans les différentes zones téléphoniques au moyen de 13 autocommutateurs de transit téléphonique MT20. l'heure au téléphone via le 3699.
  • L'arrêt de l'Horloge Parlante ayant été décidé initialement pour le 31 décembre 2020, celui-ci bénéficie d'un sursis à exécution jusqu'au 30 juin 2022, à la demande exprès de la Direction Marketing, date effective de l'arrêt définitif. En effet, avec la diminution du nombre d'autocommutateurs MT20 encore en service ayant atteint un âge canonique, il devenait bientôt impossible de maintenir le maillage suffisant pour la transmission de l'Horloge Parlante sur tout le territoire national (à la veille de l'arrêt du service, ils n'étaient déjà plus que 10 autocommutateurs MT20). Et avec la décroissance drastique du trafic, il se serait avéré trop coûteux et non rentable de créer une nouvelle architecture de transmissions et de démultiplication de l'Horloge Parlante sur le territoire national. Ainsi prend fin une belle idée après 89 années d'existence.

Ci-dessus : Horloge Parlante France-Télécom / Orange, conçue par le CNET.

  • Horloge Parlante d'ultime génération en service du 18 septembre 1991 au 1er juillet 2022.
  • Pour entendre le bruit des installations avant leur mise à l'arrêt.

Video C. R-V. - 7 juin 2022 - Coll. C. R-V.

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Ci-dessus : Horloge Parlante France-Télécom / Orange, conçue par le CNET.

  • Horloge Parlante d'ultime génération en service du 18 septembre 1991 au 1er juillet 2022.
  • Clichés 1, 2, 3, 4, 9, 10 et 11 : vues d'ensemble des 4 Horloges Parlantes.
  • Cliché 5 : détail du panneau mélangeur et de commande des 4 horloges.
  • Cliché 6 : M. l'Ingénieur de l'Observatoire - Michel Abgrall effectue une vérification de dérive temporelle.
  • Clichés 7 et 12 : arrière des Horloges Parlantes, présenté par M. l'Ingénieur de l'Observatoire.
  • Cliché 8 : sortie des Jonctions des Liaisons Spécialisées numériques (LS), avec leur boîtier test agréé PTT, qui pointent vers le Centre Téléphonique Danton.

Photographies C. R-V. - 7 juin 2022 - Coll. C. R-V/Orange DANP

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  • P.C.V : par une note du 28 mars 1933 (BO PTT 1933 n°11 page 200), le service du P.C.V international est mis en service, à titre d'essai, en France. Ce service sera dissous le 1er août 2014 par Orange France.

En 1934, dans le but de soulager les opératrices du "Régional manuel" de Paris, des essais d'automatisation complète des communications régionales de toute la Région Parisienne  sont tentés par la société Le Matériel Téléphonique (LMT), avec la bénédiction de l'Administration des PTT.

  • Ainsi, une maquette fonctionnelle permettant à des séries d'abonnés tests disposés dans toute la région est-elle créée et mise en service à cette même période dans Paris par la LMT.
  • Quoique fonctionnelle, la solution proposée par la LMT n'est pas malheureusement pas retenue par l'Administration des PTT, en raison, notamment, de la réduction drastique des crédits affectés au développement du téléphone qui fondent à partir de cette même année comme neige au soleil, en raison des conséquences de la crise économique, financière et bancaire mondiale importée des USA qui finit par plonger l'Europe dans le chaos et la prépare à une nouvelle guerre mondiale.
  • Le Centre de Transit Paris-Régional envisagé entendait d'une part chapeauter les 4 Centres de Transit Urbains ROTARY 7A1 de la Capitale, d'autre part créer plusieurs Centres de Transit Suburbains tout autour de Paris, qui, sous le contrôle centralisé de Paris-Régional automatique, aurait permis à chaque abonné où qu'il fût installé en Région parisienne, de joindre n'importe quel autre abonné de ladite région par la voie entièrement automatique.
  • La solution clef en mains proposée par la LMT entendait aussi porter l'automatisation dans les campagnes par les  Commutateurs de plus petite taille (Centres de Secteurs) de type ROTARY 7D pour les villages, doublés de satellites de 10 ou 20 lignes pour les hameaux les plus isolés ; système alors jugé trop coûteux auquel il sera préféré le système dit automatique rural en 1935.
  • L'adoption de l'automatique rural en 1935 (qui n'avait d'automatique que le nom) conjuguée aux réductions drastiques des crédits dès la fin 1934 auront raison du Centre de Transit Paris-Régional automatique ROTARY 7A1 et de ce fait anéantira le projet de Régional-Automatique en région parisienne, qui conservera ses opératrices régionales quarante années de plus...

1934MaquetteParisRegionalR7A1Ref118450

Ci-dessus : maquette fonctionnelle du projet de Centre de Transit automatique Paris-Régional en système ROTARY 7A1 proposée par la société Le Matériel Téléphonique (LMT).

Photographie LMT - 1934 - Coll. Orange DANP.

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En 1935, au mois de Décembre, est créé le service S.V.P (abréviation de S'il-Vous-Plaît), service téléphonique spécialisé créé à l'initiative de M. le Ministre des PTT - Georges Mandel, service accessible au grand public destiné à désengorger les services de renseignements des diverses administrations françaises ainsi qu'à assurer des fonctions dites de "conciergerie".

  • D'abord créé, dès son origine, sous forme d'association autonome par rapport à l'Administration des PTT, composée par divers organismes d'information, SVP se retrouve en difficulté en 1939.
  • Son premier Dirigeant est M. le Docteur Gaëtan Saulnier, ami personnel de M. le Ministre des PTT.
  • En Juillet 1937, il est fêté le millionième coup de téléphone à SVP, mais les difficultés s'amoncèlent...
  • En Mai 1939, M. Maurice de Türckheim reprend la direction de SVP réformée en Société de Gérance. La politique de SVP change et s'oriente dans la diffusion d'informations de nature technique, juridique, économique et sociale.
  • Après des errements dus à la seconde guerre mondiale puis à une mésentente entre dirigeants en 1947, M. Maurice de Türckheim reprend les rennes de SVP en péril en 1949 et lui assure un développement continu jusqu'en 1976 sans interruption, en développant les synergies pour la Télévision Française dès 1954.
  • SVP est immatriculé en société le 15 mars 1973 et s'oriente à cette époque uniquement vers le marché des entreprises (B to B) qui s'abonnent à ses services.
  • En 1976, Mme Brigitte de Gastines remplace à la tête de SVP M. Maurice de Türckheim qui fait valoir ses droits à la retraite. Elle y restera à sa tête jusqu'en 2002.
  • Le numéro d'appel de SVP correspond initialement aux 3 lettres du cadran : S.V.P et il est acheminé par des lignes raccordées du Commutateur Téléphonique Automatique ROTARY 7A1 Laborde. 
  • À partir du 1er octobre 1963, le numéro d'appel SVP bascule tout en chiffre, et devient ainsi le 787.
  • Le 15 février 1967, à l'occasion du changement d'acheminement de SVP désormais assuré par le Commutateur Téléphonique Automatique PENTACONTA Carnot 1 PC1, le numéro d'appel de SVP passe à 7 chiffres : 787.11.11, par souci de normalisation de la numérotation.
  • Le 25 octobre 1985 à 23H00, il devient le 47.87.11.11.

1935.12.12PremiereEquipeSVP

Ci-dessus : vue du service SVP l'année de sa création, à Saint-Ouen, près de Paris, en présence de l'équipe fondatrice : M. le Chef d'Équipe, Mmes les Standardistes et M. le Coursier. 

Photographie ACME NEWSPICTURES - 12 décembre 1935 - Coll. C. R-V.

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En 1939, le 18 juin, est inauguré le numéro d'appel 12 en tant que service des Renseignements Téléphoniques pour les abonnés reliés au réseau téléphonique automatique. Le premier Centre de Renseignements Téléphoniques est ouvert dans le central Paris-Anjou. (Nota, dès 1935, à Paris, l'existence du 12 est attestée pour certains commutateurs)

De ce fait, les numéros spéciaux en vigueur dans la circonscription de Paris deviennent à cette période :

  • 10 - Interurbain (manuel),
  • 11 - Régional (manuel),
  • 12 - Renseignements,
  • 13 - Réclamations,
  • 14 - Télégraphe,
  • 17 - Secours-Police (créé en manuel à Paris le 1er avril 1928 - localisé au centre téléphonique Danton - puis Police-Secours dans le courant de l'année 1936.)
  • 18 - utilisé d'abord pour les Réclamations, puis attribué à Paris aux Pompiers à partir de Janvier 1932 ; l'installation des pompiers de Paris sera ensuite transférée le 24 juin 1938 une fois installés dans leur nouvelle caserne de la Porte de Champerret.

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Les Centres de Renseignements Téléphoniques (CRT) ouverts en Île-de-France sont alors :

  • Paris-Anjou le 18 juin 1939,
  • Paris-Bobillot le 30 novembre 1970,
  • Melun le 9 décembre 1971,
  • Soisy-sous-Montmorency le 6 janvier 1972,
  • Paris-Auteuil en 1973,
  • Rueil-Malmaison le 16 mai 1974,
  • Paris-Brune en 1975,
  • Étampes le 4 novembre 1975,
  • Paris-Philippe-Auguste en 1976,
  • Nanterre le 21 mars 1979,
  • Champigny-sur-Marne le 1er trimestre 1980,
  • Bonne-Nouvelle le 7 février 1982.
  • suivent aussi d'autres CRT en Île-de-France : Gobelins (75), Le Raincy (93), Rueil (92), Versailles (78), Villette-Pantin (93), Viry-Châtillon (91).

Note 1 : la totalité des CRT d'Île-de-France sera ensuite délocalisée en province dans les années 1994-1995, les ultimes CRT d'Île-de-France ferment le 1er février 1996 à 8H00 du matin. Une partie de leurs effectifs est mutée en province dans les villes suivantes : Aurillac,Vichy, Saint-Étienne, Roanne, Albi, Limoges, Bayonne, Pau, La Rochelle, Tarbes, Orléans, Quimper, Besançon, Lons-le-Saunier, Montbéliard, Reims et Nancy.

Note 2 : à noter l'ouverture le 18 mars 1969 du 1er Centre de Renseignements Téléphoniques équipés en lecteurs de microfiches à Tours. (Inauguration officielle le 22 mars 1969).

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Ce numéro à deux chiffres, s'il survivra à la seconde guerre mondiale, sera toutefois contraint par le Conseil d’État dans sa décision du 25 juin 2004 de cesser ses activités au terme d'une procédure de 4 années. Ce sera chose faite le 3 avril 2006 à 00h00. (affaire judiciaire ouverte à l'initiative d'opérateurs téléphoniques indépendants qui crurent pouvoir s'enrichir d'un claquement de doigts en ouvrant des services de renseignements téléphoniques... Aujourd'hui l'immense majorité de ces opérateurs a disparu... Fin du mirage... Retour aux réalités).

Dès 2005, une myriade d'opérateurs de renseignements téléphoniques vont apparaître (il s'agit des dates d'ouverture technique, la mise en commercialisation pouvant être ultérieure) :

  • 118 218 - Numéro France, le 6 octobre 2005.
  • 118 220 - Numéro France, le 11 octobre 2005.
  • 118 318 - Numéro France, le 11 octobre 2005.
  • 118 880 - Numéro France, le 11 octobre 2005.
  • 118 910 - Numéro France, le 11 octobre 2005.
  • 118 268 - Allô Bottin, le 13 octobre 2005.
  • 118 612 - Allô Bottin, le 13 octobre 2005.
  • 118 222 - Télédis, le 13 octobre 2005.
  • 118 007 - Belgacom, le 13 octobre 2005.
  • 118 999 - Belgacom, le 13 octobre 2005.
  • 118 710 - France Télécom, le 18 octobre 2005.
  • 118 711 - France Télécom, le 18 octobre 2005.
  • 118 712 - France Télécom, le 18 octobre 2005.
  • 118 810 - France Télécom, le 18 octobre 2005.
  • 118 000 - Scoot, le 20 octobre 2005.
  • 118 002 - Scoot, le 20 octobre 2005.
  • 118 244 - Telegate, le 20 octobre 2005.
  • 118 247 - Telegate, le 20 octobre 2005.
  • 118 321 - Telegate, le 20 octobre 2005.
  • 118 555 - Telegate, le 20 octobre 2005.
  • 118 787 - Telegate, le 20 octobre 2005.
  • 118 008 - Pages Jaunes, le 26 octobre 2005.
  • 118 001 - Intra Call Center, le 26 octobre 2005.
  • 118 075 - Numéro France, le 27 octobre 2005.
  • 118 818 - Free, le 28 octobre 2005.

Le 118 712 qui remplace le 12 est mis en service dès le 2 novembre 2005.

1946CRTAnjouRef134499

Ci-dessus : vue du Centre de Renseignements Téléphoniques de la rue d'Anjou, à Paris - Premier CRT de France mis en service le 18 juin 1939. 

  • Le système de recherche des numéros de téléphone est alors rotatif.

Photographie X - 1946 - Coll. C. R-V.

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1955CentredeRenseignementsTelephoniquesAnjou

Ci-dessus : vue du Centre de Renseignements Téléphoniques de la rue d'Anjou, à Paris. 

  • Le système de recherche des numéros de téléphone est toujours rotatif.

Photographie PTT - Mai 1954 - Coll. C. R-V.

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1975.09.30UnServiceDu12parMicrofiches

Ci-dessus : vue du Centre de Renseignements Téléphoniques de Guingamp équipé en Lecteurs de Microfiches.

 Photographie PTT - 30 septembre 1975 - Coll. C. R-V.

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1974CentredeRenseignementsTelephAuteuil

Ci-dessus : vue du Centre de Renseignements Téléphoniques de Paris-Auteuil ouvert en 1973 ; ici en 1974, équipé en Lecteurs de Microfiches. 

  • Les Microfiches seront utilisées du 18 mars 1969 à 1988.

Photographie PTT - 1974 - Coll. C. R-V.

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1985CentredeRenseignementsTelephoniquesAnjou

Ci-dessus : vue du Centre de Renseignements Téléphonique de Paris-Anjou en 1985, une fois la base annuaire informatisée.

Photographie PTT - 1985 - Coll. C. R-V.


Dès 1941, une des principales tâches de la nouvelle Direction des Télécommunications est de concevoir un Nouveau Plan de Numérotage téléphonique afin de mettre un terme à l’anarchie qui régnait en France. 

Ainsi, avant l’importante harmonisation à venir, les villes ou les villages étaient pourvues :

  • de numéros de téléphone à 1, 2, 3, ou 4 chiffres en réseaux manuels
  • de numéros de téléphone à 4 ou 5 chiffres pour les réseaux  automatiques (par exemple, Orléans 4 chiffres),
  • de numéros de téléphone à 5 caractères pour Marseille-ville et Lyon,
  • de numéros de téléphone à 7 caractères pour Paris et la 1ère couronne.

Les numéros étant associés au nom du bureau de raccordement (nom qui était soit le nom d’un village, d’une ville, ou pour les grandes villes, le nom d’un quartier ou lieu-dit). Nous étions auparavant dans un plan de numérotage ouvert, qui s’était construit progressivement depuis la naissance du téléphone qui était alors entièrement manuel. 

  • La situation était d'ailleurs la même dans  l'Union Française : ainsi, en Tunisie, le numéro de téléphone attribué vers 1946-47 à mon grand'père établi à La Goulette, ville portuaire principale de Tunis, était le 51. La difficulté d'obtenir alors une ligne téléphonique était telle qu'il fallut l'intervention personnelle de Son Excellence Sidi Lamine Pacha-Bey, le Bey de Tunis !
  • Le téléphone manuel fut mis en service en Tunisie le 1er avril 1891 (Réseau Tunis-Goulette-Marsa). L'installation en a d'ailleurs été effectuée par la Société Générale des Téléphones. 
  • Puis le 29 juillet 1928, un commutateur R6 de la Thomson-Houston est mis en service avec 500 abonnés prioritaires raccordés en automatique et les 4000 autres abonnés du réseau étant raccordés sur ce commutateur en semi-automatique, avec pupitres d'opératrices obtenues par simple décrochage des abonnés. Ce commutateur R6 compta au moins 8.000 lignes. L'automatique intégral arriva jusques à La Goulette vers 1951-52, une fois que les équipements d'extension furent ajoutés au commutateur R6 de Tunis. Le cadran du poste PTT 1924 servait enfin à quelque chose.
  • En 1953, le plan était entre temps passé à trois chiffres : lorsque mon grand'père souscrivit à une deuxième ligne téléphonique pour le bureau de l'entreprise, ce numéro était le 224 à Goulette-casino... 
  • Jusqu'à la démolition de notre ancienne maison de famille en 2014 (vendue depuis 1971), le nouveau propriétaire avait conservé le numéro de téléphone 51, auquel il fut adjoint au fur et à mesure des préfixes successifs, si bien que le numéro d'appel, 70 ans plus tard, finissait toujours par le 51 !

Il est à noter qu’aucun système de commutation automatique conçu depuis n’a jamais pu dépasser le niveau d’intelligence du système de commutation manuelle. En effet, avant l’arrivée de l’automatique, il n’était pas plus difficile pour une opératrice d’identifier le 13.07 à l’Opéra que le 22 à Asnières.

Du fait du contexte historique dramatique, les travaux sont lents. Ils sont interrompus en 1942 et ne reprendront qu’à la Libération en 1945.


En 1946, le Plan de Numérotage étudié initialement en 1941 entre progressivement en vigueur. Le type de plan retenu, par obligation technologique en raison de la présence appelée à se généraliser des enregistreurs / traducteurs dans les commutateurs automatiques, devient un plan fermé. C'est-à-dire que le commutateur doit pouvoir « savoir » à l’avance quel nombre de caractères composés au cadran il doit recevoir pour pouvoir analyser le numéro par bloc en léger différé, ainsi que pour « savoir » quand le numéro du correspondant est terminé pour débuter l’établissement d’une communication.

Ce plan présente l’avantage de pouvoir fonctionner à une époque où les commutateurs ne sont pas encore munis de calculateurs électroniques, mais porte l’inconvénient d’être très rigide et compliqué à modifier ultérieurement.

  • Pour la Région Parisienne, chaque abonné se voit attribuer un numéro de téléphone composé de 7 caractères : 3 lettres rattachées à la ville considérée, ou un lieu-dit, un quartier voire une rue, suivies de 4 chiffres : le chiffre du millier, le chiffre de la centaine, le chiffre de la dizaine et le chiffre de l’unité : c’est le MCDU.
  • Pour la plupart des villes de province, l'objectif est que chaque abonné se voie attribuer un numéro de téléphone composé de 6 caractères : 2 lettres rattachées à la ville considérée, ou un lieu-dit, un quartier voire une rue, suivies des 4 chiffres MCDU. Pour d'autres, 1 lettre rattachée à la ville considérée, ou un lieu-dit, un quartier voire une rue, suivie des 5 chiffres QMCDU. 
    • Dijon naît en automatique à 6 caractères le 13 décembre 1952 (1 lettre + 5 chiffres), à la mise en service du Commutateur R6N1 : la lettre D suivie du chiffre 2 suivi des 4 chiffres du numéro manuel.
  • Pour certaines villes, bien que faisant partie d'un réseau automatique, les numéros ne comportent au départ que :
    • 4 chiffres dans le cas de Nancy,
    • 4 chiffres ou 5 chiffres dans le cas de Bordeaux (desservi par le Commutateur STROWGER Palais-Gallien de 12.000 lignes : 4 chiffres pour les 6.000 premiers numéros, 5 chiffres pour les 6.000 numéros suivants).
      • Bordeaux passe à 6 chiffres le 3 juillet 1955.
    • 5 chiffres dans le cas de Nice ou Toulouse, 
      • Toulouse passe à 6 caractères (2 lettres + 4 chiffres) le 12 mars 1950. (les deux lettres sont CA pour CApitole, puis le 14 avril 1956 sera ajouté MA pour MAtabiau)
    • 5 caractères (1 lettre + 4 chiffres) dans le cas de Marseille et de Lyon dès leur mise en automatique en 1928.
      • Marseille passe à 6 caractères (2 lettres + 4 chiffres) le 1er janvier 1951 (ou peu avant) en intégrant la deuxième lettre du nom du Commutateur. Exemple Colbert 12.34 devient COlbert 12.34.
      • Lyon-ville passe à 6 caractères le 26 janvier 1952 (2 lettres + 4 chiffres), en intégrant la deuxième lettre du nom du Commutateur. Exemple Burdeau 12.34 devient BUrdeau 12.34.
      • Lyon-Banlieue passe à 6 caractères le 26 janvier 1952 (1 lettre + 5 chiffres). 
  • Pour les « Services Spéciaux » existants (le 10 ou le 15 par opératrices manuelles par exemple) ou à venir, il est cependant décidé de créer un plan de numérotage à 2 chiffres, pour tous les numéros téléphoniques commençant par le chiffre 1.

C’est l’époque mythique des numéros de téléphones de type BALzac00.01 de l’agence publicitaire parisienne de Jean Mineur. À cette époque, ce plan très novateur permet l’harmonisation du réseau téléphonique. Il sera suffisant pour assurer le fonctionnement du réseau téléphonique tant que les communications interurbaines seront assurées par la voie manuelle via les opératrices des PTT.

P52.PubliciteAgenceJeanMineurBalzac00.01

En 1946, encore, est ouvert le 23 septembre, sous le numéro ETOile 84.00 le Service des Renseignements Postaux et Télégraphiques, le pendant du Service des Renseignements Téléphoniques. Ce numéro sera modifié en ETOile 64.00 courant 1956. Ce service était initialement basé dans le Centre Téléphonique de Paris-Carnot, rue de Médéric. Nous ne savons pas ce qu'est devenu ce service depuis.


En 1951, début de l'exploitation Interurbaine Automatique au départ de Paris :

  • - En préambule, tous les Commutateurs automatiques mis en service à partir de 1945 comportent d'office une chaîne interurbaine automatique de jonctions entrantes et sortantes.
  • - Les Commutateurs automatiques plus anciens sont progressivement et rétroactivement équipés d'une chaîne interurbaine automatique.
  • - Après une première expérimentation locale à partir de deux commutateurs téléphoniques d'abonnés de Paris (Ségur ROTARY 7A1 et Suffren ROTARY 7A1, sis dans les mêmes murs) à partir du 5 novembre 1946 entre :
    • Paris et Lille (joignable de Paris par le préfixe 95 suivi du n°lillois à 5 chiffres),
    • Paris et Roubaix (joignable de Paris par le préfixe 97 suivi du n°roubaisien à 5 chiffres),
    • Paris et Fontainebleau (joignable depuis Paris par le préfixe 931 suivi du n°bellifontain à 4 chiffres),
  • - Après sa mise à l'étude pour généralisation ultérieure à partir du Comité Technique des PTT du 17 décembre 1946,
  • - Après une exposition s'étant tenue au Palais de la Découverte du 20 mai au 15 octobre 1948, où une maquette expérimentale de Centre Interurbain Automatique installée par les PTT permet de téléphoner par voie entièrement automatique à Lille, Roubaix, Fontainebleau, Lyon et Marseille,
  • - Après l'extension de l'expérimentation à un autre commutateur de Paris (Littré ROTARY 7A1 - et sa série Babylone "fictive") à partir de l'été 1948 pour joindre Lille, Roubaix et Fontainebleau,

1948.05.20Maquette2FRref135033

Ci-dessus : cliché de la maquette de démonstration du système automatique interurbain 2FR exposée au Palais de la Découverte, à Paris, du 20 mai au 15 octobre 1948.

  • la maquette publicitaire étant totalement fonctionnelle.

Photographie PTT - 20 mai 1948 - Coll. Orange DANP.

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- L'exploitation automatique interurbaine est généralisée à tout Paris le 26 mai 1951, à la mise en service du premier centre interurbain automatique de départ spécialisé d'une capacité de 200 circuits :

  • - Le Centre Automatique 2FR (du nom de leurs deux concepteurs MM. Jean Fruchou* et Jean Ribaud**) ouvert le 26 mai 1951 au départ de Paris-Archives dans le bâtiment Dabout, réalisé en matériel R6N1 par l'A.O.I.P. et qui fonctionnera jusques au 26 octobre 1972. (200 circuits de départ)

Nota : en 1951, le préfixe interurbain 16 n'existe pas encore. Il ne sera réservé qu'en 1954 et mis en service réel à partir du 18 janvier 1958 à Partir de Paris. Les liaisons sont avant cette date établies au moyen de numéros à 7 chiffres, comme s'il s'agissait tous d'abonnés parisiens.

  • - L'avantage de cette solution est de permettre rapidement l'ouverture de liaisons interurbaines automatiques au départ de Paris.
  • - Mais l'inconvénient est de consommer des préfixes à 3 chiffres POUR Paris, qui sont limités à un maximum de 150 par les possibilités de mémorisation des traducteurs ROTARY.
  • - Les deux premières destinations interurbaines de distances régionales ouvertes à l'automatique en câbles multipaires symétriques sont alors :
    • Paris - Fontainebleau, le 26 mai 1951,
    • Paris - Rouen, le 23 juin 1951.
  • - Après la manœuvre au cadran, l'on entend : « Ici l'interurbain automatique. Nous recherchons votre correspondant ». La durée typique d'établissement de la communication prend 15 secondes seulement !
  • - La première destination interurbaine automatique à très grande distance est Paris - Lyon en câble multipaires symétriques le 1er décembre 1951 à 15H00 (500 km) .
    • - Lyon-ville est joignable depuis Paris par le préfixe O suivi du n°lyonnais à 2 lettres et 4 chiffres.
    • - Lyon-banlieue est joignable depuis Paris par le préfixe OL suivi du n°banlieue-Lyon à 5 chiffres.
    • (nota : vu de Paris, Lyon est obtenue en numérotation à 6 caractères dès le 1er décembre 1951, bien que localement, Lyon ne bascule en numérotation à 6 caractères que le 26 janvier 1952.)

1951.12.01InaugParisLyonAutom2FRref134292

Ci-dessus : inauguration de la première liaison téléphonique Interurbaine à très-grande distance Paris - Lyon, dans les locaux du Commutateur Interurbain 2FR.

  • de face avec lunettes : M. le Directeur des Services Télégraphiques et Téléphoniques de Paris - Yves Uzenot.
  • de dos : M. l'Ingénieur des Télécommunications, co-concepteur du central - Jean Ribaud.
  • de face, cheveux noirs : M. l'Ingénieur des Télécommunications, co-concepteur du central - Jean Fruchou.
  • de profil, cravate rayée : M. le Directeur Général des Télécommunications - Jean Rouvière.
  • de profil, chauve : M. le Secrétaire Général des PTT - Honoré Farat.
  • non visible sur le cliché : M. le Ministre des PTT - Roger Duchet.
  • tous réunis pour cette journée historique sur le site de Paris Inter Archives (PIA), dans l'immeuble Dabout, qui abrite dès lors le 1er Commutateur Interurbain automatique français (et du monde), le 2FR.

Photographie AOIP - 30 novembre 1951 vers 18H00 - Coll. Orange DANP.

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Allocution de M. le Ministre des PTT – Roger Duchet, dans les murs du Centre Nodal, à l’occasion de l’inauguration du Centre Téléphonique Interurbain expérimental 2FR, à Paris Archives, le 30 novembre 1951 à 18H00.

  • «       Vous savez tous que je ne suis pas technicien et c'est peut-être une tâche bien ingrate que de vous donner quelques explications techniques sur les réalisations faisant l'objet de cette double inauguration, mais n'ai-je pas eu, dans les jours qui précèdent, à propos de problèmes moins techniques, à donner des explications plus ingrates encore ?
  • La première inauguration était celle du centre desservant les liaisons radiotéléphoniques intercontinentales. La première liaison radiotéléphonique directement exploitée par l'Administration des P.T.T. est la liaison Paris-Alger, mise en service le 6 juin 1933. Mais le service radiotéléphonique intercontinental s'est développé très rapidement et il est parfaitement évident qu'il continuera à croître longtemps encore. En 1939, Paris exploitait seulement 5 liaisons radiotéléphoniques dont 1 avec New-York, 2 avec Alger et 1 avec Rabat. Actuellement, Paris exploite 33 liaisons, dont 8 avec New York, 6 avec Alger, 6 avec Rabat, 3 avec Tunis et 11 avec divers correspondants de l'Union Française ou de l'étranger. 8 liaisons nouvelles doivent être ouvertes en 1952. Le trafic écoulé est, à l'heure actuelle, 7 fois supérieur à ce qu’il était en 1939 et il ne cesse de s'accroître régulièrement de 20% par an environ.
  • Les recettes correspondantes atteignent actuellement 72 millions de francs par mois. Ce développement considérable du trafic radiotéléphonique intercontinental a rendu nécessaire le transfert du service dans de nouveaux locaux sur des installations spécialement adaptées. Les liaisons radiotéléphoniques sont en effet très sensibles aux bruits de salles recueillis par les microphones des téléphonistes, bruits qui risquent de couper intempestivement la parole à l'une des interlocutrices. Comme vous l'avez vu les nouvelles salles du service radiotéléphonique sont de petites dimensions et sont soigneusement insonorisées pour réduire le bruit de salle et pour faciliter ainsi le travail des téléphonistes et améliorer la qualité du service. Les nouvelles installations peuvent desservir 60 liaisons avec extension ultérieure possible à 80.
  • La deuxième inauguration était celle de l'interconnexion automatique Paris-Lyon et est sans doute plus significative encore. J’ai lancé tout à l'heure, du "centre nodal" de départ, plusieurs appels téléphoniques au cadran, obtenant ainsi, sans intervention d'aucune opératrice ni à Paris, ni ailleurs, un certain nombre de personnalités lyonnaises.
  • Déjà, Fontainebleau et Rouen pouvaient être obtenus par voie entièrement automatique. Demain tous les abonnés des centraux de Paris pourront de même obtenir directement un abonné de Lyon ou de sa banlieue.
  • La mise en service de l'interconnexion automatique Paris-Lyon marque une date importante dans l'histoire des télécommunications françaises. Il s'agit en effet de la première liaison automatique intégrale d’abonné à abonné, réalisée en Europe sur une distance aussi grande, 500 km. Cette innovation fait honneur à l'Administration et à l'industrie françaises. Il s'agit d'une œuvre d’équipe qui a exigé la coopération des meilleurs spécialistes des centraux, c'est à dire de la commutation, et des câbles, c'est-à-dire de la transmission.
  • Plusieurs services de mon Administration ont collaboré à ce travail. Sous l'impulsion de M. Uzenot - Directeur des Services Téléphoniques de Paris, MM. Ribaud et Fruchou, Ingénieurs à ces services, résolurent dans les meilleures conditions le premier problème de la sortie du réseau de Paris qui conditionnait tout le reste.
  • Les autres problèmes furent résolus par les efforts conjugués dos deux départements « commutation » et « transmission » du Service des Recherches et du Contrôle Techniques, dont les deux chefs, MM. Letellier et Sueur, travaillent sous la haute autorité de M. Marzin. Le Service des Lignes à Grande Distance participa aux réalisations et mises au point définitives dans les stations de répéteur tandis que le service régional de Lyon, assisté du département commutation du SRCT, fit de même dans les centraux de Lyon. Sur les circuits Paris-Lyon qui sont des circuits à courant porteur à 24 voies, les impulsions de commande sont transmises par un procédé original, de conception entièrement française, le procédé de la signalisation interbande. C'est là un bel exemple de collaboration fructueuse entre les divers services techniques de l'Administration, collaboration concrétisée par les techniciens de qualité des divers constructeurs intéressés.
  • Je remercie et je félicite sans réserve tous les artisans de cette belle réalisation.
  • L'interconnexion automatique Paris-Lyon fait partie d’un vaste programme d'automatisation interurbaine entre grandes villes. La nécessité de ce programme résulte de ce que le téléphone prenant une place de plus en plus grande dans la vie du pays, les services téléphoniques doivent faire face à une augmentation importante du trafic, augmentation qui intéresse non seulement les communications dites urbaines ou locales, et régionales, mais aussi les communications interurbaines pour des distances de plus en plus grandes. Pour faire face à cette augmentation le meilleur moyen est le développement de la téléphonie automatique qui, d’une part, procure à l'usager un service rapide et sûr, et d’autre part, augmente le rendement du capital investi par l'Administration. Les progrès réalisés par les techniciens sont maintenant tels, que les procédés de la téléphonie automatique ne doivent plus rester réservés aux seules communications entre deux abonnés d'une même grande ville.
  • La poursuite de ce programme intéresse aussi bien l'Administration que les abonnés, si les abonnés doivent y gagner un service instantané en harmonie avec le rythme de la vie moderne, l'Administration y gagnera un meilleur rendement de ses circuits et une réduction de ses dépenses d'exploitation. La réalisation de ce programme d’automatisation interurbaine est, bien entendu, subordonnée à l'octroi de crédits d’équipements. D'ailleurs plusieurs moyens de financement des investissements téléphoniques sont actuellement à l'étude.
  • Je suis trop convaincu de l’importance des questions qui viennent d’être évoquées pour ne pas m’engager à tout faire pour obtenir la compréhension et l'appui indispensables du Gouvernement, du Parlement et du Pays tout entier. »

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  • - La seconde destination interurbaine automatique à très grande distance est Paris - Toulouse en câble coaxial le 2 août 1952 (800 km) (joignable depuis Paris par le préfixe 8 suivi du n°toulousain à 2 lettres et 4 chiffres).
  • - Il faut attendre le 5 janvier 1953 pour que la totalité des abonnés au téléphone de la Circonscription de Paris (incluant la 1ère couronne) puisse téléphoner par voie entièrement automatique vers les villes de Fontainebleau, Rouen, Lyon et Toulouse.
  • - Les troisièmes et quatrièmes destinations interurbaines automatiques sont Paris - Lille et Paris - Roubaix le 24 avril 1954 (220 km).
  • - Les limitations de combinaisons possibles dans les traducteurs de Paris et Région Parisienne (150 directions) imposeront en 1954 la réservation de l'indicatif interurbain 16 pour une mise en service réelle à Paris le 18 janvier 1958 (seul numéro spécial alors encore disponible entre le 10 et le 19). C'est ce que l'on appelle le Changement de Chaîne.

1954.03ReseauInterurbainAutomatiqueNum110834

Ci-dessus : carte des liaisons Interurbaines Automatiques en service (en gras) en Avril 1954.

Photographie PTT - Mars 1954 - Coll. Orange DANP.

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1973.03.07MMFruchouEtRibaudNumAPH4239

Ci-dessus, de gauche à droite : M. l'Ingénieur des Télécommunications - Jean Fruchou dans son bureau, recevant M. l'Ingénieur des Télécommunications - Jean Ribaud pour parler de leurs souvenirs sur les débuts de l'Interurbain Automatique en France (et dans le monde !).

Photographie PTT - 7 mars 1973 - Coll. Orange DANP.

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  • * M. Jean Fruchou : nommé chevalier dans l'Ordre national de la Légion d'Honneur par décret du 18 février 1952 ; promu officier dans l'Ordre du Mérite postal par décret du 18 octobre 1961 (BO PTT 1961, 292 Cab 9, page 45)
  • ** M. Jean Ribaud : nommé chevalier dans l'Ordre national de la Légion d'Honneur par décret du 12 juillet 1950 et chevalier dans l'Ordre du Mérite postal par arrêté du 27 août 1954 (BO PTT 1954, 265 Cab 9, Page 67)

L'aventure du 2FR se révélant un plein succès dès sa mise en exploitation, il est décidé dès le mois de Janvier 1953 par M. le Directeur des Télécommunications de Paris - Yves Uzenot de généraliser l'accès automatique de Paris vers tout le territoire national. 

  • Aussi, son successeur à la Direction des Télécommunications de Paris - Marcel Jambenoire décide-t-il de faire construire par la société L.M.T dans les locaux du Centre Bonne-Nouvelle une maquette d'étude de ce que sera le futur Centre Interurbain Automatique de Départ, dans un nouveau système en cours de mise au point : le ROTARY 7B1.
  • Les schémas initiaux de cette maquette sont établis par M. Fernand Dupré et M. Jean Ribaud, les différents organes étant dimensionnés, contrôlés et validés par M. l'Ingénieur Général du CNET - Gaston Letellier et M. l'Ingénieur en chef du CNET - Albert de Villelongue, tous deux experts incontestés en matière de commutation téléphonique automatique.
  • Cette maquette servira à la vérification des hypothèses en vue de la construction du futur Centre Interurbain Automatique de Départ (CIAD) en système ROTARY 7B1.

1956.01.12MaquetteNodalBonneNouvelleNum122152

Ci-dessus : Maquette expérimentale du futur Centre Interurbain Automatique de Départ (CIAD) mise en construction dès 1954, dans le Centre téléphonique Bonne-Nouvelle.

  • Nota : il ne s'agit pas du CIAD, mais d'un "modèle réduit".

Photographie PTT - 12 janvier 1956 - Coll. Orange DANP.

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Viendront de nouveaux centres interurbains de départ en matériels ROTARY 7B1.

  • - Le CIAD (Centre Interurbain Automatique de Départ - (PI558)) (conçu par MM. Jean Ribaud et Fernand Dupré***) réalisé en matériel ROTARY 7B1 mis en service à Paris - Bonne Nouvelle le 18 janvier 1958. (900 circuits de départ initialement, étendu jusqu'à 3300 circuits). (avec mise en utilisation du préfixe téléphonique interurbain dédié 16)

1958CiadBonneNouvelleREF005788

Ci-dessus : cliché schématisant la mise en exploitation régulière de l'Interurbain automatique au départ de Paris, à l'occasion de la mise en service du CIAD - Bonne Nouvelle.

Photomontage PTT - 1958 - Coll. Orange-DANP.

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  • 1969.04CiadBonneNouvelleNum12050
  • 1969.04CiadBonneNouvelleNum12048
  • 1969.04CiadBonneNouvelleNum12052
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  • 1969.04CiadBonneNouvelleNum12047
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  • 1969.04CiadBonneNouvelleNum12041
  • 1969.04CiadBonneNouvelleNum12040

Ci-dessus : reportage dans la grande salle du Commutateur de Transit ROTARY 7B1 Paris-Bonne-Nouvelle CIAD.

  • Mis à l'étude en Janvier 1953 - Mis en service le 18 janvier 1958 - Hors service le 14 mars 1980 - Fabricant LMT.
  • clichés 1 et 2 : vue en enfilade des travées composant le Commutateur Paris Bonne-Nouvelle CIAD.
  • clichés 3 et 4 : vue entre deux travées. Contrôleurs des Installations Électro-Mécaniques en cours d'intervention.
  • clichés 5 et 6 : Technicienne des Installations ou Aide-Technicienne des Installations en intervention sur les soudures d'un organe du CIAD.
  • clichés 7 et 8 : Contrôleur des Installations Électro-Mécaniques en cours d'intervention sur Enregistreurs / Indicateurs d'Acheminement.
  • clichés 9 & 10 : Contrôleur des Installations Électro-Mécaniques en cours d'intervention sur Chercheurs rotatifs.

Photographies PTT - Avril 1969 - Coll. Orange DANP.

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  • Les 17 premières liaisons ouvertes par le CIAD de Paris vers la Province dès l'année 1958 :
    • Paris - Bordeaux, le 18 janvier 1958.
    • Paris - Maubeuge, le 22 février 1958.
    • Paris - Reims, le 15 mars 1958.
    • Paris - Beauvais, le 22 mars 1958.
    • Paris - Le Havre, le 12 avril 1958.
    • Paris - Poitiers, le 26 avril 1958.
    • Paris - Dijon, le 10 mai 1958.
    • Paris - Cambrai, le 17 mai 1958.
    • Paris - Le Mans, le 31 mai 1958.
    • Paris - Strasbourg, le 14 juin 1958.
    • Paris - Grenoble, le 28 juin 1958.
    • Paris - Avignon, le 5 juillet 1958.
    • Paris - Boulogne-sur-Mer, le 4 octobre 1958.
    • Paris - Mulhouse, le 18 octobre 1958.
    • Paris - Valenciennes, le 8 novembre 1958.
    • Paris - Marseille, le 29 novembre 1958.
    • Paris - Metz, le 13 décembre 1958.
  • - Le 5ème CT (Bonne Nouvelle 5ème CT - (PI920)) réalisé en matériel ROTARY 7B1 mis en service à Paris Bonne Nouvelle le 26 avril 1958, dans le sens Paris vers Banlieue et Banlieue vers Paris ; puis, spécialisé uniquement dans le sens Paris vers Banlieue quelques années après sa mise en service.
  • - Le 6ème CT (Bonne Nouvelle 6ème CT - (PI921)) réalisé en matériel ROTARY 7B1 mis en service à Paris Bonne Nouvelle le 13 avril 1962, dans le sens Banlieue vers Paris.

Ensuite viendront de nouveaux centres interurbains de départ en matériels PENTACONTA :

  • - Le CEZAR (Centre d’Écoulement vers la Zone Automatique Régionale - (PI557)) en matériel PENTACONTA le 18 mars 1966, à Paris-Pastourelle I.
  • - Le CEZAR 2 (Centre d’Écoulement vers la Zone Automatique Régionale - (PI565)) en matériel PENTACONTA le 30 octobre 1969, à Paris-Pastourelle II.
  • - Le CADIS (Centre Automatique de Départ Interurbain Saint-Lambert - (PI503)) réalisé en matériel PENTACONTA est mis en service le 3 juin 1972 à Paris-Saint-Lambert.
  • - D’autres centres interurbains à préfixe 16 se multiplièrent également dans tout l’hexagone, massivement en matériel PENTACONTA et CP400.
  • *** M. Fernand Dupré : nommé chevalier dans l'Ordre national de la Légion d'Honneur par décret du 28 mars 1961

Évidemment, comme des centres automatiques interurbains au départ de Paris furent créés, il fallut également mettre en service des centres interurbains automatiques d’arrivée des télécommunications à Paris, afin de pouvoir écouler le trafic à l’arrivée (provenant de province) allant croissant : sont ouverts 3 centres téléphoniques d’arrivée réalisés en matériel ROTARY :

  • - Le Commutateur Paris-Dabout (site Inter-Archives) en 1948 d'une capacité de 400 circuits (portée en 1950 à 800 circuits) de transit d'arrivée, adapté à l'automatique le 23 mars 1954, construit en matériel ROTARY 7A1.
  • - Le Commutateur Paris-Vaugirard (Rue Jobbé-Duval) en 1950 d'une capacité de 800 circuits de transit d'arrivée, adapté à l'automatique le 23 mars 1954, construit en matériel ROTARY 7A1.
  • - Le Commutateur Paris-Bonne Nouvelle (CNB - (PI501)) le 11 mai 1959 d'une capacité de 2160 circuits de transit d'arrivée, construit en matériel ROTARY 7B1.

- Les premières villes pouvant appeler Paris par voie entièrement automatique sont (liste complète jusqu'en 1958 inclus) :

  • Lille, le 1er avril 1954,
  • Montpellier, le 25 avril 1954,
  • Fontainebleau, le 21 décembre 1954,
  • Strasbourg, le 21 mars 1955,
  • Nice, le 8 juillet 1955,
  • Melun, le 23 juillet 1955,
  • Rouen, le 17 août 1955,
  • Beauvais, le 31 mars 1956,
  • Meaux, le 7 avril 1956,
  • Bordeaux, le 9 juin 1956,
  • Tourcoing et Roubaix, le 24 juin 1956,
  • Cambrai, le 6 octobre 1956,
  • La Rochelle, le 17 mai 1957,
  • Maubeuge, le 23 juin 1957,
  • Reims, le 29 juin 1957,
  • Le Mans, le 6 juillet 1957,
  • Saint-Quentin-dans l'Aisne, le 2 août 1957,
  • Limoges, 22 août 1957,
  • Metz, le 24 janvier 1958,
  • Avignon, le 7 mars 1958,
  • Poitiers, le 22 mars 1958,
  • Marseille, le 19 avril 1958,
  • Toulouse, le 3 mai 1958,
  • Cambrai, le 17 mai 1958,
  • Lyon, le 21 juin 1958,
  • Boulogne-sur-Mer, le 29 juin 1958,
  • Troyes, le 5 juillet 1958,
  • Mulhouse, le 25 juillet 1958,
  • Grenoble, le 13 septembre 1958,
  • Nancy, le 12 octobre 1958,
  • Valenciennes, le 8 novembre 1958,
  • Orléans, le 13 décembre 1958,
  • Nevers, le 22 décembre 1958.
  • 1953.01R7A1NodalDaboutNum105670
  • 1953.01R7A1NodalDaboutNum105672
  • 1953.01R7A1NodalDaboutNum105673
  • 1953.01R7A1NodalDaboutNum105679

Ci-dessus : quelques vues du Commutateur interurbain de transit d'arrivée Paris-Dabout en système ROTARY 7A1.

  • Mis en service semi-automatique en 1948 - Pleinement automatisé le 25 mars 1954 - Hors service entre Fin 1979 et Fin 1984

Photographies PTT - Janvier 1953 - Coll. Orange DANP.

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1953.01R7A1NodalDaboutNum105671

Ci-dessus : travée d'Enregistreurs du Commutateur interurbain de transit d'arrivée Paris-Dabout en système ROTARY 7A1.

  • Mis en service semi-automatique en 1948 - Pleinement automatisé le 25 mars 1954 - Hors service entre Fin 1979 et Fin 1984
  • Il s'agit pour ces Enregistreurs de transit, de récupérer les numéros des abonnés au téléphone de Paris, demandés par la province (par voie semi-automatique ou automatique) ; à charge par le Centre de Transit Paris-Dabout de contacter directement les Commutateurs téléphoniques d'Abonnés parisiens.

Photographie PTT - Janvier 1953 - Coll. Orange DANP.

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1956.01R7A1NodalDaboutNum000019

Ci-dessus : Contrôleur des Installations Électro-Mécaniques (CIEM) en cours d'intervention dans le Réseau de Connexion du Commutateur de transit interurbain d'arrivée Paris-Dabout.

  • Mis en service semi-automatique en 1948 - Pleinement automatisé le 25 mars 1954 - Hors service entre Fin 1979 et Fin 1984.

Photographie PTT - Janvier 1956 - Coll. Orange DANP.

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Ensuite, sont adoptées les technologies PENTACONTA pour les centre interurbains d'arrivée : 

  • - Le CINAT (Centre International et National d’Arrivée et de Transit - (PI772)) réalisé en matériel PENTACONTA CT4 (Commutation sur 4 fils) est mis en service le 10 Juillet 1963 à Paris-Pastourelle I. 
  • - Le CNAP (Centre National d’Arrivée Pastourelle ( PI562 & PI502)) réalisé en matériel PENTACONTA est mis en service le 9 mai 1966 à Paris-Pastourelle I
  • - Le CATON (Centre d’Arrivée et de Transit d'Origine Nationale - (PI510)) réalisé en matériel PENTACONTA CT4 (Commutation sur 4 fils) est mis en service le 15 février 1971 à Paris-Pastourelle II
  • - Le CNAS (Centre Interurbain Automatique d'Arrivée - (PI511)) réalisé en matériel PENTACONTA est mis en service le 23 mars 1972 à Paris-St Lambert.

Le préfixe interurbain 16, mis en service à partir du 18 janvier 1958 à Paris, perdurera jusqu’au 18 octobre 1996.

Le préfixe interurbain 16, en Province a commencé à être utilisé le 1er novembre 1956 (dans le Sens Borbeaux - Toulouse)

  • Il semble qu'à partir de cette date, les liaisons interurbaines mises en service en Province utilisent désormais systématiquement le Changement de Chaîne, et passent donc par le 16.

En 1953, en raison de l’extension du réseau téléphonique, du succès qu’il rencontre et en raison des pénuries de combinaisons prononçables des préfixes à 2 lettres devant toujours être de surcroît attribués en relation à un lieu particulier de la zone à numéroter, la Commission du Plan de Numérotage National des Abonnés décide que l’hexagone (hors département de la Seine (75)) bascule à la numérotation tout en chiffres pour tous les nouveaux commutateurs ou toutes les nouvelles extensions mises en service à partir de cette année.

Cas de la Province :

  • - La province conserve les anciens préfixes à 2 lettres préexistants (par exemple Lyon ou Marseille), ou suivant les cas les préfixes à 1 lettre (par exemple Rouen) en les transformant dans les chiffres correspondants : par exemple, à Marseille-ville, le Préfixe COlbert devient le Préfixe 20.
  • - Attention, certaines villes n'ont jamais utilisé de lettres dans leur numéros de téléphones (Par exemple Strasbourg, Bordeaux ou Grenoble) et ne sont donc pas concernées par les affres de la conversion.
  • - La province adopte les préfixes ultérieurement créés directement à 2 chiffres (par exemple Lyon ou Marseille), ou suivant les cas, les préfixes à 1 chiffre (par exemple Rouen).

Cas de la 2ème couronne en Région Parisienne :

  • - Les nouveaux préfixes créés en grand banlieue de Paris (départements 77 et 78 : 2ème couronne ainsi que l'Oise) sont dès le 10 mars 1954 créés tout en chiffres (3 chiffres) avec l'arrivée des Commutateurs ROTARY 7B1 dont Enghien-les-Bains ROTARY 7B1 est le prototype (premier préfixe d'Île-de-France tout en chiffres : 964).
  • - Ces départements de Seine-et-Marne, d’Oise (alors en Région Parisienne) et de Seine-et-Oise (c'est-à-dire actuellement les Yvelines, l’Essonne et le Val-d’Oise) remplacent à partir du 18 juillet 1958 et jusqu'au 25 mai 1959 les quelques préfixes à 3 lettres déjà existants par de nouveaux préfixes à 3 chiffres qui n'ont rien à voir avec les préfixes littéraux initiaux : par exemple, le préfixe PRIncesse devient le préfixe 966 le 18 juillet 1958.

Cas de Paris et de la 1ère couronne :

  • - Le département de la Seine (c'est-à-dire actuellement les départements de Paris, des Hauts-de-Seine, de Seine-Saint-Denis, du Val-de-Marne plus quelques villes détachées de la Seine-et-Oise) conserve ses préfixes à 3 lettres jusques au 1er octobre 1963, où à cette date, ils seront convertis tout-en-chiffres tels qu'ils correspondent sur le cadran : par exemple, le préfixe ELYsées devient le préfixe 359.


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Histoire des Télécommunications Françaises © Claude Rizzo-Vignaud, 6 août 2023.